Coup de pannique

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Nous étions le mercredi 22 novembre 2008. Il était 7h34.
Heure locale. Iris regarda par la fenêtre de la cuisine ouverte de sa maison.  Il battait des cordes dehors. Elle soupira et pris son thé, observant une camionnette Fedex qui venait de se garer sur le trottoir d'en face. Elle regarda d'un air blasé l'homme qui en sortit pour aller à l'arrière du camion pour prendre plusieurs paquets. Suivit de son collègue qui faisait l'inventaire.
Elle habitait à Londres, dans un quartier assez huppé et allait dans l'un des plus coûteux collège privée.

Ses parents étaient partis en voyages d'affaires pour la compagnie bancaire que dirigeait son père.

Ce matin elle avait cours. Elle était déjà en uniforme et s'apprêtait à mettre ses écouteurs et son sac à dos. Mais curieusement une sensation de malaise et de stresse l'envahît. Lui donnant mal au ventre.
Elle posa sa tasse fumante sur la table en marbre de sa cuisine i-tech, ne pouvant plus en prendre  une gorgée.
Puis elle vérifia la batterie de son téléphone ainsi que l'heure.
Elle se dirigea dans le vestibule, s'apprêtant à sortir.
Sa main se figea au contact de la poignée. Un truc clochait. Tout son être était en alerte et elle ne saurait dire pourquoi.

Soudain, elle vit une ombre se faire derrière la porte d'entrée qui était en partie vitrée.
Elle était figée, le sang battant ses tempes. L'homme qui se tenait derrière la porte toqua, annonçant un colis. C'était le postier.

Iris se maudit, elle et ce coup de stresse qu'elle s'était imposée à cause d'un simple postier.

Pourtant elle n'en était pas moins rassurée. Elle n'attendait pas de colis. Bon peut être que c'était le client de son père qui leur faisait parvenir un cadeau, qui sait ?
Bien qu'elle tenta de se rassurer et de trouver des excuses, elle le savait. Elle le sentait. Quelque chose ne tournait pas rond.
Elle retira sa main de la poignée et recula lentement, sans faire de bruit. L'homme ne bougeait pas derrière la porte.
Elle monta les escaliers du vestibule en faisant en sorte de faire le moins de bruit possible, puis se précipita dans sa chambre.

Elle tournait en rond, sans savoir quoi faire, complètement perdue. Elle était submergée par ses émotions.
On était mercredi. Or les mercredis les postiers ne travaillent pas.
Puis elle s'arrêta après quelques secondes.
Mais qu'est ce que je fais ?! Je deviens folle. C'est qu'un postier !
Pourtant, même en se raisonnant, elle ne voulait pas aller lui ouvrir.

Par précaution, ou par paranoïa, elle se précipita dans la chambre de ses parents,ouvrit la commode de sa mère et prit une enveloppe avec du liquide qu'elle laissait toujours pour sa fille lorsqu'elle partait en voyages.  Elle en tira 850 livres sterling qu'elle mît dans son sac, puis alla dans le bureau de son père. Elle fouilla à la hâte ses tiroirs avant de tomber sur ce qu'elle cherchait : un portable jetable et une carte de crédit plafonnée qu'il lui réservait et à utiliser en cas d'urgence. Du genre :la maison est en feu. Puis elle revint dans sa chambre.

Elle jeta un œil par la fenêtre qui donnait sur l'entrée principale de sa grande maison. Le postier qui avait attendu quelques minutes faisait un signe à son collègue. Celui-ci s'approcha.

Deuxième point bizarre qu'elle nota : les livreurs de FEDEX n'attendent JAMAIS la venue de la personne à qui est destinée le colis. Au mieux, il le lance de leur fourgon sur le pas de la porte avant de partir comme des voleurs. Et d'habitude, ils ne sont pas deux.

L'angoisse l'empara. Elle en était sûre à présent. Ils n'étaient pas là pour livrer des produits.
En vitesse elle rajouta des fringues dans son sac, et troqua ses chaussures d'uniforme contre des baskets. Elle mis un sweat par dessus sa chemise et fourra la veste qui portait l'emblème de son collège dans son sac.  Elle mit sa capuche et les deux bretelles de son sac sur son épaules qu'elle serra au maximum. Puis sortit , en fermant la porte de sa chambre de l'extérieur à l'aide d'une fourchette qui traînait sur sa commode, pour se rendre dans le bureau de son père d'où elle s'enferma a double tour. Et tout ceci à la cinquième vitesse.

Elle patienta quelques minutes, le cœur battant à tout rompre. Elle se concentrait sur le silence pesant, tentant de capter chaques sons. Puis elle entendit le bruit que fait une porte lorsque l'on force le verrou de l'extérieur.

Pas de doutes possible. Ils venaient d'entrer dans la maison.

               

Alors qu'elle en entendait l'un qui fouillait le bas pendant que l'autre commençait à monter les escaliers d'un pas pressant, elle ouvrit délicatement la fenêtre.
Elle commençait à se hisser sur le rebord, lorsqu'elle entendit l'un des deux hommes forcer sur la serrure de sa chambre, en criant « je l'ai trouvé ».

Son cœur manqua un battement. Ils n'étaient effectivement pas venus pour rien. Ils la cherchaient, elle.
Elle respira doucement avant de se hisser sur le toit via la fenêtre du bureau, la respiration saccadée et les mains moites.
Elle traversa le toit pour rejoindre la partie la plus proche des autres bâtiments, tandis qu'elle entendit ses ravisseurs rouspéter lorsqu'ils se sont rendus comptes qu'ils s'étaient fait avoir. Son temps était compté, elle le savait.
Elle pris son inspiration et sauta pour atterrir sur le toit d'un petit immeuble qui se trouvait à moins d'1m30 de distance, descendit de celui ci via des poubelles qui se situaient dans une petite ruelle, puis couru de toutes ses forces.

Elle s'engouffra à travers la nuée de passagers du métro londonien et monta à bord.
Elle avait fait gaffe à ne pas se faire suivre et avait pris soins de changer plusieurs fois de directions et de trains.
A 8h25, elle se trouvait dans une supérette pourrie du coin. Elle se changea dans les toilettes et acheta une teinture brune bon marché à la durée limité de 2 semaines, qu'elle fourra dans son sac.

Résultat, elle se trouvait maintenant devant le portail de son collège privée, en retard de plus de une demie-heure.

Après avoir expliquer à Mme Racliff, sa CPE que ce serait la dernière fois qu'elle se rendrait en cours en retard, qu'elle promettait de faire attention à son réveil, et qu' il n'était pas nécessaire de contacter ses parents pour ça, elle pu se rendre avec sa classe dans la salle 32 pour son cours d'histoire géographie.

A 12h05, heure du déjeuner , elle donna une excuse bidon à sa meilleure amie pour dormir chez elle cette nuit.

17ho5, ayant repérer les mêmes types devant son lycée un peu plus tôt, elle s'était teinte les cheveux dans les toilettes, et avait prié en sortant pour que la couleur de ses cheveux, soudainement passés du blond à la couleur brune aux reflets blonds, lui permette de passer entre les mailles du filet. Car elle le savait, si elle sortait avec une capuche, elle serait arrêter par la surveillante en plus d'attirer l'attention de ses ravisseurs.

Lorsqu'elle passa le portail, l'un d'eux la scanna d'un œil méfiant. Son pouls s'accéléra de suite.
Alors qu'elle allait entrer dans la bouche de métro, une dizaine de mètres plus loin, avec son amie, une main se posa brutalement sur son épaule.

Destinée à survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant