🥀 𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 IV 🥀

73 11 63
                                    

Les trois jours qui suivirent se déroulèrent dans une banalité déconcertante. Renjun alternait entre les cours et les séances avec Taeyong, séances qui se finissaient toujours bien plus tôt que prévu. Le psychologue n'en laissait rien paraître, mais le silence du brun était un des plus inquiétants qu'il n'ait connu. D'une manière générale, il était commun que les patients mettent du temps à s'ouvrir et à parler de leur traumatismes, mais c'était un système d'auto-défense. Renjun, lui, faisait ça car il ne voulait pas parler.
Car il ne voulait pas être sauvé.

Le lendemain de la session de discussion, Jeno avait à nouveau agit parfaitement normalement. En effet pendant toute la soirée, le noiraud ne lui avait pas adressé un regard, et encore moins une parole. Mais le jour qui suivit il avait retrouvé son sourire si singulier. Le chinois se posait de plus en plus de questions vis à vis de l'adolescent. Haechan semblait savoir certaines choses, mais jamais il n'aurait le culot et l'irrespect de passer par lui pour connaître l'histoire de Jeno. Ça ne le regardait pas, le noiraud semblait d'ailleurs n'avoir envie d'en parler à personne.
Jeno se levait souvent en plein milieu de la nuit, parfois il tournait en rond dans la chambre mais souvent il sortait. Renjun le savait car il dormait mal depuis son arrivée. Il n'osait pas demander au noiraud les raisons de ses balades nocturnes, qui duraient parfois plus d'une heure.

Tous les matins, lorsqu'il passait dans le long couloir du rez-de-chaussée, Renjun s'arrêtait pour observer ces deux garçons, collés l'un à l'autre assis sur l'herbe. La pluie avait perpétuée depuis son arrivée, mais ils restaient toujours là, à grelotter de froid blottis dans les bras l'un de l'autre.
Sur les trois jours qui avaient passés. Il n'avait mangé avec Yangyang et Haechan qu'une seule fois, le mercredi. La veille, Jeno avait été absent dû à son emploi du temps, laissant le chinois seul devant sa boîte en plastique divisée par compartiments, s'acharnant avec ses couverts en plastiques.

S'arrêtant devant la porte, le chinois frappa trois fois et entra la pièce lorsque la voix de l'argenté lui autorisa l'entrée. Il était presque dix neuf heures et sa semaine s'achevait sur une séance avec le psychologue. Taeyong, occupé à noter quelques dernières petites informations ne releva pas le regard vers le chinois.

-Si cela ne te dérange pas, peux-tu laisser la porte entrouverte pour aujourd'hui ? Juste un tout petit peu, on a un problème avec le verrou alors je ne voudrais pas empirer les choses, mais si cela ne te mets pas à l'aise tu peux la fermer.

Le brun ne répondit pas, se contentant de laisser un minuscule espace vide entre la porte et l'encadrement. Il s'avança alors et s'assit sur la chaise, face au psychologue qui rangeait son petit carnet pour en sortir un autre. Il glissa une feuille vierge vers Renjun, remplaçant celle utilisée par son patient précédent. Certains de ses malade aimaient dessiner pendant qu'ils parlaient, ou utilisait la feuille pour illustrer ou noter les réponses qu'ils n'arrivaient pas à fournir oralement. Taeyong avait même déjà eu une jeune fille qui avait dansé pour lui raconter son histoire. L'argenté avait mis un peu de temps à tout saisir mais après des nuits à cogiter, la réponse lui était apparue comme une évidence. C'était normal pour des jeunes traumatisés de ne pas être capables d'exprimer de vive voix des traumatismes, surtout lorsqu'ils avaient autant d'impact sur leur vie actuelle. Renjun lui, n'avait jamais daigné utilisé le bout de papier. Même pas un gribouilli dans un coin, rien.

-Bonjour à toi Renjun.

-Bonjour Taeyong.

-Bon aujourd'hui j'aimerais te poser une question, réponds sincèrement s'il te plaît. Lors de notre toute première rencontre, tu m'avais fait part des choses que tu aimais et que tu détestais.

-Si vous voulez que je vous parle de ma mère vous pouvez rêver.

-Oh non ce n'est pas d'elle que je voulais parler. Pas du tout même. En fait, ce jour-là tu m'as dit détester la vie. Que t'a t-elle donc fait pour mériter ça ?

Savior - NorenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant