Chapitre 1

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5h30
Mon réveil sonna. Encore groggy, je sortis doucement de mon lit. Nous étions aujourd'hui le vingt huit juillet. J'avais pris l'habitude de me lever tôt même pendant les vacances. Cela me laissait plus de temps pour faire ce que j'avais à faire que si je me levais à neuf heures. Au fil des années, j'avais développé une "morning Routine" qui m'aidait à rester en forme:
5h30: Réveil
5h45: Séance de sport
6h30: Jogging Matinal
7h30: Petit déjeuner
8h05: Médiation
8h30: Début de la journée
J'adorais faire du sport. Pousser mon corps jusqu'à ses limites était pour moi un réel plaisir. Car l'incendie qui avait causé la mort de mes parents m'avait montré ce que ça faisait d'être faible et impuissante. Et je ne voulais plus jamais ressentir ça. Je voulais être forte.

Physiquement, je n'avais rien de très impressionnant. J'étais plutôt petite pour mon âge ( 1m58), j'avais des cheveux noirs et lisses qui m'arrivaient jusqu'à la taille, des yeux bleus perçants. J'avais tendance à beaucoup complexer, notamment à cause de mes grosses cuisses et de mes poils que je devais constamment enlever pour rentrer dans les standards de la société.
Ma tante m'appelait "son petit lutin" à cause de ma taille. Mon oncle, lui, préférait m'appeler" sa dinde". Je n'ai jamais su pourquoi. Il ne fallait pas chercher à comprendre avec lui, il avait souvent des idées bizarres...

