🟡 Noyé 🟡

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Jungwoo rentrait ce soir là tard chez lui, exténué. Rongé par la fatigue, il crut s'endormir dans l'entrée avant d'entendre des pas lourds mais rapides se diriger vers lui.

"Jung! Ca va?!"

Lucas...il était encore plus beau avec sa nouvelle teinture couleur neige. Son corps de géant surplombait celui du plus âgé.

"Hey Lu. Ouais ça va, tu dors pas?" Demandait le blondinet en se relevant avec difficulté.

Il sentit la main de son colocataire s'approcher de sa hanche où celui-ci voulait sûrement trouver appuis pour l'aider à marcher, mais le blondinet eut un mouvement de recul brutal et il se dégagea de la main de son ami.

"Je...je vais me débrouiller seul. Merci."

Lucas affichait une mine décontractée, impassible comme habituellement. Il ne semblait pas vexé. Ca aurait dû le soulager, mais il eût au contraire un pincement au cœur.

Il voulait plus d'attention du chinois. Toute son attention.

"Okay, j'te laisse te détendre alors. Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose."

Et de sa démarche insouciante et fière, le plus jeune s'enfermait dans sa chambre. Il se laissait engloutir dans son matelas extra mou, avant de fermer les yeux.

Tout était noir.

Tout ?

Non, rien. Il n'y avait plus rien.

Lorsque Yukhei fermait les yeux, il n'y avait plus rien. Tout disparaissait. Tout perdait sens. Tout s'effaçait.

Presque tout.

Jungwoo et son sourire angélique, jungwoo et son visage féminin, Jungwoo et son regard désireux, jungwoo et sa voix cristalline, jungwoo et son sourire rayonnant, jungwoo et ses cheveux dorés, jungwoo et son corps unique, jungwoo, Jungwoo, jungwoo....


Lucas sourit.

Jungwoo et son regard lointain, jungwoo et sa vie, jungwoo et ses gestes brusques, Jungwoo et son air fatigué, Jungwoo et sa maturité hypocrite, jungwoo et ses paroles blessantes, Jungwoo et son air fatigué...jungwoo et son absence.

Le chinois sentait soudain quelque chose se fendre en lui. Ca le brisait en mille petits morceaux.

Il toussa violemment, les membres crispés et le visage dans son oreillé.

Il voulait recracher.

Recracher cet horrible boule de tissus qui le liait à son aîné. Cette boule qui ne cessait de grossir en lui, de prendre toute la place dans son être, dans son coeur, dans son corps, dans sa tête. Cette atroce chose qui faisait de lui une pitoyable marionnette.

Il tint une main vers sa gorge, tentant de prendre une bouffée d'air. Il tentait d'aspirer, en vain, mais il ne cessait de recracher.

Il voulait tout terminer, tout refaire. Comment en était-il arrivé là?

Ses larmes se mirent à couler, ces larmes qui sortaient de son corps salie, faible.

Autrefois, il avait été un alpha sans aucune faiblesse.

Maintenant, il ne pouvait plus. Le blond ne cessait de le rejeter, de lui faire comprendre qu'il ne l'aimait pas, il ne cessait de le blesser.

Et il ne pouvait s'empêcher de sourire pitoyablement sans trouver de paroles blessantes, sans trouver de quoi détester cet homme qui le rendait malheureux, brisé, faible.

Sa salive commençait à se mêler à ses larmes qui formaient deja une tâche un peu sombre sur les draps blancs et propres. Il tendait la main vers son meuble de chevet, avant d'en ouvrir le petit tiroir. Cette même main dont jungwoo avait été effrayé un peu plus tôt.

Il se sentit nauséeux, et finit par recracher son repas sur le lit pour deux.

Mais ce n'était rien. Il n'avait pas recraché ne serait-ce que le centième de sa boule de tissus. Il n'arrivait pas à respirer.

Il n'arrivait plus.

Il avait l'impression d'être asphyxié sous l'eau.

Il le voyait là, son vaporisateur. Il le voyait, mais il était trop loin.

Il toussa encore.

Sa conscience le quittait.

Ses poumons recrachaient désespérément, encore et toujours. Ils recrachaient de l'air, de l'air, de la tristesse, de l'air, mais jamais cet énorme sentiment.

Il crut entendre une porte que l'on ouvrait. Jungwoo allait-il le découvrir dans cet état pitoyable?

Non, par pitié,non.

"Dis, Lu, t'aurais pas vu mon sac à...YUKHEI?!"

C'en était trop.

Pourquoi lui? Il n'avait rien demandé. L'amour, ça avait toujours été pour lui la définition d'un sentiment obligatoir pour la survie d'une espèce humaine, un outil qui menait à la création d'un descendant.

Mais maintenant qu'il aimait un homme, et que cet homme ne l'aimait pas, que devait-il en penser?

Il devait être une erreur. Une erreur de la nature.

"Putain Lucas...réponds moi, s'il te plaît..."

Ah, voilà.

Lucas détestait ça.

Ces pleurs remplis de panique et de tristesse.

"Respire, respire, lentement, lucas s'il te plaît..."

Comment rester calme et respirer alors qu'il avait la terrible impression d'être noyé dans un océan, seulement encouragé par les demandes entrecoupés de sanglots appartenant à l'homme qu'il aimait??

Eh bien, il ne sût pas vraiment , mais il y parvint.

Peut-être le doux parfum de lavande et de cerisier de son aîné l'avait-il cueillit pour le sortir de l'eau, ou la chaude et timide étreinte qui l'avait enveloppé d'une bouffée de bien-être.

Avec un certain regret, il fut transporté vers les bras de Morphée.

Et lorsqu'il fut enfin bien endormi, il reçut un baiser long et rempli d'amour



   🥡🥡🥡🥡🥡

Genre les chapitres y sont là à moisir, j'ai juste la flemme de post :_) bref jsuis paumé dans les Alpes pour un stage de musique ✌

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Yten- 

♣️  Awake  ♣️   Nct omegaverseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant