Lointain Souvenir

Une insomnie inhumaine

Habituellement, le moment du coucher me paraissait comme le moins sombre de la journée. Vous savez, ce moment où tout s'éteint d'un coup, vous vous situez sur un nuage duquel vous tombez aussi vite que vous y êtes grimpé, cette chute vous faisant oublier tout les problèmes de la vie, votre dépression. Le moment du coucher m'était quotidiennement suivi de ces fabuleux rêves. Mais ce soir ce n'est pas la même routine habituelle, j'alla m'installer dans mon lit très peu confortable dans l'objectif d'en savoir enfin plus sur la raison de mon bonheur au cours de mes rêves, mais rien, pas une once de fatigue me traversait l'esprit comme si je n'avais fait que dormir mes 10 dernières années ce qui ne m'aurait pas dérangé au vues de celles-ci remplies de tristesse profonde. Mes rêves étaient mes seuls espoirs de retrouver le bonheur. Mais là mes paupières devenaient de plus en plus légères, impossible de trouver le sommeil. Alors que je comptais les moutons, mes pensées fusèrent. Je me remis en question, peut être que tout ce qui arrivais était de ma faute, ne méritais-je finalement pas le bonheur absolu ? Est-ce une punition du tout puissant pour un péché commit ? Tout me paraissait si trouble. Au lieu de m'éclaircir vers des rêves rayonnants je m'enfonçais très profondément dans l'obscurité, ce qui me paraissait déjà comme un cauchemar m'effrayait infiniment plus, le noir s'assombrissait d'avantage. Je ne voulais pas vivre ça. Ce n'était pas mon destin. Il était déjà tout tracé. Retrouverais-je un jour ne serait-ce une seconde de bonheur pour égayer ma vie si noircie ? J'ai alors compris que je ne rêverais pas cette nuit, l'angoisse me monta au ventre ainsi que l'envie de mourrir. La vie avait fait le choix de se montrer inhumaine et décida de me trahir cette nuit avec l'idée de me détruire. N'est ce seulement la première insomnie d'une longue série ? Je ne pourrais pas continuer à vivre si la vie elle même en a décidée ainsi. Je pleura et me fit du mal toute la nuit qui me parut pour le moins infiniment longue que je ne m'en souvins pas avoir vu l'aube.