Je me levais, m'habillais, et commençais la séance de sport. Trente cinq minutes plus tard exactement, je finis ma séance, puis j'enfilais des tennis de sport pour aller courir un peu. Je descendis les escaliers à pas de loup pour ne pas réveiller mon oncle et ma tante, et sortis de la maison. Le soleil se levait à peine, et la mer scintillait. C'était magnifique. Je pris une grande inspiration, avant de me mettre à courir. Dans cette partie de l' île, la nature était reine et les habitants étaient principalement des agriculteurs.
Courir me permettait de me vider la tête, et de vivre juste l'instant présent. L'espace d'une heure, j'oubliais tout : mes problèmes, mes peurs, mes fantômes... Je profitais juste.
J'allais jusqu'à la mer en petites foulées. La distance n'était pas énorme: une dizaine de kilomètres tout au plus. Une fois arrivée, je m'assis sur la plage et contemplais cette étendue d'eau. Je laissais mon esprit vagabonder. A l'heure d'aujourd'hui, j'avais tout pour être heureuse : une famille aimante, des amis au lycée, des notes plus que convenables... Que demander de plus ? Et pourtant... Il me manquait quelques choses... Mes parents sans doutes...
Au bout de quelques minutes, je me levais et repartis chez moi en sprintant.
Au bout d'une demi-heure, j'arrivais chez mon oncle et ma tante. Pensant qu'ils dormaient encore - après tout il n'était que huit heure et nous étions en vacances- j'ouvris doucement la porte et la refermais sans la claquer. Au moment de gravir les escaliers qui menaient à ma chambre, la lumière s'alluma. Clignant des yeux plusieurs fois pour m'habituer à cette soudaine clarté, je vis mon oncle et ma tante pleurant tout les deux à chaudes larmes, debout dans le couloir, ainsi qu'un homme dernière. D'âge mûr, je lui donnais une trentaine d'années. Le visage fin et séduisant, habillé d'un costard noir, il dégageait une aura inquiétante, d'autant plus que ça devait être lui, la cause des larmes de mes "parents adoptifs"
Maria, ma tante, me fit un sourire sourire qui se voulait rassurant. Mais je n'étais pas dupe. Je savais qu'il y avait un problème. Et un gros. Jean, mon oncle, secoua la tête, d'un air las.
- Maria, Jean que se passe-t-il ?! m'exclamais-je paniquée
L'inconnu s'avança vers moi. D'instinct, je reculais d'un pas.
- Bonjour, je suis monsieur Miller. Tu dois être Iris Jordan je suppose ? dit-il en avançant une main vers moi.
- En effet, répondis-je prudemment. Sauf votre respect monsieur, connaître votre nom m'importe peu. En revanche, je voudrais savoir ce que vous faites ici et pourquoi ma famille est dans cet état.
J'avais dis cela calmement mais fermement, en ignorant consciencieusement sa main tendue.
Maria, toujours en larmes, s'avança.
- Écoute trésor, ce n'est pas à cause de ce monsieur que nous pleurons. Pas directement en tout cas. A vrai dire, et excuse moi d'avance, c'est un peu à cause de toi.
Je haussais les épaules, surprise.
- A cause de moi ? Mais... Mais pourquoi ? Qu'ai-je fais de mal ?
- Rien, tu n'y es pour rien, ne t'occupes pas de ça s'empressa de répondre Jean
Je me pinçais l'arrête du nez.
- Est-ce que quelqu'un aurait l'obligeance de me dire ce qu'il se passe ici ? grognais-je
Sans me répondre, ma tante me pris par le bras et m'entraîna dans le salon. Elle me fit asseoir sur le grand canapé en cuir  et fit de même sur un des fauteuils en face de moi. Mon oncle et monsieur Miller restèrent debout.
Maria prit une grande inspiration et se lança.
- Voilà, monsieur Miller est là pour toi. Il a été missionné pour t'emmener à Alcaria, un pensionnat de... De...
Elle ne put continuer sa phrase car elle fondit en sanglots. Je fixais monsieur Miller le menton haut.
- Un pensionnat de quoi ?
Il baissa les yeux.
- Un pensionnat qui forme des assassins.
Sur le coup, je cru avoir mal compris. Mais le regard emplis de tristesse que me lança ma tante me fit comprendre que j'avais malheureusement bien entendu. Un pensionnat d'assassins ! Un million de questions tourbillonnaient dans ma tête. J'ouvris la bouche pour en poser une, mais mon oncle me devança.
- Je suis désolée Iris, mais tu es obligée d'intégrer ce pensionnat. C'est... Une tradition familiale en quelques sortes... Tes parents y sont allés, ainsi que tes grands parents, et ainsi de suite. En fait...
Je ne le laissais pas finir. Je me levais brusquement.
- Non mais tu entends ce que tu dis au moins ? Je suis la descendante de tueurs ! Et toi aussi d'ailleurs vu que tu es le frère de mon père ! Et tu penses vraiment que je vais accepter ça ? Mes parents sont morts ! Je sais ce que ça fait de perdre des proches! Hors de question que j' ôte la vie de quelqu'un ! Plutôt mourir moi même !
Monsieur Miller se racla la gorge.
- Premièrement, calme toi. Deuxièmement, tu fais bien de dire que tu préfères mourir plutôt que d'intégrer Alcaria, car c'est la mort qui t'attends si tu refuses d'y aller. Les lois de Nexus sont très claires à ce sujet. Un enfant d'assassins Royal est obligé de poursuivre l'œuvre de ses parents.
De surprise et d'incompréhension, je me laissais tomber dans le canapé. Tout ça me semblait irréel.
- Qu'est ce que Nexus ? Et quel roi ? Demandais-je
- Nexus est un peuple, disséminé un peu partout dans le monde. Et le roi dont je parlais est celui qui gouverne ce peuple. Tes parents, ainsi que ton oncle et ta tante, en font partis. Un assassin Royal est quelqu'un qui va protéger le roi, et réaliser de multiples missions pour préserver le trône. Contrairement à ce que tu peux penser, être assassin Royal est un titre très prestigieux, même s'il est tenu Secret. Tu ne le sais pas bien sûr, mais tes parents étaient les plus connus d'entre eux. Ils ont réussi à déjouer un complot qui aurait pu causer la disparition des Nexus.
M'expliqua monsieur Miller
Ça faisait beaucoup de révélations d'un coup. J'avais l'impression que ma tête allait exploser, et d'être un plein coeur d'un roman ! C'était tellement... Tellement fou ! Depuis toute petite, je voyais mes parents comme des gens normaux, un petit peu plus riche que la moyenne, mais c'est tout. Alors qu'en fait, c'était des assassins. Et le pire, c'était que j'allais devoir reprendre le flambeau. Tuer des gens pour moi, ça n'arrivait que dans les jeux vidéos ! Non, jamais je ne pourrais tuer quelqu'un. Quoi qu'il est pu faire.
Monsieur Miller me sortit de mes pensées.
- Je reviens dans deux jours, pour t'emmener à Alcaria. D'ici là, prépare toi. Tu n'auras pas besoin d'affaires personnelles car tout est fournis par l'établissement. En revanche, je te conseille de te préparer psychologiquement. Je ne te cache pas que les premiers mois vont êtres dur. Mais je suis certain que tu vas réussir, tu as ça dans le sang.
Heuuu pas sûre que ce soit un compliment ça.... Être une tueuse dans l'âme n'est pas une bonne chose...
Il se leva est parti. Trop abasourdis, personne ne pensa à le raccompagner dehors. J'attendis que la porte se ferme pour me lever et poser les mains sur la table basse du salon
- Bon, je pense que vous avez des choses à me dire non ? Annonçais- je à mon oncle et ma tante

꧁ 𝑯𝒆𝒚 𝒉𝒆𝒚, 𝒗𝒐𝒊𝒄𝒊 𝒍𝒆 𝒑𝒓𝒆𝒎𝒊𝒆𝒓 𝒄𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝑪𝒐𝒆𝒖𝒓 𝑵𝒐𝒊𝒓 ! 𝑱'𝒆𝒔𝒑𝒆̀𝒓𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒄̧𝒂 𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒑𝒍𝒂𝒊𝒓𝒂, 𝒆𝒕 𝒂̀ 𝒃𝒊𝒆𝒏𝒕𝒐̂𝒕 ! ꧂

Cœur noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant