Comme des grains de sable

La plage

Le vent jouait avec ses longs cheveux bruns et diffusait à son nez aquilin une douce odeur de sel et d'algues. Le bruit superflus des mouettes et goélands mêlé au sifflement du doux Zephir dégageait dans son cœur un sentiment de tranquillité et de calme. Justine, allongée sur sa serviette de plage était plongée dans la lecture d'un roman de Maupassant. Elle ne prêtait guère attention au brouhaha incessant des discussions futiles et rires aigus de la foule qui l'entourait, plongée dans ses rêveries.
Mais, elle fut vite interrompue, lorsque une main glacée se posa sur son dos et que l'on hurla à ses oreilles.
"- Wahouu elle est super bonne qu'est ce que t'attends pour te baigner?"
-Ahhh!! S'exclama t'elle véritablement surprise, y'a pas à me faire peur comme ca !!
-Rohh ça va désolée, s'excusa Diana, mais vas rejoindre les autres dans l'eau c'est vraiment trop bien!
-Ok, ok , grommela t-Elle, j'y vais mais garde les affaires alors.
-Oui de toute façon je comptais me poser pour bronzer, répondît son amie, amuses toi bien !"
A ces mots, la belle brune se leva et partit en direction de la mer. Bien qu'elle n'aimait pas être dérangée, elle appréciait énormément passer du temps avec ses amis, et voulait profiter un maximum des moments passés avec eux avant son entrée en hypokhâgne, classe préparatoire durant laquelle elle ne pourrait consacrer du temps qu'à son travail. C'est donc avec plaisir qu'elle rejoignit dans l'eau ses meilleurs amis de lycée.

Elle eut à peine le temps de mettre les pieds dans l'eau que déjà, Ugo, armé d'un regard malicieux balaya la surface de l'eau d'un frénétique coup de bras. Les gouttelettes voltigèrent jusqu'à atteindre Justine, stupéfaite. Les traits de son visage changèrent subitement pour laisser place à un regard qui aurait carbonisé quiconque qui aurait tenté de le soutenir.
« Non mais ça va pas!! Cria t-elle, rouge, tu vas voir toi.»
Elle n'eut en guise de réponse que les rires à pleine voix de ses amis. Alors, déterminée, elle se mit à poursuivre son assaillant afin de l'arroser à son tour. Lorsque après plusieurs tentatives elle y parvint enfin, ses lèvres laissèrent apparaître un grand sourire de satisfaction. Les autres, emportés par l'euphorie commencèrent à s'arroser les uns les autres, dans la calme et claire mer et dans les éclats de rire. Diana les rejoignit aussitôt, laissant à l'abandon les affaires posées sur le sable.
Il faisait beau, il faisait chaud, le soleil commençait à se coucher sous les yeux pétillants des neuf amis. Un doux et entêtant parfum d'été avait envahi les cœurs.