Six months against you

Chapitre 4

Début novembre 2013

Point de vue Marina

Trois mois qu'elle avait repris l'école. Trois mois qu'elle avait repris son « job ». Depuis son arrivée dans ce lycée en 1ère L l'année précédente, l'adolescente avait rejoint le club de journalisme. Chaque semaine il publiait des articles sur le blog du lycée et une fois par mois une version papier. Les autres membres ne la portaient pas dans son cœur mais son paternel l'avait poussé à s'insérer dans la vie de l'école. Tous les élèves étaient avides des classements et des nouveautés qu'offraient le journal. Tous pouvaient y participer.

Lorsque Jasmine et sa bande se précipitèrent sur elle à la fin du cours, elle ne fut pas vraiment étonnée. Sa première pensée fut... « Merde elles ont lu l'article. » sans pour autant éprouver de regret. La nouvelle mode était de promouvoir les BDE et leurs présidents, surtout les présidentes, en vue des futures élections qu'il y aurait dans quelques semaines.

- Jasmine je sais que tes photos étaient superbes mais la majorité a préféré celles d'Isabelle. C'est pour ça que c'est son BDE qui a eu la priorité cette semaine.

- Isabelle fait la une !

- Ce n'est pas pour ça que tu es venue me voir ?

Marina fronça les sourcils et fouilla dans son sac pour sortir son cahier d'histoire.

- Non ! Quoi qu'il en soit je vais aller faire un tour à ton club et rectifier cette erreur de manipulation. Bref... Je pensais qu'on était amies, qu'on pouvait tout se dire... Pourquoi ne pas m'avoir avoué que tu sortais avec Lui ?

Jasmine était une fille adorable quoiqu'un peu superficielle. Elle n'était pas méchante mais Marina n'était jamais bien à l'aise avec elle. Le mot « amies » était un peu trop fort.

- Euh... Avec qui je suis censée sortir ? Demanda Marina perdue.

Le professeur entra dans la salle, posa sa mallette sur sa table.

- Mesdemoiselles à vos places ! Immédiatement.

L'adolescente ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais elle ne dit rien et gagna sa place. Monsieur Planchet avait une technique particulièrement éprouvante pour tester les élèves. A chaque début de cours son doigt planait sur sa liste, s'abattait sur l'un des noms et la victime se devait de répondre à une ribambelle de questions sur le cours précédent. Un gros moment de solitude. Sa gorge se serra. Son nom était en haut de la liste, la région ombragée par le missile.

- Benjamin au tableau !

La bombe explosa deux rangées plus loin. Un grand gaillard souffla de dépit et grimpa sur l'estrade. Un faible souffle de soulagement quitta ses lèvres. L'adolescente attrapa son crayon à papier et son bloc -note. Le surveillant ouvrit la porte coupant la parole au pauvre Benjamin qui nageait en pleine compote... Mal mixée la compote.

- Bonjour, excusez- moi. Marina Arandia ?

Elle fronça les sourcils et se redressa. Sa main trembla quand elle la leva.

- Le proviseur veut te voir dans son bureau. Prend tes affaires.

L'adolescente jeta un coup d'œil circulaire. Tous la regardaient ce qui la rendaient mal à l'aise. Le rouge lui monta aux joues. Elle fourra ses cahiers dans son sac et rabattit ses cheveux sur son visage. Sans un regard en arrière, elle suivit le pion. Elle n'osa pas lui demander pourquoi elle était convoquée.