CARELESS WHISPER ⇉ SHŪJI HANMA

༄CHAPITRE NEUF

[arc moebius]

𓇼

QUELQUES DIZAINES DE minutes après l'arrivée d'Akari, les médecins avaient annoncé que la vie de Ken n'était plus en danger. Des cris de joie avaient résonné dans le couloir hospitalier et s'étaient répandus jusqu'à l'extérieur, où le gang de motards de Shibuya attendait sous la pluie des nouvelles du numéro deux du Tokyo Manjikai. Emma avait du mal à maintenir ses yeux ouverts tant elle avait versé de larmes, néanmoins un sourire vint de nouveau illuminer son visage lorsqu'elle comprit que celui qu'elle aimait était tiré d'affaire.

— Aka, Hina, je suis si soulagée ! s'écria la blonde en se levant pour embrasser Hinata.

Akari soupira de soulagement, une main sur le cœur. Celui-ci n'aurait pas pu supporter un drame de plus. Alors que les aiguilles de l'horloge au dessus de la porte du bloc opératoire se rencontraient au chiffre douze, indiquant que le 3 août 2005 prenait fin, la jeune fille aux collants déchirés se leva et partit avec un léger sourire sur le visage, soulagée pour Draken, mais aussi pour Emma, Mikey et tous leurs amis qui avaient sûrement eu la peur de leur vie. En passant de nouveau par la porte d'entrée de l'hôpital, elle tomba nez à nez avec Baji et son acolyte blond, qu'elle voyait souvent ensemble au restaurant.

— Rassuré ? s'enquit-elle auprès du noiraud aux longs cheveux.

— Et pas qu'un peu ! s'exclama-t-il en lui offrant son plus beau sourire.

La jeune fille hocha la tête et entreprit de continuer son chemin, mais Keisuke en avait décidé autrement.

— Il t'es arrivé quelque chose, commença-t-il en enroulant ses doigts rougis par le sang autour du poignet de son amie, à qui il faut que je casse la gueule ?

— Calme tes ardeurs, le rembarra-t-elle en lui tirant la langue d'un air moqueur, il y a eu bien assez de pagaille aujourd'hui.

Baji la scruta avec des yeux ébahis.

— Tu penses que j'ai pas remarqué tes cheveux et tes habits crado ? tempêta le garçon. Sans parler de ton bandage au crâne.

Akari se dégagea de l'emprise de son ami et lui offrit un sourire épuisé.

— Keisuke. Laisse tomber.

— Je te raccompagne, s'imposa-t-il à la jeune fille.

— Même pas en rêves, s'écria celle-ci en se mettant en marche. Après tu vas vouloir squatter.