As I Am - As You Are T.2 [ TBS ]

19. Shameless

Les coudes sur le rebord de la fenêtre de la cuisine, et mon visage dans les mains, j'observe la rue de Londres dans laquelle nous habitons. Il pleut, les voitures font un bruit pas possible, et ça ne sent pas la rose. Pourtant, je suis terriblement heureuse, et je souris comme une idiote en admirant le paysage. Oui, je suis heureuse. Moi et Thomas on s'est fait des bisous toute la journée d'hier, et j'espérais remettre ça aujourd'hui.

- Seigneur, comme j'ai prié pour te voir comme ça ! J'en pouvais plus de te voir pleurer pendant tout ce temps, se réjouit mon meilleur ami qui était en train de se faire un thé dans la cuisine.

- Désolé de t'avoir fait subir ça, dis-je en me tournant vers lui, l'air triste. Je me suis mise dans des états pareils pour rien au final.

- Pour rien ? C'était pas pour rien, je pense que j'aurais été dans le même état ! déclara-t-il en me faisant les gros yeux.

- C'est bien vrai ce qu'il dit là, affirma une voix fatiguée dans mon dos.

Je me tourne pour découvrir un Dylan aux petits yeux et les cheveux en pagaille, qui semble se réveiller d'une longue nuit. Il portait un t-shirt large avec un boxer et Ô ce fou je peux voir tout son paquet d'ici. Je me tourne rapidement vers Olly, les yeux écarquillaient, et il me fusille du regard.

Tu veux pas que j'le mate mais il s'exhibe devant moi ton mec !

Je le vois avancer et enlacer Oliver dans son dos, embrassant sa joue, avant d'aller s'assoir sur l'une des chaises hautes de la cuisine.

Ok, j'en ai peut-être profité pour mater son cul.

Mais qu'ils sont mignons ceux-là. Avant ils se tapaient, qui aurait cru qu'un jour ils se retrouveraient nus dans le même lit à se faire des papouilles. Et puis d'ailleurs, s'il se met à autant squatter l'appartement, moi aussi j'vais aller me foutre à poil chez Thomas pour l'embrasser toute la nuit ! J'en avais bien le droit.

Et surtout envie, hm hm.

- Ça s'est bien passé hier ? demanda le brun qui avait une tasse de café dans les mains.

Le pauvre garçon avait vraiment du mal à se réveiller.

- Oui. On a... Beaucoup pleuré, précisai-je en tournant le dos à la fenêtre pour lui faire face. Et puis on a discuté plus calmement. Et on est... On est de nouveau ensemble, je pense.

- Hm, je vois...

Il semblait un peu dubitatif face à mes révélations, et je ne savais pas trop comment le prendre. Même Olly le regardait avec une pointe d'inquiétude dans les yeux. Je vins alors m'installer à côté de lui, m'accoudant à la table haute en bois de la cuisine.

- T'es pas d'accord avec ça ? lui demandai-je franchement, gardant tout de même un ton doux.

- C'est pas ça, répondit-il en me regardant l'espace d'une seconde, reposant ensuite ses yeux sur son café, les sourcils froncés. Tu sais, j'ai passé ces trois années avec lui, et quand tu l'as quitté... J'ai bien cru le perdre, dit-il d'une voix triste.

Mon cœur se serre à ces mots. C'est vrai qu'il avait dû être à ses côtés quand Thomas était au plus mal. Depuis, il devait surement le surveiller, et le protéger.

- J'ai vraiment peur de le revoir comme ça. Je te jure, c'était vraiment difficile ! Je le surveillais jour et nuit pour voir s'il ne faisait pas de bêtise, et combien de lame j'ai dû jeter pour qu'il s'arrête, continua-t-il en passant une main sur son visage. Et pourtant, il n'a jamais été aussi heureux qu'en ta présence. Alors oui, je suis content que vous soyez ensembles, Thomas est surement en train de danser dans le salon à l'heure qu'il est. Mais j'ai aussi peur, parce que si tu pars, où que tu le quittes, ce sera de nouveau la descente aux enfers.

Je baisse les yeux pour regarder mes mains, pensive. Ses paroles tournent en boucle dans ma tête, et je ne sais comment les prendre. Même si Thomas m'avait dit de ne pas me sentir coupable, après ça, ça risquait d'être compliqué.

- Dylan, Bobbie n'a jamais voulu faire de mal à Thomas. En tout cas, pas consciemment, commença alors Olly en s'appuyant contre l'évier de la cuisine. Et crois-moi que maintenant qu'elle sait ça, elle ne risque plus de le quitter le petit Tommy.

Je regarde mon meilleur ami, les yeux brillants.

- Retiens ça : elle n'a jamais cessé d'être amoureuse de lui. Et elle ne s'arrêtera jamais, même s'il ne veut plus d'elle. Elle pensait l'aider en le quittant, qu'il aurait pu faire sa vie ailleurs, même si elle l'aimait encore. Elle ne voulait pas être une barrière. Tu penses qu'elle n'a pas souffert de la rupture ? questionna-t-il en penchant sa tête sur le côté. Personne n'était là à ses côtés à ce moment-là, elle était toute seule, avec son chat, à pleurer sur son sort. Je t'adore Dylan, mais tu ne peux pas lui dire ça comme ça. Tu vas la faire culpabiliser, et elle va faire des bêtises. Fait lui confiance.

Je vis les joues de Dylan s'empourprer après avoir écouter les paroles du bouclés. Je n'avais visiblement pas à me défendre, Olly l'avait fait pour moi. Il n'eut d'ailleurs même pas le temps de reprendre la parole qu'un bruit fracassant l'intérompit dans la cuisine. La fenêtre de laquelle je regardais la ville quelques minutes plus tôt venait de voler en éclat, et un énorme cailloux – que dis-je : UN ROCHER – venait d'atterrir brutalement dans la pièce.

- C'est quoi ce bordel ? s'énerva Oliver en faisant le tour de la table pour se mettre devant la pierre. Il pleut des cailloux maintenant ?

De mon côté, je me lève en vitesse pour regarder par la fenêtre, apercevant quelqu'un partir en courant. Une petite aux cheveux châtains.

- Putain de merde... grondai-je entre mes dents.

- Mais c'était Arielle, je rêve pas ?! s'offusqua Dylan qui s'était aussi penché à la fenêtre.

- Quoi ?! s'indigna le bouclé qui vint nous rejoindre. C'est pas possible, il va les chopper où ses ex, Thomas ? Chaque fois elles veulent fracasser Bobbie !

Super. Quand allais-je pouvoir être enfin heureuse de façon PAISIBLE ?!

*

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Je vous re-poste un chapitre demain parce que je trouve que celui-ci est non seulement court mais il est aussi un peu claqué au sol mdr

❣️ L.O.V.E. ❣️