Prologue

28 3 6
                                    

La maison était en flammes. Impuissante dans le jardin, je voyais mes souvenirs d'enfance partir en fumée, ainsi que la vie de mes parents, piégés à l'intérieur.
J'entendais leurs cris déchirants pendant que les pompiers essayaient vainement de trouver un moyen d'entrer, puis le silence interminable qui s'en suivit.
Les yeux vides, je contemplais le spectacle que m'offrait les flammes dévorant ce qu'il restait de la maison.
Mon oncle me tenait dans ses bras, me chuchotant des mots apaisant. Mais à presque dix ans, je savais que les « ça va aller ne t'inquiètes pas » étaient faux. Que ça n'allait pas. Que ça n'irait plus jamais. Car sans me prévenir, la vie venait de me prendre les deux personnes que j'aimais le plus au monde. Dans d'atroces souffrances, mes parents étaient morts. Et malgré mon jeune âge, leur disparition m'avait tué de l'intérieur. Car ils étaient tout pour moi. J'étais la Terre, et ils étaient mon Soleil. Plongée dans l'obscurité, je devais maintenant affronter seule les ténèbres, et ce qu'ils contenaient...

Je m'appelle Iris. J'ai désormais dix sept ans. Sept ans que mes parents ont perdu la vie, sept ans que je vis chez mon oncle et ma tante, qui m'ont pris sous leurs ailes comme leur propre fille.
Je suis originaire de Toulouse, en France, mais mon oncle et ma tante habitants en Grèce, j'ai dû partir de mon pays natal. Ma tante m'a appris les coutumes grecque et la langue, et mon oncle m'a fait visiter le plus d'endroits possible.  Même si ce n'est pas vraiment chez moi, j'ai tout de suite été émerveillée par ces paysages de toute beauté. La plage très proche de la maison m'offrait un terrain de jeu idéal. Mais n'allez pas croire que ça a été facile pour moi. Me retrouver orpheline, et quitter mon pays a été très difficile pour moi. Pendant l'année suivant la disparition de mes parents, je n'ai pas prononcé un mot. Certains spécialistes ont dit que c'était le choc, d'autres pensaient que c'était par choix. A force de patience et d'attention, ce sont mon oncle et ma tante qui ont réussi à me refaire parler. Je leur porte aujourd'hui un amour inconditionnel. Je sais qu'ils ne remplaceront jamais mes parents, mais ils sont ma seule famille. Ne pouvant pas avoir d'enfant, ils m'ont traité comme leur fille adoptive. Je ne les remercierai jamais assez pour tout ce qu'ils ont fait pour moi ...

Comme je l'ai dis plus haut, je suis originaire de Toulouse, grande ville bruyante. Mes parents travaillaient tout les deux comme agents immobiliers, et gagnaient bien leurs vies. Pendant toute mon enfance, j'avais été habituée à être couverte de cadeaux. Mon oncle n'étant pas riche, j'avais été brusquement ramenée à la réalité quand j'avais emménagé chez lui. Moi, la petite capricieuse, avait dû apprendre à se contenter de l'essentiel. Car oui, enfant, je n'étais pas facile à vivre. J'étais une fille "pourrie gâté". Bon, je n'étais pas un monstre non plus, mais je prenais tout ce que j'avais comme un dû.
L'incendie d'il y a sept ans m'avait fait ouvrir les yeux, et m'avait fait comprendre qu'en un instant, notre vie peut radicalement changer. Le temps d'un souffle, on peut perdre tout ce que l'on considérait comme acquis. Cela , je l'avais appris tôt. Trop tôt. Et la brûlure zebrant mon dos me le rappelait chaque seconde...

꧁𝓜𝓮𝓻𝓬𝓲 𝓭'𝓪𝓿𝓸𝓲𝓻 𝓵𝓾 𝓬𝓮 𝓹𝓻𝓸𝓵𝓸𝓰𝓾𝓮 !꧂

Cœur noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant