Vivre s'est mourir éveillé

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Un rayon de soleil traverse tes rideaux.
De sa douce lumière, il vient frapper a tes paupières.
Ce matin, ton réveil n'a pas sonné.
C'est le chant mélodieux des oiseaux qui te tire de ta torpeur.
Pour la première fois, depuis longtemps, Morphée t'a accordé un profond sommeil réparateur.
Détendu, tu te lève et t'étire.
Mais une anomalie parvient jusqu'à tes oreilles.
Le silence règne autour de toi.
Tu est donc seul.
C'est loin d'être une fatalité, au contraire.
La maison entière t'appartient pendant plusieurs heures.

L'enceinte sur ton bureau commence à diffuser ta playlist préférée.
Le réfrigérateur s'ouvre pour laisser apparaître un amas de trésor culinaires.
Dont ce fameux blanc de poulet, que tu à laissé mariner dans une délicieuse sauce.
Le Paprika, le Thym, le Persil et les quelques Herbes de Provence, embaument la pièce.
Salade. Tomate. Oignons.
Et ton sandwich parfait est prêt.
D'ailleurs, le calendrier indique mardi.
Un épisode de ta série préférée vient d'être diffusé.
Tu t'installe confortablement avec ton repas, que tu savoure autant que l'épisode.

Mais pourtant un pauvre détail vient frustrer ton esprit.
Tu n'a pas sourit depuis ce matin.
Alors que tout va bien, ton visage est resté impassible.
Chacune de tes actions se sont enchaîné machinalement.
Pourtant, tu devrais être heureux. Puisque tout les détails sont là pour que tu le sois.
Mais rien.
Tu te sens juste comme d'habitude...
Alors tu t'assied sur ton lit et tu t'interroge.
Pourquoi le bonheur semble si proche mais est pourtant si lointain ?

Mauvaise idée.
Des myriades de mauvais souvenirs défilent dans ta tête.
Tu te revois hier soir, couché sur ton lit, dans le noir.
Sans le moindre sanglot, ni la moindre larme.
Mais pourtant remplit d'une profonde souffrance.
Et là, tu comprends.
Ils y a tant de situations qui t'ont marqués de cicatrices mentales.
Et même lorsque tout va bien, elles continuent de te faire souffrir.
D'habitude, tu les cache sous un manteau d'indifférence et un masque souriant.
Mais parfois tu n'en peux plus.
La moindre blessure réouvre des cicatrices profondes.
Et là, au lieu de pleurer, tu te renferme sur toi même.
D'une manière aussi étrange que déroutante.
Tu te met à plainsanter intensément, tu flirte avec n'importe qui, tu fait toutes sortes de bêtises.
Tout en bloquant l'accès à tes véritable pensées.
Dans l'espoir que personne ne remarque rien.
Y compris toi même.
Tu essaie de te mentir à propos de ton propre état.

Une notification te tire de tes réflexions.
Désireux de te changer les idées, tu ouvre le message qui t'es destiné.
Un selfie dénudé apparait devant tes yeux.
Il ne t'excite en rien et pourtant c'est toi qui l'a demandé.
Comme si tu voulait juste fuir tes problèmes, en te noyant dans des aventures futiles et rapides.
Et à côté de cette provocations si peu sensuelle, une dizaine de messages non lu.
De personnes qui attendent que tu résolve leurs problèmes.
Tu le fera évidemment.
Pas par gentillesse, juste pour penser à autre chose.
Après tout, tu n'y gagne aucun intérêt.
Ce seront les premiers à t'oublier quand ils seront à nouveau heureux.

Finalement, tu a échoué.
L'occasion d'être heureux durant un instant, c'est présenté.
Et tu l'a raté.
Car le passé est comme une ombre, il te rattrapera toujours.
Tes vieilles idées suicidaires refont surface.
Mais bon, tu n'a ni le courage, ni l'envie de te tuer.
Car sans même penser à ceux que cela rendrais triste.
Ou à la terreur que t'inspire le trépas.
Tu te dit que la mort et ta vie sont similaires.
Un infime instant, dans l'infinité du temps, où tu n'est ni triste ni heureux.

J'écris  pour oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant