La deuxième Famille

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Son cœur s'arrêta. La respiration coupée et les yeux emplit de stupeur, elle se tourna machinalement vers l'homme. Elle avait baissée la tête, et se préparait à lever les yeux vers le « postier », en tentant de dissimuler le mieux qu'elle pouvait sa panique.

Les yeux inquisiteurs de celui-ci lui glacèrent le sang.
C'est fini. Il sait, se disait-elle.

« Vous avez perdu ça »
Il lui tendit un portefeuille. Son portefeuille.

Elle réprima du mieux qu'elle pu les tremblements de sa main, le saisit et hocha la tête en tant que remerciement. Sa gorge était tellement serrée qu'elle était soudainement devenue muette.

Toujours sous le regard de cet homme qui ne pensait qu'à la trouvé, elle fit demi-tour, rejoignit son ami, et s'engouffra dans le métro, le cœur palpitant d'angoisse.

* * *
Son ami, Elisabeth, avait bien remarqué que quelque chose n'allait pas. Pourtant quand ils rentrèrent, elle ne posa aucune question.
Iris avait été accueillie chaleureusement par Marry, la mère d'Elisabeth, qui ne s'inquiétait pas plus comme ça de sa venue à l'improviste en pleine semaine de cours. A vrai dire, ce n'était pas la première fois que Iris s'invitait chez la famille Lart. Marry était comme une seconde mère pour Iris, et Iris comme une seconde fille pour Marry. On pouvait dire que Iris, souvent délaissée par ses parents à cause du travail, bien qu'elle s'entendait très bien avec eux, s'était trouvée une deuxième famille.

Les filles montèrent dans la chambre d'Elisabeth. Lorsque Iris passa le pas de la porte, elle laissa tomber son sac et sauta sur le deuxième lit de la chambre, qui était très vite devenu le sien.

Elisabeth la regarda d'un air contrarié.
« Quoi ?, fit Iris.
-Qu'est-ce qu'il se passe ?, demanda Elisabeth d'un ton empressé.
Iris haussa les épaules avec un air de « je-m'en-foutisme ».
Son ami croisa les bras sur sa poitrine et fixa Iris d'un regard dur. Quant à elle, elle se fascinait subitement pour les taches marrons qui se trouvait au plafond. Mais elle savait qu'elle ne pouvait rien cacher à sa meilleure amie. Voire même sa sœur en fait.

Après quelques secondes « d'hésitation », Iris se lança dans un monologue à la quatrième vitesse avec un air peu assuré.
« - et là il m'a pris le bras en mode « oe c bon je te trouve juste belle » sauf que moi ba je voulais pas lui donner mon num, du coup je suis partie et là je le vois devant l'école et en gros-
-C'est bon arrête, la stoppa son amie d'un ton sec.
Ne me la fais pas à l'envers je sais très bien que tu mens, persiflera la jeune fille.

Iris soupira et leva les mains en signes de réédition. Connaissant son amie et voyant bien que, d'après sa posture, elle n'allait pas lâché le morceau, elle se leva et ferma la porte après s'être assurée que personne n'était à l'étage.
Elle revînt vers son lit qui se trouvait en dessous d'une fenêtre, et ferma celle-ci ainsi que ses volets.  Puis elle s'assît sur le tapis en fourrure de son interlocutrice, rabattant ses jambes contre sa poitrine.

Elle ferma les yeux. Elle était dans la chambre de la personne qui la connaissait le mieux, dans une ambiance tamisée sur un tapis de fourrure. Elle sourit. Une odeur de légers parfums de fleurs lui envahit subtilement les narines.

Son amie s'était a son tour assise en tailleur et lui tendit une peluche de bouledogue qu'elle plaqua contre son cœur.

La londonienne lui expliqua alors ce qu'il s'était réellement passé.
Lui détaillant tous les événements à commencé par le caprice de son instinct.

Destinée à survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant