Pdv : Hilver
Je n'étais jamais allé sur le toit avant aujourd'hui. Ma peur du vide l'avait toujours emporté sur mon envie d'aller y admiré la vue. Neige me vantait tout le temps la magie de cet endroit. Elle me disait qu'il était génial et qu'il pouvait calmer n'importe qui. Aïté et Neige y allait souvent, seuls. Et ils restaient des heures, là haut, à parler, rien que tout les deux. Mais ces derniers temps, c'était différent. Aïté y passait presque tout son temps libres, tout seul. Ce jeune brun toujours souriant avait, maintenant, le regard vide et l'air anxieux.
Et le voir mal me mettait dans le même état. Alors, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai grimper ce putain d'escalier pour aller le trouver au sommet de la tour.
Il a foncé dans mes bras, à la seconde où il m'a vu et je lui ai, bien sûr, rendu son étreinte. Mon cœur bat à la chamade. Je me suis rendu compte de mes sentiments pour lui il y a deux ans. Mais je n'ai jamais eu le courage de lui en faire part. Notre amitié compte beaucoup à mes yeux et j'ai peur, que si ils ne sont pas réciproque, nous ne perdions ce lien particulier que j'aime tellement.
- Je ne veux pas, murmure t il doucement entre deux léger sanglot.
Il pleure, et pourtant sa respiration est étonnamment calme. Les larmes coulent sur ses joues mais je ne peux pas m'empêcher de le trouver magnifique. Je le trouve toujours magnifique. Même ce jour-là, quand il était affreusement malade et qu'il vomissait le contenu de son estomac, la tête au dessus des toilettes et le corps tremblant. Il était en sueur à cause de la fièvre et ne sentait clairement pas la rose. Et malgré tout ça, je le trouvait magnifique.
J'ai toujours eu du mal avec les mots. Je ne suis pas doué pour les longs discours encourageant ou pour parler de mes sentiments. Mon truc, c'est plutôt d'écouter les autres, leur joie, leur peine, leur émotions. Parler, c'est le truc d'Aïté. Il parle tout le temps, beaucoup, et avec tout le monde. Et il s'intéresse à tout aussi. Au fil du temps, c'est devenu une vraie encyclopédie humaine. Et ce n'est pas rare de le trouver dans la cuisine en train d'aider les cuisiniers pour apprendre comment se prépare telle ou telle recette.
- Tu veux me raconter ce qui ne va pas ? Demandai je calmement.
Il prend une longue aspirations. Avant de se décoller légèrement de moi, sans pour autant stopper notre étreinte.
- Mon père a... Commence t il doucement en marquant une légère pause, probablement pour chercher ses mots. Mon père nous a annoncé que ce serait moi qui régnerait plus tard, et non pas mon frère. Apparemment j'ai plus de compétences pour ça que lui. Mais moi, j'ai vraiment, vraiment pas envie d'être roi. C'est beaucoup trop de responsabilité et moi, je hais les responsabilités. Et puis, faut assister à trois tonnes de réunion chiantes où faut rester pendant des heures. Et je déteste ça.
En effet, il déteste ça. Aïté a toujours eu du mal à rester sans rien faire. Il ne supporte pas ça. Rester assis pendant des heures, c'est un peu sa kryptonite à lui. Enfin, sauf quand on est entre amis.
- En plus, continue t il. Mon père s'est mis en tête de me faire rencontrer toutes les filles convenables du royaume dans l'espoir que je décide d'en épousé une. Et j'aurai jamais le courage de lui dire que je suis gay et puis, de toute façon toi, tu...
Il se stoppe d'un coup. J'ignore si c'est parce qu'il s'est subitement rendu compte de ce qu'il venait de dire ou à cause de ce qu'il s'apprêtait à dire de moi mais le connaissant, ça ne doit pas être quelques choses de méchant. On n'avait jamais vraiment parlé de notre sexualité tout les deux. En même temps, il faut dire que sur l'île, on nous parle de ce sujet depuis tout petits et c'est absolument pas un sujet dont on évite de parler alors ça doit nous paraître sans importance à tout les deux. Mais là, tout de suite il a vraiment pas l'air bien.
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Stupid royalty
Ficção AdolescenteHilver et Aïté se connaissent depuis toujours (ou presque). Hilver est l'un des meilleurs ami du frère d'Aïté. Et Aïté, celui de Neige, la sœur d'Hilver. Ils sont proches depuis qu'ils se connaissent. Comme des frères rajoutent ils souvent quand on...