Chapitre 17

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Point de vue Marina

« Tu verras. » Cette phrase sonnait creux dans sa tête trop vide. Pendant ces heures, assise toute seule, elle avait repassé en boucle les phases de l'accident et tout ce qui c'était passé avec sa génitrice. Plus elle y pensait, plus elle avait mal. La voiture s'arrêta et elle en descendit lentement. L'adolescente avait l'impression que le moindre mouvement d'air la ferait exploser comme son téléphone. La Tamise déroulait son corps sur des kilomètres et Horan l'entraina sur les bords du fleuve en souriant : un vrai gamin, un bon acteur. Elle connaissait ce sourire hypocrite mais elle se laissa guider. Le temps n'était pas au beau fixe comme tous les jours en Angleterre surtout l'hiver. De fins blocs de glace étaient accrochés sur les bords de l'eau et quelques flocons commencèrent à tomber. Elle les vit s'accrocher à es boucles blondes avant de fondre. Marina plongea son regard dans l'eau sombre. Sombre, si sombre.

Elle sentit se corps reculé des flots mais avant qu'elle n'ait pu relever la tête on l'avait bloqué contre un lampadaire. Pourtant elle ne bougea pas. Elle était partie loin. Loin dans l'eau sombre. Loin dans les tourbillons. Les lèvres de l'Irlandais sur les siennes ne mirent que quelques secondes à la ramener sur Terre. Il s'écarta d'elle et lui murmura à l'oreille.

- Tu es enfin réveillée ? Parce que les journalistes tiennent leur photo.

- Je t'avais dit de ne plus me toucher, grogna- t- elle en tentant de se libérer sans éveiller les soupçons.

- Rassure-moi tu ne vas pas pêter un câble et m'exploser mon portable ? Parce que je ne connais pas mon numéro, blagua- t- il en collant son front au sien.

La jeune fille voulut répliquer mais ses yeux rencontrèrent une nouvelle fois ceux du chanteur et elle ne put que les contempler passivement. Comment arrivait-il à capter autant l'attention des gens rien qu'avec ses iris ?

- Tu te sens bien ? Non parce qu'on dirait que tu vas me sauter dessus et me violer, sourit-il narcissiquement.

- La comédie tu connais ? Et tu peux toujours rêver rien que pour que je t'embrasse volontairement.

- Deal ! Je t'embrasse trois fois d'affiler le jour où ça arrive.

- Enfoiré.

Ce pari digne de l'école primaire la fit tout de même sourire intérieurement. Marina se détacha de lui et passa son chemin. Ils continuèrent de marcher malgré le froid. Il y avait quelques promeneurs comme eux et des sportifs ressemblant plutôt à des locomotives. En temps normal elle en aurait presque rit. Les bords de l'eau n'étaient pas très diversifiés mais ça lui faisait du bien de prendre l'air au lieu de rester enfermer avec ses livres. Seule, elle n'avait pas le courage de le faire.

- Mes parents, et surtout ma mère, pensent que je suis victime de mon succès, lâcha Niall.

L'adolescente ne lui jeta pas un regard mais se tendit à ses mots. C'était l'heure des confidences visiblement.

- Ils n'ont pas tort... Je veux dire, tu t'es regardé ? Toujours à être hypocrites, à vouloir la première page, à sortir en boîtes de nuit...

- Qu'est- ce que tu as contre les boîtes de nuit.

- Je ne juge pas tant que je n'ai pas testé.

- Quoi ? Tu n'es pas sérieuse ? Tu n'y es jamais allée ?

- Si mais je suis plutôt la fille planquée dans un coin du bar à siroter un Ice Tea. Et puis je n'ai pas le temps de sortir m'amuser. J'ai toujours des tonnes de choses à faire.

Six months against youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant