Chapitre 2

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La femme du Capitole s'avança sur l'estrade et regarda avec nous un film tout droit venu du Capitole. Il racontait ce qui s'était passé lors des jours sombres, et pourquoi les Hunger Games existait et l'utilité de notre sacrifice.

- Joyeux Hunger Games et puisse le sort vous être favorable ! lança la femme du Capitole qui était de taille moyenne, avec une robe rouge et une perruque assortie, et avait un visage très maquillé. Bon maintenant, commençons ! Les filles d'abord !

La peur monta en moi. C'était même plus fort que la peur. Elle m'envahissait entièrement, des pieds à la tête. Sa main chercha longuement et sorti enfin un papier, qu'elle déplia en s'avançant vers le micro. Elle découvra le nom en même temps que nous en le lisant.

- Rue Barnette !

Mon cerveau marcha au ralenti. Ce ne pouvait pas être moi. Je répeta longuement ce qu'elle venait de dire dans ma tête. Et me convaincu que c'était bien moi qu'elle avait appelé. Il n'y avait aucune faute d'articulation ou de prononciation. Tout le monde se retourna, et moi aussi je me retourna pour voir la mine perplexe de ma famille et surtout de Floya. Je m'avança donc à travers cette foule muette qui me fixait avec attention. Les pacificateurs m'encadrèrent jusqu'à l'estrade. Je monta les marches seule et me posta à côté de la femme. Tout le monde me fixait avec perplexité. Ils se disaient sûrement que je devais être trop jeune, que je n'avais pas douze ans. Mais si, je venais de les avoir, malgré ma petite taille qui aurait pu faire penser que je n'en avais que dix.

- Viens par ici, n'ai pas peur ! dit doucement la femme.

Je n'avais pas peur. Ou plutôt pas peur d'elle. J'avais peur de la mort. Et je savais que personne ne se porterait volontaire pour moi, je n'étais que "la petite qui siffle". Ce sera Floya qui prendra la relève.

- Bon, maintenant passons aux garçons !

Elle fit comme pour moi. Se dirigea vers les papiers les tria longtemps et en sortit un, et l'ouvrit en venant vers le micro.

- Thresh Morrowson !

Les regards se tournèrent vers un garçon bien bâti, grand et fort. Je l'avais déjà croisé pendant les récoltes, mais ça s'était arrêté là. Il n'hésita pas et s'avança avec assurance vers l'estrade. Il monta et je dus lui serré la main. Il avait une belle poigne. Ensuite, ils nous firent rentré dans le palais de justice, dans des pièces séparées.

Je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. Tout était raffiné et soigné. Cela avait du coûter cher, voire très chère. La porte s'ouvrit et Floya rentra, en larmes.

- Rue ! Rue ! Pourquoi toi ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ?

- Ne t'inquiète pas Floya, tout va bien se passer ! C'est le hasard, et c'est tout ! Je n'y peux rien ! Je n'ai pas choisi !

Je commençai à sombrer dans les larmes moi aussi, en serrant toujours plus fort ma petite soeur.

- C'est de ma faute ! dit Floya. Mon bracelet ne t'as apporté que du malheur ! Je veux que tu l'enlèves ! Il ne porte pas chance !

- Je ne l'enlèverai pas Floya ! Je veux le garder ! Ce qui me portera chance, c'est ton souvenir et rien d'autre ! Je ne t'oublierais jamais je te le promets Floya, je te le promets !

Ma soeur desserra son étreiente, pour que ma mère puisses à son tour me serrer dans ses bras. Elle resta muette, mais pleura à chaudes larmes.

- Maman, je t'aime ! Et je t'aimerais toujours ! Je veux que tu le saches ! Mais promet moi une chose ! Ne sombre pas dans le chagrin et la tristesse et occupes toi toujours de la famille ! Toujours ! Occupes toi de toute la famille toujours, Maman, toujours ! Promet le moi !

- Je...te...le...pro...met...Rue ! sanglota ma mère.

Mon père me serra à son tour en pleurant lui aussi mais desserra son étreinte rapidement. Liya, mon autre petite soeur, et mes frères Gordi, Jagon et Palio me serrèrent ensemble en pleurant silencieusement, comme à un enterrement.

Rien que de penser à ma mort prochaine me fit pleurer de plus belle.

Un pacificateur entra dans la pièce et m'arracha aux bras de ma famille. Ma mère eut juste le temps de me dire :

- Tiens Rue, c'est pour toi ! me dit-elle en me tendant son bracelet porte bonheur qu'elle avait eu enfant. Je te l'offre, garde le !

- Merci Maman, je ne t'oublierais jamais ! JAMAIS !

Ces mots s'étouffèrent lorsque la porte claqua, laissant ma famille ici, alors que moi qui n'était pas encore partie, avait l'impression d'être ailleurs dans un autre monde.

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Moi, Rue [HUNGER GAMES]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant