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Je m'assois, là tête dans le cul et les yeux à peines ouverts dans le dernier bus. C'est la rentrée et j'ai déjà raté les premier transports parce que je n'ai pas réussi à me lever, trop fatigué de ma nuit blanche passée à écrire. Ça me déprime d'autant plus car je devais y aller avec mes deux meilleurs potes : Hakim et Idriss. J'avoue que ça me réjouissait un peu de faire le chemin avec eux, mais bon tant pis, je les retrouverai au lycée.

Assis au fond du bus, je pose ma tête contre la fenêtre en observant la rue ou des gens de tout âge passent en attendant qu'il démarre.

C'est le bruit de pas sourds contre le plancher qui me fait relever la tête : une fille entre, en courant, presque essoufflée. Son regard scanne les places restantes, elle pose ses yeux sur moi avant de directement passer à autre chose pour trouver la cible de son désir. Lorsqu'elle voit une banquette vide un petit rictus prend place sur ses lèvres et elle se dirige vers celle-ci, juste à ma diagonale.

Mes pensées se redirigent vers la raison de ma présence dans ce bus quand je sens les roues vibrer sous moi. Je sors mon portable pour regarder l'heure et je souffle de soulagement quand je me rends compte que je ne serai pas en retard pour mon premier jour de cours.

Je suis soulagé de constater cela. Pas spécialement pour moi. Moi, ça change rien à ma vie d'être à l'heure ou non en cours, au contraire même, ça m'arrangerait de ne pas y aller. Mais je fais des efforts, pour mes parents et ma tranquillité. En fin d'année scolaire de seconde, il y a quelques mois, chaque soir on se prenait la tête et j'avoue que cette situation m'a gavé. Ça m'a blessé de les décevoir alors je leur ai fait une promesse. Je leur ai promis de finir le lycée. En pensant à ça j'ai presque envie de me mettre à rire, ironiquement bien sûr. Honnêtement, j'ai l'impression que je ne réussirai jamais à finir ma scolarité mais dès que j'ai ce genre de pensées, je repense a ma promesse. Et je suis quelqu'un de parole. J'y arriverai.

Moi ce que j'aime vraiment, c'est le rap. Mes darons sont au courant de cette passion que je n'ai pas réussi à cacher très longtemps. Et même si moi je suis persuadé que je réussirai dans cette voie ils ne peuvent s'empêcher de me proposer des métiers qui selon eux ont un avenir, banquier, architecte ou je ne sais quoi, j'en bouffe tous les jours. Mais moi, c'est le rap et seulement le rap.

Je souffle un bon coup en essayant de chasser ces pensées. C'est pas à sept heures du mat' dans un bus qui m'amène en cours que je dois commencer à réfléchir à mon futur mis à part si je veux me ruiner d'avance là journée.

J'étais tellement dans mes pensées que j'en ai oublié de mettre ma musique qui pourtant m'est indispensable. Je pose mon casque sur mes oreilles et je lance une prod qu'un pote m'a envoyé hier. Je ferme les yeux quelques secondes histoire d'essayer de laisser mon esprit s'évader ailleurs.

𝗱𝗲𝘀 𝗮𝘀𝘁𝗿𝗲𝘀 | 𝗻𝗲𝗸𝗳𝗲𝘂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant