passion

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03.

Jisung ouvrit les yeux doucement. Il n'avait pas de douleur au crâne, ni l'envie de vomir. Pourtant, il avait ce sentiment d'insécurité qui le mettait mal-à-l'aise. Il avait dormi dans un lit une place, sans Minho à ses côtés. Il se sentait fier de lui pour l'avoir repoussé. Après tout, Minho avait sûrement une petite-copine, et savoir qu'ils s'étaient embrassés pourrait mettre en péril son couple.

Maintenant qu'il y repensait, tout s'était anormalement passé. Le baiser chez Jeongin, son déménagement, et toutes ces petites habitudes qu'ils avaient pris. Jisung s'en voulait presque d'être aveugle. Il avait peur. Pas de Minho, bien sûr, puisqu'après tout, c'était son ami le plus précieux. Mais il avait peur de ce qu'il pourrait penser derrière son dos, derrière ses belles paroles. Et puis si Minho avait voulu discuter et, le connaissant, il l'aurait fait dès le petit matin. Apparemment, il n'avait rien à ajouter, ni à avouer. Minho était déjà parti lorsque Jisung gagna le salon. Il se souvenait d'absolument tout. Et il était tellement mal-à-l'aise qu'il s'était mis à rougir tout seul devant l'évier de la cuisine. Mais contrairement à ce qu'il avait pensé, Minho avait décidé de fuir. Bien sûr que ça arrangeait Jisung ! Lui-même n'était pas encore prêt à avoir cette discution. Son aîné avait une copine, avec qui il allait partager les promesses qu'une bague annonçait. Jisung n'était qu'un élément perturbateur, un petit obstacle qui frenait son ami.

Ses joues se tintèrent d'une couleur écarlate, et il sentit ses mains suer. Sa respiration s'accéléra sans qu'il ne comprenne la cause, et il eut l'impression de devenir dingue. Il ne contrôlait plus ses pensées, ni ses gestes. Il pleurait de rage, et criait de colère. Il mettait tout par terre, sans aucun contrôle sur lui-même. Il balançait ses vêtements, déchirait les draps de son lit. Ses cours ne furent pas épargnés, piétinés et réduits en confettis. Il jetait ses précieux cadres contre les murs, arrachait les rideaux de sa fenêtre. Il avait envie de vomir. De vomir, mais aussi de planter ses ongles dans le creux de sa main pour arrêter la folie.

Et c'est là qu'il la ressentit. Cette sensation qui accompagnait la douleur que ressentait son cœur. Comme un pincement, le signe qui lui fallait pour comprendre qu'il était de trop car il n'était pas assez bien. Les voix dans sa tête laissèrent place au silence. Un mauvais silence qui l'obligea à faire ses valises sans un mot. Tout était en bazar, rien ne fut plié pour organiser ses bagages. Le regard dans le vide, le cœur lourd mais la respiration forte. Il prit la porte, laissant avec peine ses maigres souvenirs avec Minho. Ce n'était pas comme si il allait lui manquer, Jisung n'était personne. Il ne comptait pour personne, il n'était pas utile, il n'avait pas le droit d'avoir des amis comme eux. Ses yeux se troublèrent à cause des larmes, mais lorsqu'il atteignit l'extérieur, il avança tout droit. Ses sacs lui appuyaient sur les épaules mais il fit comme si de rien n'était. Il ne portait qu'un pull et un jogging, il claquait des dents et tremblait de froid, mais rien n'avait l'air de le déranger. Il marchait la tête baissée, le regard planté sur le bout de ses baskets.

Jisung ?

Ce dernier releva la tête. Il croisa le regard de Felix.

Qu'est-ce que tu fais ? Où est-ce que tu vas ?

Le blondinet ne put que le fixer, droit dans les yeux. Ce fut l'une des seules choses dont il n'avait pas envie : croiser l'un de ses amis. Il fondit en larmes, laissant tomber les trois sacs qu'il avait sur le dos. Felix s'exclama, en lui aggripant les bras.

Ji ! Je... Je comprends pas très bien. Si tu m'expliquais tout ? Il est où Minho quand on a besoin de lui, grogna l'australien en attrapant son téléphone dans la poche de son jean.

𝐁𝐑𝐄𝐀𝐓𝐇𝐄 𝐌𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant