2ème Histoire : Oublie, Djinn et Pinewoltown

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Madame Pinewoltown n'était pas du genre à se laisser faire. Quant à la caisse enregistreuse un jeunot tentait de lui prendre sa place, celle-ci l'accueillais toujours à grand coup de canne et avec le même aplomb qu'à ses 20 ans.

Il faut dire que la demoiselle n'était plus toute jeune. 90 balais au compteur c'était pas rien. Mais Madame Pinewoltown s'en fiche car elle le sait.

Elle a oublié un de ses vœux !

Lorsqu'elle raconte cela à ses amis de son club de bridge ou à des inconnus dans le parc, ceux ci la prennent pour une vieille folle gâteuse. Mais rien n'est plus faux. Madame Piwelltown a belle et bien, comme elle le dit si bien, fait la rencontre d'un bon génie.

C'était en 1936, elle avait alors 20 ans et comme toutes les Anglaises de son âge, elle voyait avec méfiance la montée des fascistes en Allemagne. Elle, se qu'elle rêvait, c'était d'apporter l'égalité aux travailleurs du monde car oui, à l'époque, Madame Pinewoltown était communiste.

"Tout le monde peut faire des erreurs de jeunesse" avait toujours déclaré la vieille dame a ses petits enfants lorsque ceux-ci lui demandaient de raconter sa vie.

Et comme tous les communistes en 1936, elle avait les yeux rivés sur l'Espagne ou la révolution avait commencé. Oh Madame Pinewoltown parle peu de la guerre d'Espagne mais elle y était. Oui, la petite vieille qui faisait tranquillement ses courses derrière vous avait tiré à la mitrailleuse sur les troupes de Franco, posé des bombes et commis des attentats sordides.

Mais la dame en parlait peu alors nous ferons de même. Tout ce que nous diront c'est que celle qui se faisait à l'époque appelé Jerboa s'était engagé, à l'insu de ses parents dans les volontaires qui avait décidé de sauver la république espagnol.

Début 1937, Jerboa (nous l'appellerons comme ça) était en poste à Malaga, grande ville d'Espagne, assiégée par les forces franquistes et les corps expéditionnaires italiens.

La bataille fut un échec cuisant des forces républicaines et Jerboa dû fuir, en compagnie d'un français d'affiliation socialiste du nom de Gustave, à travers les égouts de la ville.

Ils se perdirent dans ce dédale et parvinrent à la surface seulement deux jours plus tard. Enfin ils...Gustave était mort, un rat l'avait mordu et la fièvre l'avait emporté au début du deuxième jour. Laissant Jerboa seul.

Les égouts de la ville donnaient sur une petite rivière locale dont Jerboa ne connaissait pas le nom. En même temps elle ne parlait pas espagnol, tout juste quelques bribes de français et le seul français qu'elle connaissait était mort.

Elle aurait mieux fait d'apprendre le rat.

Remontant la rivière, elle tomba, alors que la nuit commençait à descendre sur les champs et les plaines qui l'entouraient, sur deux espagnols, des chemises noires de Franco qui dormait allongé contre une souche. Jerboa avait toujours fait preuve d'un grand aplomb et c'est grâce à lui qu'elle pu trancher la gorge aux deux hommes sans une once de remords (même si celui-ci viendra, peu après la hanté).

Couverte de leur sang et fatiguée par des journées entières de fuite, elle se laissa aller à quelques larmes. Elle n'aurait jamais dû quitter la perfide Albion pour ces côtes arides et étrangères ou elle allait mourir seule, soit de faim, soit des mains des hommes de franco qui allait de toute façon gagner la guerre. Elle voulait une échappatoire, une porte de sortie à l'horreur de cette guerre et alors qu'elle se retournait pour faire les poches au premiers des hommes qu'elle avait tué, elle découvrit une lampe à huile, au forme toute orientale.

Elle s'en saisit, y plongea son regard pendant de longues secondes puis...

La lampe se mit à fondre entre ses doigts en un liquide doré et bouillonnant qui se fixa sur ses mains, puis commença à s'étendre en suivant la courbe de ses bras.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 05, 2021 ⏰

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