Chapitre 4

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On est restés très silencieux depuis son retour, on s'observe souvent, nos mains se touchent régulièrement alors que je l'aide à préparer le repas. On n'est pas mal à l'aise l'un avec l'autre, mais on est tous les deux perdus dans nos pensées. Ce n'est pas désagréable et tout semble naturel entre nous, j'aime cette simplicité et cette impression de bien-être quand je suis à ses côtés.

Le repas s'est passé dans le silence, aux reflets des flammes du feu de camp. Je peux voir combien il est fatigué, il a des cernes sous les yeux et j'ai envie de l'interroger, mais il baille à s'en décrocher la mâchoire au moment où je vais ouvrir la bouche. Alors on reste à contempler les flammes, bercés par les bruits nocturnes de la nature.

J'ai beau y avoir pensé toute la journée, le baiser, qui a été avide et empli de désir, ne quitte toujours pas mon esprit, encore moins quand j'observe ses lèvres ou que je vois ses coups d'œil aux miennes. Je ne suis jamais sorti avec personne et jamais je ne me suis senti attiré par quelqu'un comme je me sens attiré par lui, pourtant c'est une explosion de papillons dans mon ventre à chaque fois que son regard sombre se pose sur moi.

Je prends une profonde inspiration, je dois parler, je dois lui poser des questions, car demain dans la journée, il va finir ses recherches, il me ramènera à la maison et alors nos chemins se sépareront et rien qu'à cette idée, je sens un sentiment d'urgence me saisir. Je ne veux pas passer à côté de lui et de ce qu'il me fait ressentir.

"War..." Sa voix s'élève dans la pénombre et je tourne rapidement la tête vers lui, pourtant, il continue de calmement fixer le feu et un instant, j'ai peur d'avoir imaginé sa voix m'appeler. "Pour le baiser..." Il reprend la parole, il ne me regarde toujours pas et je ressens un grand sentiment de frustration me prendre au ventre.

Je veux qu'il me regarde, qu'il pose son regard sur moi et je ne comprends pas cette envie subite. En fait, je ne comprends pas grand chose sur ce qui se passe entre nous. Alors j'arrête de trop réfléchir et avant qu'il n'ait le temps de reprendre la parole, je me mets à genoux juste devant lui ignorant la douleur dans mon pied. Je saisis son visage entre mes deux mains et je pose mes lèvres contre les siennes.

Mes lèvres bougent lentement sur les siennes et un instant, j'ai peur qu'il ne me repousse car lui reste complètement immobile. Je suis pourtant incapable d'arrêter, la sensation de sa peau sous mes mains m'électrise, la douceur de ses lèvres contre les miennes m'excite. Je ne peux pas me mentir, je le désire, plus que n'importe qui et ce que je ressens depuis que j'ai ouvert les yeux contre lui ce matin est maintenant une évidence, je le veux. Alors, même s'il n'a pas réagi pour le moment, je continue de l'embrasser, jusqu'à laisser ma langue glisser sur ses lèvres pour l'inciter à plus.

Cette incitation marche, il semble soudain laisser ses doutes de côté, ses bras se placent autour de ma taille pour me rapprocher de lui alors que sa bouche s'entrouvre et que nos lèvres se touchent et s'entortillent fiévreusement. Yin laisse ses mains glisser sous le t-shirt qu'il m'a prêté et elles viennent à la rencontre de ma peau. Je frissonne et frémis en sentant la pulpe de ses doigts rencontrer mon épiderme, il remonte doucement le long de ma colonne vertébrale et un petit gémissement se glisse hors de ma gorge.

Sans attendre, il fait passer ce t-shirt par-dessus ma tête. Nous n'avons pas envie de laisser les choses traîner, j'ai envie de lui, c'est un désir presque douloureux et je suis content qu'il ne me laisse pas languir. Ses lèvres se pressent sur mon cou, il lèche ma peau, la mordille et la suçote, il me laisse sûrement des marques que j'aurai peut-être du mal à expliquer au médecin demain, mais pour le moment je m'en fiche complètement.

Je veux aussi toucher sa peau, alors je n'attends pas et tire sur son t-shirt pour qu'il l'enlève à son tour. Quand nos torses se rencontrent, on laisse chacun échapper un soupir, ma main glisse le long de son dos et j'aime le sentir frémir contre moi alors qu'il dévore la peau qui passe à sa portée.

Lost In JungleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant