CHAPITRE 5

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— Reculez ! Reculez, ordonne-t-elle aux membres de sa petite armée. Formation 4 !

Son bataillon forme un triangle dont elle est la pointe centrale. Ses côtés sont trois lignes d'esprits du zodiaque qui entourent les animaux sauvages. C'est une formation parfaite, les plus forts protégeant les plus faibles.

— Ça me semble assez équitable maintenant, gromelle l'intruse.

— Faux, je la contredis. Je suis le plus fort de nous deux. Je suis le plus fort de tous. Éternellement.

— Laisse-moi te prouver le contraire...

Après avoir lancée sa tirade, nous nous observons en chien de faïence, aucun de nous deux désirant faire le premier pas. Car celui qui le fera sera soit le plus fort, soit le plus inconscient. Et même moi dont la puissance est sans égale, je préfère la regarder faire avant d'agir à mon tour.

Et finalement, nous nous élançons tous les deux en même temps. Mon dragon prend son envol et fait rougeoyer sa gorge. Ses flammes viennent embraser les arbres autour de la clairière, créant comme une barrière de flamme autour de la zone de combat. Créant un ring.

— Aquarius !

Une sorte de sirène à l'air renfrogné lève sa jarre au-dessus de sa tête où en sort une fontaine d'eau qui vient éteindre le feu. OK... Alors les esprits du zodiaque ne sont pas que de simples soldats. Ils semblent aussi disposer de caractéristiques spécifiques à chaque être.

— Formation 16 !

Le bataillon se sépare en deux, une partie étant au corps à corps et l'autre se battant à distance. Ceux de battant avec des armes de jet –dont l'intrus fait partie– s'attaquent à mon dragon et les autres se jettent sur moi.

Je me fonds dans l'ombre, disparaissant à leurs regards. Un esprit avec une queue de scorpion fait apparaître une tempête de sable alors qu'une fille lève les deux balances qu'elle portait à bout de bras et les grains de sables se suspendent dans l'air, comme s'ils ne subissaient plus la gravité. Mais gravité ou pas, les battements d'ailes d'Acnologia, mon magnifique dragon, dispersent les grains de sables. Mais, projetés à vive allure, ils pénètrent mes poumons et je me mets à tousser violemment, révélant ma présence. Un taureau sur deux pattes abat sa haché à l'exact endroit où je me trouvais un instant plus tôt. Un sourire mauvais se dessine sur mes lèvres. Qu'importe s'ils m'entendent tant qu'ils sont aussi lents... Je suis une ombre alors je me déplace à la vitesse de la lumière. Je suis juste derrière -_unastreécrivain_-. J'appuie sur la gachette. Au même instant, elle se retourne. Elle décoche sa flèche. Nous sommes tous les deux touchés en plein cœur. Ma vision se tonte de rouge. Je me sens tombé. Je vois tout flou. Je regarde mon adversaire et la voit dans la même position que moi.

Merde... Ne me dîtes pas que c'est ça la mort...

 

Je me réveille dans une pièce sombre, allongé sur une paillasse sûrement dévoré par les insectes. Je me redresse lentement, battant plusieurs fois des paupières pour que mes yeux s'habituent à l'obscurité seulement percée par le mince filet de lumière entrant par la fenêtre aux énormes barreaux.

— Dis-moi, *-dragondété-*...

Je sursaute pour apercevoir la femme du début du jeu, celle à la blancheur inquiétante, accroupie dans un coin derrière moi.

— Dis-moi, *-dragondété-*, répète-t-elle. Ça fait quoi de mourir ? Tu vois, je me suis toujours posée la question. Parce que si je meure, je ne pourrais pas me ramener à la vie pour avoir ma réponse. Alors, je suis vrailebt intéressée, qu'est-ce que ça fait de mourir ?

— Euh, je... Je sais pas. Je pense que ça se décrit pas. C'est comme si vous le demandiez ce que ça fait de vivre.

— Je saurai te le dire. La vie c'est tout. Alors la mort, c'est rien, n'est-ce pas ?

— Je pense que c'est bien plus compliqué que cela.

Elle fait un mouvement de main vague, comme pour signifier que ce n'est plus important.

— Et du coup, il va se passer quoi, maintenant ? Je peux y retourner ? J'ai confié un équipement épique à mon meilleur forgeron, j'aimerai bien voir s'il a réussi à l'améliorer.

Elle m'adresse un sourire moqueur qui jure sur son visage froid et sans expression.

— Ah mais, que tu crois, *-dragondété-*. Je te rappelle que tu es mort, toi, le Chasseur de dragon de feu ! Tu pensais réellement que ça serait sans conséquence ?

— Bah ouais, tiens. Je suis mort, je renaîs, fin de l'histoire. Je paye si vous voulez, genre dix pièce.

— Mais mon très chez *-dragondété-*, nous sommes dans un jeu... Dans un magnifique jeu vidéo...

Woh... Elle vient de briser le quatrième mur ou c'est moi ?

— Et comme dans tout jeu vidéo, il a une conséquence à la mort. Mais là, non, pas de petites piécettes... Une journée d'exclusion du jeu, l'obligation de rester dans le monde réel, dans ton monde.

— Hein ?!

Son regard se fait rêveur.

— Je me demande comment c'est, le vrai monde, le monde réel... Tu me raconteras, hein ? Quand tu reviendras ? Je serais là pour t'accueillir de toute façon, mon très cher et très beau *-dragondété-*...

— Mais... ATTENDEZ ?!

Le monde disparaît d'un coup. Tout devient noir jusqu'à ce qu'un décompte apparaisse. Un décompte de vingt-quatre heures... C'est... C'est une blague, n'est-ce pas ? C'est pas possible je ne peux pas être banni... J'éteins et rallume le jeu. Je bidouille des capteurs, des paramètres. Mais rien à faire. Il n'y a plus que ce décompte qui ne s'arrête jamais. Oh putain... Je vais faire quoi, moi, maintenant, pendant vingt-trois heures, cinquante-trois minutes et trente-deux secondes ?!

Je pose mon casque et retire mes capteurs. Je m'être longuement et regarde l'heure sur mon réveil. Trois heures du matin. J'ai pas sommeil. Mais j'ai pas envie de jouer à un autre jeu. Fairy Tail est de loin le jeu le plus complet auquel j'ai joué jusqu'à maintenant. Tous les autres me paraissent fades désormais. Et puis, c'est qui cette fille ? Comment m'a-t-elle trouvé ? J'ai regardé sur l'immense carte du monde, je suis dans un coin très recule sans aucun autre joueur aux alentours. Qu'est-ce qu'elle est venue se perdre dans mes montagnes ? Et surtout... Comment cette fille a-t-elle pu me battre ?! Comment a-t-elle pu me tuer ?! C'est juste impossible !

— Fait chier, fait chier, fait chier, fait chier.

Je me jette à plat ventre sur mon lit, faisant grincer les lattes, et commence à rouler d'un bout à l'autre. Je m'ennuie. Je m'ennuie. Je m'ennuie. Mais je n'ai pas sommeil. Je m'ennuie. Je m'ennuie. Je m'ennuie. Je vais faire quoi jusqu'à sept heures, moi ?

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Coucou !
Non, on ne peut pas vraiment dire que cette histoire est sortie de pause et en même temps... Si. J'ai réussi à terminer un chapitre que j'aime bien alors je le publie. Mais je ne garantie pas de poster régulièrement ! En même temps... Je n'ai jamais eu de rythme XD
Enfin voilà, une suite, j'espère qu'elle vous plaît et on commence à rentrer dans le vif du sujet. Même moi je connais un peu près la suite de mon histoire, là ! Applaudissez-moi car c'est rare ! XD

La vie est un jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant