La goutte d'eau qui fait déborder le vase - DRARRY

Malefoy était proche, trop proche pour la santé mentale d'Harry. Il se retenait, pourtant ! Il se retenait de toutes ses forces, mais le corps diablement parfait du blond l'appelait, il n'y pouvait rien. Cette peau fine et pâle, dont il avait un superbe aperçu, grâce à la chemise légèrement déboutonnée et terriblement transparente qu'il portait, ces yeux de glace qui semblaient ne briller que pour lui et ces magnifiques cheveux d'un blond presque blanc... Malefoy était d'une beauté féerique ( il se demandait d'ailleurs comment il avait fait pour ne pas tomber sous son charme durant ses années à Poudlard ) et il semblait avoir été conçu juste pour lui, par-dessus le marché ! Que demander de plus ?
En principe, ça semblait simple. Drago plaisait à Harry, même beaucoup, il aurait donc pu tenter quelque chose. Mais c'était plus complexe que ça n'en avait l'air... Ces deux-là avaient un lourd passé derrière eux, et commun, qui plus est. On n'efface pas sept années de haine, de coups bas et d'insultes avec quelques " tu es beau " ou " tu me plais ".
Voilà pourquoi Harry, actuellement, se retenait comme il pouvait de poser ses yeux sur le corps parfait de ce non moins parfait être de glace qu'était Drago Malefoy.
Et celui-ci ne faisait rien pour l'y aider, au contraire ! Ce petit aguicheur faisait exprès de se pencher un peu plus en avant pour que le col de sa chemise, déboutonné, lui offre la vue d'un téton particulièrement alléchant. Et puis, il frôlait sans cesse son bras, sa hanche ou sa cuisse, innocemment.

« Malefoy, je vais te tuer », pensa Harry en se mordant la lèvre.

Comment résister à ça, merde ?
Finalement, Harry prit une grande inspiration et dit, en essayant d'être le plus naturel possible :

« Hum, donc, où en étions nous ? »

Un sourire carnassier s'étala sur les lèvres de Drago, et le brun comprit qu'il venait de commettre une bourde. Malefoy allait rebondir dessus à coup sûr, il le sentait venir !

« Eh bien, toi tu matais mes fesses en te croyant discret, et moi j'échafaudais un plan pour me venger, et plus précisément de la façon dont j'allais te manger tout cru. »

Voilà, il le savait. Maintenant, il ne souhaitait qu'une chose : s'enterrer au fond d'un trou et ne plus en sortir. Et puis, quelle expression afficher, dans ce genre de situation ? Ce n'était pas le type de phrase qu'on entendait habituellement dans une conversation civilisée.

« Je t'ai connu moins timide, Potter. Te serais-tu ramolli depuis Poudlard ? Où est-donc passé ton courage de Gryffondor entreprenant, hmm ? », s'amusa Malefoy.

Harry grogna. Drago se payait sa tête et il n'aimait pas trop ça. Et puis, qu'attendait-il de lui, au juste ? Est-ce qu'il voulait vraiment qu'ils s'engagent sur ce genre de relation alors même qu'il s'étaient toujours détestés ? Est-ce que, contrairement à lui, Drago n'apportait pas beaucoup d'importance à ce qu'il s'était passé à Poudlard, et voulait simplement coucher avec lui parce qu'il en avait envie ? Peut-être juste qu'Harry réfléchissait trop. C'était sûrement ça. Il jeta un coup d'œil à Drago. Celui-ci avait les bras croisés et il lui semblait qu'il s'était encore rapproché de lui. Son corps était presque collé contre le sien, si bien qu'il pouvait sentir des détails... déstabilisants de son anatomie. C'en était trop, cette fois. Harry était quelqu'un qui pouvait encaisser et supporter beaucoup de choses, mais là il avait atteint ses limites. Drago était bien trop attirant, sexy, et bien foutu pour sa santé mentale, surtout sur le long terme; alors, comme on pouvait s'y attendre venant d'un Homme qui ne pouvait assouvir ses pulsions... Les barrières sautèrent, et il plaqua le blond contre le mur, le recouvrant presque totalement de son corps, et posant ses mains de chaque côté de sa tête. Un sourire joueur vint presque aussitôt s'installer sur les lèvres ( parfaites ) du jeune homme, alors qu'il soufflait :

« Voilà qui est plus intéressant... »

Harry n'attendit même pas la fin de sa phrase pour attraper son col et plaquer ses lèvres contre les siennes. À cet instant, il se fichait bien que Malefoy le repousse, la seule chose qui lui importait était de goûter ce corps qu'il désirait si ardemment.
Alors, il quitta rapidement ses lèvres - tant pis, il reviendrait explorer la merveilleuse bouche de Malefoy plus tard, même si c'était un crève-coeur - et alla mordiller une de ses oreilles, tandis que le blond poussait de petits grognements qui lui donnaient envie de ne plus jamais s'arrêter. C'était si ennivrant, de réaliser qu'il était capable d'avoir de tels effets sur Malefoy, de réussir à l'exciter à ce point, lui, son pire ennemi, et la dernière personne avec qui il pouvait s'entendre, à l'époque de Poudlard.
Lorsqu'il estima qu'il avait assez malmené l'oreille du blond, il poursuivit ses petites morsures le long de sa mâchoire, pour finir jusque dans son cou.
De son côté, Malefoy se contentait de passer ses doigts dans les cheveux d'Harry, les désordonnant un peu plus qu'ils ne l'étaient naturellement.
Continuant son exploration minutieuse de la fine peau de son opposé, Harry finit, inévitablement, par rencontrer le tissu que constituait ses vêtements. Frustré de ne pas avoir accès à plus, le brun entreprit de déboutonner la chemise, pour la jeter au loin dès qu'il eu fini. Voilà, maintenant il pouvait mordiller le torse de Malefoy autant qu'il le voulait ! Et il ne s'en priva pas, d'ailleurs.
Il atteignit le nombril du blond, et hésita à continuer. Il semblait que sa conscience venait de le rattraper, alors même qu'il avait perdu toute retenue quelques instants plus tôt, en se laissant emporter par ses désirs. Maintenant qu'il était de nouveau capable de penser, à peu près correctement, il doutait. Est-ce que Drago - l'avait-il déjà appelé Drago, même juste dans ses pensées ? ( Il réalisa avec horreur que oui ) - voulait vraiment qu'ils aillent aussi loin ? Après tout, ils étaient Harry Potter et Drago Malefoy, c'était s'aventurer sur un chemin glissant que d'imaginer qu'ils pourraient avoir une quelconque relation, qu'elle soit sexuelle ou amoureuse.
Malefoy le sortit de sa réflexion en grommelant, visiblement impatient.