Ash,
La première fois que je t'ai vu on m'avait parlé d'un chef de gang sans pitié à la force autant mentale que physique, n'ayant aucune faille. Mais quand je t'ai vu cet après-midi là, une barre de billard dans les mains, habillé comme n'importe quel adolescent de dix-sept ans, les cheveux en batailles et les yeux au vert irréel semblants recèler une infinie détresse, j'ai immédiatement compris que tu étais un adolescent semblant en vouloir au monde entier. Tu étais fort Ash. Tu es et restera éternellement la personne la plus forte que j'ai connu. Tu étais incroyable et personne n'oserait dire le contraire. Tout le monde te pensait invincible et froid, dépourvu de pitié pour tes adversaires. Moi je sais que ce n'étais pas le cas. Cette fois où tu a fondu en larme devant moi au milieu de la nuit je m'en souviens parfaitement. Je me souviens très clairement de tes paroles. Tu disais que tu te faisait peur. Tu m'a révélé avoir tué quelqu'un à tes huit ans et, bien que je le savais déjà, je n'ai pu m'empêcher de sentir à nouveau ce sentiment désagréables qui m'étreindre la poitrine à l'idée qu'un si jeune enfant vive des choses si horrible qu'il en vienne à commettre un meurtre. Tu m'a dis te détester et que jamais tu n'avais eu aussi peur de quelqu'un que de toi. Tu te faisais peur parceque tu pensais ne rien ressentir malgré toutes les vies que tu avais prises. Tu avait, sous la contrainte, tué Shorter pour me sauver la vie et quand tu m'a parlé de ça et que tu m'a dis ne rien ressentir alors que tes mains tremblaient et que tes joues étaient trempées de larmes, je t'ai contredis. Après tout rien n'était plus faux, tu pleurait comme n'importe qui aurait pleuré après avoir tué son meilleur ami. Tu te pensais dénué de sentiments mais c'était faux. Je ne doute pas un instant que le milieu dans lequel tu a grandis ait influencé ta personnalité mais je ne pense pas qu'il t'ai volé tes émotions. Tu n'étais qu'un adolescent qui n'avait jamais rien demandé à personne et qui s'était retrouvé à se prostituer pour survivre dans la mafia à ses dix ans.
J'aurais voulu que l'on passe encore de ces moments qui te faisaient oublier le temps de quelques instants les tourments qui rythmaient inlassablement ta vie. J'aurais voulu encore être là pour toi, pouvoir te réconforter dans tes moments de mal-être.
J'aurais voulu que nous grandissions dans le même milieu, loin du danger de New York et de la mafia. J'aurais voulu que, comme moi la première fois que je suis entré dans ton repaire, tu sois aussi ignorant des armes à feux que moi. Que tu ignore tout de la mafia, du meurtre et des violences que tu a subit étant enfant. Tu m'a dis que nous n'appartenions pas au même monde et même si c'était la vérité je ne vois pas où était le problème. Après tout nous sommes devenu amis non? Jamais je n'oublierai ces quelques mois passés ensembles. Ils sont et resteront ceux qui ont le plus changé et impacté ma vie.Pourquoi, pourquoi a-t-il fallu que tu t'en aille? Pour quelle raison a-t-il fallu que tu parte si hors d'atteinte? J'aurais voulu te revoir, te dire à quel point j'étais heureux de te revoir, t'accueillir au Japon avec Monsieur Ibe. Quand j'ai quitté New York je ne doutais pas un instant que nous nous reverrions. Je pensais qu'un jour je te verrais arriver l'aéroport de Tokyo pour qu'ensuite nous allions jusqu'à Izumo et que je te fasse visiter à mon tour l'endroit où j'ai grandis. Ash, oh Ash si tu savais combien je voudrais recevoir un appel de Max me disant que, en fait, tout va bien et que tu m'attend à New York, en pleine forme. Tu méritais d'être heureux Ash, tu le méritais plus que n'importe qui. Pourquoi a-t-il fallu que tu meurs? Pourquoi m'a tu été enlevé? Moi je ne voulais qu'être avec toi et toi tu désirais plus que tout la liberté. Tu l'a eu la liberté. Alors pourquoi je ne parviens pas à être heureux? Tu a enfin obtenu ce que tu voulais, tu es enfin libre Ash alors pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi je n'arrive pas à sourire? Pourquoi est-ce que je ne parviens pas à m'arrêter de pleurer? Pourquoi je ne parvient pas à me réjouir? Je voudrais pourtant!! Je voudrais tant aller sur ta tombe et te dire que je suis heureux pour toi!! Alors pourquoi je n'y arrive pas??!! Pourquoi je ne parvient pas à me lever et à m'arrêter de pleurer? Je ne comprends pas...
J'aurais tant voulu que Shorter reste parmis nous, j'aurais tant voulu que tu reste...
Je suis triste. J'aurais tant voulu être là, avec toi, au moment où tu t'es fait poignarder. Je me serai jeter sans hésitation entre Lao et toi pour prendre le coup à ta place. Et même si je n'avais pas réussi à te sauver j'aurais voulu être là dans tes derniers instants pour te soutenir.
J'aurais tellement voulu avoir la chance de te dire au revoir. De te dire à quel point tu étais et es la personne la plus importante dans ma vie.
Certaines personnes disent que tu a payé pour tes crimes. Moi je dis que le monde est injuste et cruel. Tu méritais le bonheur. Tu n'étais qu'un adolescent aspirant à la liberté.
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<<La vie est si belle que la mort en est tombée amoureuse>>
FanfictionPetit os triste sur Banana Fish