Chapitre 17: Des espions à Ionia

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Point de vue de Sett

Je déliai ma nuque en l'étirant de chaque côté, avant de faire craquer mes phalanges. Puis ma voix porta et résonna.

"Tu n'iras nulle part, mon gars. T'es dans mon Arène, maintenant!"

Je saisis mon ceste de cuivre et le glissai sur mes doigts, avant de serrer mon poing. Puis je vins me mettre debout sur le garde-corps du balcon, me montrant enfin en pleine lumière après bien des semaines dans l'ombre de la lionne. Je sautai et atterris en bas, sur le sable, dans un grondement et un immense nuage de poussière. La foule exulta, et Mira me regardait avec son air admiratif, peut-être même un peu émerveillé. Tant de charisme et de prestance en une seule personne, ça devait lui en mettre plein la vue... Pour elle comme pour les autres, il était temps de rappeler qui était le Patron, ici.

Je remarquai du coin de l'œil un homme couvert d'une cape noire qui essayait de s'échapper des gradins... Un complice. Ça commençait à confirmer les craintes que j'avais depuis plusieurs semaines... J'étais en rogne.

A son tour, la Lionne de Noxus se percha sur le garde-corps, les yeux rivés sur l'homme qui tentait de quitter les bancs du public.

"Je m'occupe de l'autre fuyard!" me cria-t-elle, avant de bondir du balcon à son tour, mais cette fois en direction des spectateurs.

"Avec plaisir, chère Indomptable. Je vais faire sa fête à celui-ci."

Le public semblait fou de joie de me voir entrer sur le champ de bataille, il savait que c'était la promesse d'un spectacle des plus divertissants. C'était très rare que j'aie l'occasion de remettre quelqu'un à sa place... C'était le moment de lui rappeler qui avait l'autorité dans l'Arène.

"Mettez-le au tapis, Patron!" rit Sherap derrière la grille, pour m'encourager.

L'homme en face de moi semblait être à peine plus grand que Mira, et à peine plus musclé. Son corps était ridicule par rapport au mien ; il allait déguster. Et pourtant, il riait, de manière de plus en plus frénétique. Il n'avait pas peur.

"Prépare-toi à perdre tout ce que tu as, homme-barbare." déclara-t-il, assuré.

"Ouais, c'est ça." ricanai-je.

J'entrechoquai mes poings, avant de commencer à marcher pour effacer les dix mètres de distance entre nous. Et plus j'avançais, plus la cadence de mes pas accélérait, jusqu'à ce que j'en vienne à courir rapidement sur ma cible ; l'homme croisa les bras devant lui pour encaisser le choc, persuadé qu'il pourrait résister. Mais lorsque mon corps, dans un saut, vint à surplomber le sien en projetant une ombre menaçante sur lui, son visage se décomposa. Le poing levé, les crocs serrés, j'allais lui faire subir ma fureur. Il pouvait en être certain : il n'allait pas repartir d'ici entier.

L'assurance quitta son visage devenu blanc en une seconde... Il savait ce qui l'attendait. Et ça n'allait pas lui plaire.

Je décrochai ma meilleure frappe au milieu du blocage de mon adversaire ; ses avant bras se déformèrent subitement sous l'effet de ma force, et je sentis ses os se briser dans un craquement horrible. Le Noxien fut projeté contre le mur, mais je ne comptais pas lui laisser le temps de penser à sa douleur ou de reprendre son souffle, coupé par l'impact avec la roche. Je vins à lui à nouveau, cette fois pour le soulever par le col de sa tenue aux couleurs de sa Nation, et le plaquer au mur. Il était totalement figé par la souffrance qu'il avait induite en me provoquant. Il n'avait pas conscience de l'erreur qu'il avait faite en essayant de tuer Mira, et en me défiant.

Je le jetai contre le mur une nouvelle fois, sous la salvation d'un public enjoué. Puis je jetai l'homme plus loin, qui glissa dans le sable sur plusieurs mètres, et sa tête heurta le mur opposé.

Indomptable | Tome 1: Le contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant