— Arrête ! Laisse-le partir. Tu ne vas pas t'en prendre à un SDF quand même.
Il laissa ses bras et ses mains glisser le long de son corps. L'homme apeuré s'enfuit sans un mot, mais il lança un regard de gratitude à celle qui l'avait sauvé.
Il aperçut rapidement cette femme commencer à approcher de son bourreau et se dit qu'elle ne s'en sortirait sans doute pas. Elle n'avait pas vu ce que lui avait vu. Il ne dit pourtant rien pour l'avertir et disparut dans la nuit, à l'angle de la ruelle.
L'inconnue avança jusqu'à se trouver à deux pas de l'agresseur. Elle vit son dos se contracter. Il était encore trop instable. Ses longs cheveux blonds étaient couverts de sang. Elle soupira.
— Tu pourrais au moins te laver. Je ne t'ai pas retiré ton éducation ni ton savoir-vivre il me semble.
Ses poings se serrèrent. Il ne voulait pas l'entendre, mais ne voulait pas non plus la décevoir. Ce combat intérieur était insupportable. Depuis qu'il l'avait rencontrée, il n'était plus en paix.
— Laisse-moi tranquille.
Sa voix était rauque et étouffée. Cette phrase lui avait fait mal.
— Oh allons ne sois pas comme ça. Tu as accepté tout ça. Je ne t'ai forcé en rien.
— Tu m'a trompé. Tu t'es bien gardé de me dire ce qu'il allait se passer.
— Je ne t'ai pas menti. Je t'ai dit que ce serait compliqué au début. C'est pour ça que tu dois rester avec moi. Je t'aiderai, t'apprendrai et surtout, te contrôlerai. Tu ne maîtrises rien.
Il se mit à grogner. Puis un léger rire se fit entendre. Il leva les yeux au ciel et entoura sa tête de ses mains, semblant prier pour que tout s'arrête.
— Tue-moi.
— Pardon ?
— TUE-MOI !
Il se retourna vivement et agrippa les épaules de celle qui lui faisait face. Ses yeux, son visage, tout montrait la douleur, la peur, la colère.
— Allons Noah tu sais bien que je ne te tuerai pas.
— Pourquoi ?
— Tu n'as toujours pas compris ? Mais parce que je t'aime voyons.
L'homme explosa de rire. Il ne relâchait cependant toujours pas l'origine de ses souffrances.
— Tu m'aimes, dis-tu ? Comment peux-tu connaître le sens même de ce mot quand tu infliges ça à celui que tu dis aimer ?
— Tu peux ne pas me croire si tu veux. Tu verras ça d'une manière différente plus tard. Il faut juste que tu t'habitues. Cette sensation que tu as, tu n'es pas le seul à l'avoir ressentie. C'est à plus ou moins grande échelle, mais elle est systématique.
Noah sembla étonné. Cela voudrait-il dire qu'elle l'a ressenti, elle aussi ?
— Andréa, toi aussi ?
— Oui moi aussi. C'était peut-être même pire. J'en voulais à la Terre entière et encore plus à celui qui m'avais fait ça. J'ai tué encore et encore jusqu'à ce que Liam se décide enfin à m'apprendre. Il m'a laissé errer pendant 40 ans. Il m'observait de loin. Cela l'amusait. Il s'arrangeait seulement pour que je ne sois pas tuée quand cela devenait trop dangereux. Il aurait été dommage que son jouet parte si tôt...Noah resta silencieux un instant, tout en la regardant dans les yeux. Il la jaugeait. Disait-elle la vérité ? Elle soutenait son regard sans sourciller. Il put lire ce qu'elle voulue bien lui montrer et compris qu'elle disait vrai. Il la lâcha finalement. Il s'accroupit, la tête entre le bras et se mit à pleurer. Il s'en voulait de l'avoir accusée. C'est vrai qu'elle lui avait demandé. Elle ne l'a forcé en rien, lui avait dit que ça serait compliqué, mais lui avait aussi promis d'être là tout le temps. Ce qu'elle avait fait. C'est lui qui était parti. Mais elle l'a rattrapé. Elle ne voulait pas l'abandonner. Elle tenait parole, et il lui en était finalement reconnaissant. Elle se baissa à sa hauteur et le prit dans ses bras pour le réconforter. Elle n'aimait pas parler de son début, mais elle savait qu'elle n'avait pas le choix si elle ne voulait pas qu'il s'autodétruise. Il lui rendit son étreinte et pleura contre elle. Il se sentait si misérable. Son odeur l'apaisa rapidement.
Ils se relevèrent et retournèrent d'où ils venaient. Chez eux.
Une fois arrivés, Andréa l'amena à la salle de bain. Elle fit couler l'eau chaude dans la baignoire et entreprit de le déshabiller. Il la laissa faire. Il s'installa dans l'eau et apprécia la morsure de la chaleur sur sa peau froide. Cela le fit se sentir vivant quelques secondes. Elle commença alors à lui frotter le dos et à lui mouiller les cheveux afin d'enlever le sang qui s'y était collé. L'eau commença à prendre une teinte rougeâtre. Noah ferma les yeux. Il ne voulait pas voir cette couleur. Pas maintenant. Il sentit alors des bras l'entourer puis des lèvres effleurer sa peau. Il se laissa aller à ces gestes de tendresse. Il savait qu'elle l'avait choisi pour son physique. Même si c'était flatteur, cela le frustrait quand même. Andréa continua ses baisers dans le cou et sur les épaules en les accompagnants de caresses. Ses mains couraient le long du torse finement dessiné jusqu'à arriver à l'entrejambe de cet homme encore fermé.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— J'essaie de te changer les idées.
— Arrête, je n'ai pas besoin de ça.
— Vraiment ? Tu sais que tu peux compter sur moi si tu veux ?
— Dis plutôt que tu as envie de jouer avec ton sextoy.
— Ne sois pas encore comme ça s'il te plaît. Tu sais très bien que tu n'es pas un sextoy.
— Tu penses vraiment me faire croire que tu m'aimes ?
— Bien sur. Je ne t'ai pas choisi uniquement pour ton physique. Même s'il a grandement joué, je te l'accorde. Mais je t'ai observé. Longtemps. Tu es spécial. Particulier.
— Sujet de recherches alors ?
— Mais non, voyons ! Veux-tu que je te montre à quel point je t'aime ?
VOUS LISEZ
Noah
RomanceNoah se débat avec lui-même depuis qu'il a rencontré Andréa, celle sans qui tout serait bien plus calme... Mais un nouvel arrivant va venir tout bouleverser, et ils devront s'unir pour survivre. Interdit -18 ans