Chapitre 5

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- Gimli, mais qu'est-ce qu'il te prend ?

Il eut envie de plonger la tête sous l'eau pour échapper à cette question. Face à son silence, Legolas avança dans l'eau et s'approcha de lui. Il l'enlaça par derrière, n'hésitant pas à tremper ses vêtements dans ce mouvement.

- Je savais que tu étais en vie. Donc je ne me suis pas inquiété. Mais j'étais tout-de-même impatient de te retrouver, tu sais...

A ces mots, il lui caressa affectueusement les cheveux, ces indomptables boucles rousses.

- Est-ce pour cela que tu es si... Etrange ? Tu pensais que je ne voulais pas te revoir ?

Son silence perturbait l'elfe. Mais Gimli n'arrivait pas à parler. Les mots étaient coincés dans sa gorge nouée, il avait l'impression d'être un parfait idiot. La fatigue le happa et il eut soudain furieusement envie de dormir. Il se frotta les yeux comme un enfant fatigué. Legolas le fit basculer en arrière, et il se retrouva assis contre le torse de l'elfe, toujours muet. Après quelques instants, il se ressaisit et se retourna pour embrasser fougueusement son aimé.

- J'ai eu peur de te perdre, Legolas.

- Je comprends, je ne sais pourquoi le messager ne t'a rien dit, cela t'aurait évité du souci.

- J'ai eu peur de te perdre, répéta-t-il. Mais cette attente n'a pas été vaine, j'ai réfléchi à ce que l'on s'était dit, et...

L'elfe n'osait l'interrompre.

- Et désormais, plus rien ne compte à part toi. Donc, si tu le souhaites toujours, on pourra se tenir la main devant tout le monde, ou s'embrasser. Quant à la deuxième chose que tu m'as demandée...

Il prit une grande inspiration.

- Je te demanderai juste un peu de temps pour y réfléchir et m'habituer à l'idée. Mais j'accepte cela aussi.

Les beaux yeux bleus de l'elfe brillèrent à ses dires. Il caressa son visage barbu, toujours avec beaucoup de tendresse, et l'embrassa.

- On se fiche de tout cela, Gimli. Nous sommes ensemble, c'est tout ce qui importe pour le moment.

Le nain prit le visage de son amant entre ses mains et lui embrassa le front, puis le nez, et enfin la bouche. Son parfum, si frais et si puissant, empli ses narines ; cela était sans commune mesure avec l'odeur fragmentée qui était restée sur les draps de Fondcombe. Il était là, contre lui, Legolas était là.

- Profitons d'être là pour nettoyer ta plaie. Après, retournons à la tente.

Gimli obtempéra. Ensuite, il se rhabilla et ils quittèrent la rivière et prirent le chemin du campement, main dans la main. Ils retournèrent sous la tente où il s'était retrouvé précédemment. Legolas ferma les pans de la tente pour qu'on ne les dérange pas, pendant que Gimli alla s'asseoir sur le lit. Il triturait ses doigts, embarrassé.

Son cœur battait fort, parce qu'il avait l'horrible impression que quelque chose s'était brisée entre son amant et lui. A cause de lui.

- Je peux entendre ton cœur battre d'ici, murmura Legolas, amusé.

- Est-ce que j'ai tout cassé, Legolas ?

- Cassé quoi ?

- Notre lien... Nous...

Il sourit et secoua la tête.

- Il faudra plus qu'une petite querelle pour éteindre mon amour pour toi...

Gimli poussa un soupir de soulagement et il fixa ses pieds.

- Veux-tu des preuves ?

Il s'agenouilla devant lui et l'embrassa langoureusement ; sentant que son nain était toujours sur la réserve, il glissa sa main dans son pantalon, avec un sourire en coin. Gimli sursauta et tenta timidement de le repousser. L'elfe continua sa besogne en débarrassant son amant de son pantalon. Gimli sentit ses joues s'enflammer. Ce n'était pas la première fois qu'ils pratiquaient de telles... activités. Et d'habitude, cela lui semblait presque normal que Legolas fasse cela pour lui.

Mais tout était différent cette fois. Il se sentait intimidé.

L'elfe posa sa bouche sur le sexe érigé du nain et commença à faire des va-et-vient lents. Une de ses mains caressait le torse poilu, et l'autre s'activait plus bas. Gimli tremblait. Il posa fébrilement une main dans les cheveux blonds de son amant.

- Tu... Tu n'as pas à faire ça... parvint-il à souffler du bout des lèvres.

- Je le fais parce que j'en ai envie...

A ces mots, Legolas intensifia son action. Il déposa sensuellement ses lèvres sur le bout du pénis de Gimli. C'en était trop pour lui, alors il repoussa son amant, un peu plus brusquement qu'il ne l'aurait voulu, et il relâcha son plaisir sur son ventre.

- Pardon, pardon de t'avoir poussé, je ne voulais juste pas...

- Tu es soudainement bien prude, Gimli. Pour un peu, je ne te reconnaitrai pas.

L'elfe disait cela gentiment, sans malice. Pourtant, cela porta un coup au cœur du nain. Complétement perdu dans le tourbillon de ses sentiments, Gimli finit par sauter à bas du lit. Dans un mouvement sans délicatesse, il baissa à son tour les bas de Legolas. A la bonne hauteur, il se hâta de lui rendre la pareille. Il voulait aller vite, parce que sinon, il craignait que Legolas ne l'interrompe. Or, en cet instant, il voulait lui faire plaisir. Lui faire plaisir pour être sûr qu'il sache qu'il l'aime, pour qu'il voie qu'il était prêt à tout pour lui, pour être sûr de ne pas le perdre.

C'était la première fois qu'il faisait cela. Incertain, il essaya de se souvenir de ce que lui avait fait son elfe, et il essaya aussi de faire ce qu'il aimerait qu'on lui fasse. Il s'appliqua à ne pas lui faire mal, en couvrant ses dents avec ses lèvres, puis il essaya de sucer comme il put, un peu gêné à cause de la taille du sexe qu'il peinait à faire entrer entièrement dans sa bouche. Soucieux de bien faire, il lui caressa doucement les reins, les fesses et les cuisses. Il finit par joindre sa main à sa bouche. Legolas posa une main sur ses boucles rousses :

- Gimli... gémit-il.

L'intéressé frémit, inquiet de l'avoir blessé. Il leva les yeux vers les prunelles bleus de son amant.

- Va un peu plus vite s'il-te-plait... supplia-t-il en souriant.

Gimli ne se fit pas prier et il approfondit sa prise en bouche, tout en accélérant. Il aurait voulu aller jusqu'au bout et le faire jouir par sa bouche, mais Legolas l'en empêcha gentiment. Il finit par le faire jouir avec sa main.

Une fois tous deux satisfaits, ils se couchèrent côte-à-côte dans le petit lit. Lorsque Legolas ferma les yeux, Gimli hésita à lui caresser les cheveux, mais il se retint et replia son bras.

- Pourquoi te retiens-tu ?

Legolas rouvrit les yeux et prit la main de Gimli pour la poser sur sa joue.

- Regarde-moi : je ne sais pas ce qu'il te tracasse, mais saches que je suis toujours aussi amoureux de toi, Gimli. Voire même plus qu'avant, après ce que tu viens de me faire...

Le nain sourit, ravi d'entendre ses mots réconfortants.

- Je t'aime, Legolas. J'ai failli devenir fou en croyant t'avoir perdu.

Ils finirent par s'endormir, collé l'un contre l'autre.

L'arc contre la hacheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant