CHAPITRE 1

84 13 3
                                    

- Hé, connard ! T'as jamais appris à te servir d'un arc ?!

Je pianote frénétiquement sur ma manette en grinçant des dents.

- Pourquoi est-ce que je me suis associé à lui, je gromelle.

Je bande l'arc de mon avatar avant de viser mon acolyte. Il meurt pas de toute façon... Alors je décoche ma flèche. Avec un petit sourire satisfait, je vois sa barre de vie légèrement diminué tandis que dans mon casque sans fil, le pnj pousse un cri de douleur en me lâchant un « Mais faites attention ! »

La porte de ma chambre s'ouvre, laissant entrer un filet de lumière jaune, tellement différente de la lueur froide et bleutée de ma télé ou de mon PC.

- Natsu... Il est trois heures du matin et tu as cours demain... Tu devrais aller te coucher.

Je ne tourne même pas le regard vers elle, j'en ai rien à faire. D'elle et de tout le reste. Elle veut me forcer à m'intégrer à sa famille à être sa famille.

- T'es pas ma mère, je lâche.

Je ne la vois pas mais je sais qu'elle frissonne et qu'elle recule, comme si je l'avais frappé. Alors, sans qu'elle n'ajoute un mot, elle referme la porte et je vois la lumière jaune disparaître sur mon mur. J'en ai rien à foutre. Rien à foutre d'elle, rien à foutre de cette putain de famille. Mes parents, c'est eux ma famille. Mais ils sont morts. C'étaient les seules personnes que j'aimais vraiment. J'ai perdu tout contact avec mes anciens amis, cette maudire famille d'accueil se trouvant à l'autre bout du pays.

Mais avec mon caractère de merde et mon tempérament colérique, elle était la seule qui acceptait de m'accueillir. J'espère qu'ils le regrettent amèrement....

Grandiné est la femme, celle qui vient me déranger chaque nuit alors que je suis, pour la plupart du temps, en plein combat.

Igneel est son mari, un homme sévère mais juste. Trop juste. Il m'insupporte avec ses grands aires.

Et enfin, il y a Zeleph. 21 ans, bac en poche, en pleine études de médecine. Une tête qui réussit tout ce qu'il entreprend... Il m'énerve. Il est tout ce que je ne suis pas.

À commencé par leur enfant légitime...

Mes parents à moi sont morts. Ils sont sous terre. Enfouis. Recouvert de boue, d'herbes et d'insectes. Étendus dans un froid et dur cercueil de bois sombre.

- Fait chier...

Pour illustrer mes propos, je fais courir mon avatar jusqu'à une falaise et juste après avoir sauvegarder ma partie, je me jette dans le vide...

────── ⁂ ──────

- Dragneel ? Dragneel ? NATSU ?!

Je fais un bond sur ma chaise, me redressant brusquement. Je vois ma prof just devant moi. Ses bras sont croisés sur sa poitrine, ses sourcils sont froncés et elle tape impatiemment du pied.

- Pouvez-vous me répéter ce que l'on vient de dire ?

Je bats plusieurs fois des paupières, revenant peu à peu sur terre.

- Euh... Non ?

- Vous viendrez me voir à la fin de l'heure, Dragneel.

Je ne réplique rien et attrape mon crayon pour en machouiller le bout. La prof soupire avant de retourner au tableur. Les autres élèves de ma classe me regardent fixement. Mais aucun ne rit. Ils savent très bien qu'ils ne doivent surtout pas le faire. Je suis solitaire, c'est vrai. Mais je suis un animal sauvage. Et lorsqu'on cherche un animal sauvage, on le trouve. Mes muscles puissants roulent sous mon pelage, mes griffes sont acérées, avides de trancher la chair, mon œil est vif, guettant le moindre mouvement suspect, et mes crocs sont tranchantes, elles ont faim.

La vie est un jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant