Début de l'enquête

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Après avoir observé la scène durant plusieurs secondes, Dany referma rapidement la porte, puis se tourna vers l'agent qui était au bord de la crise de nerfs.

" Ça fait combien de temps que c'est là, ça ?! s'emporta l'inspecteur.
- Et bien... trois semaines. Mais la famille de la victime était partie en voyage d'affaires et ils avaient demandé à leur fils de garder la maison en attendant leur retour... bredouilla Smith, encore sous le choc.
- C'est lui, leur fils ?
- Oui... ce qu'il en reste. Apparemment, quand ils ont trouvé le cadavre pour la première fois, il n'y avait qu'une bâche ensanglantée qui recouvrait la scène."

Quelques minutes plus tard, le jardin entier était barricadé et la famille de la victime venait de donner leur autorisation pour que la police puisse fouiller entièrement la maison. Ils ne perdirent pas de temps. Bientôt, trois équipes furent formées : la première s'occuperait du rez-de-chaussée où se trouvait la cuisine et la salle à manger. La deuxième, se chargerait du premier étage où il y avait le salon, le bureau du père et une grande salle de bain. Enfin, la troisième équipe, dans laquelle se trouver l'agent Smith, s'occuperait des chambres au deuxième étage. L'inspecteur, quant à lui, allait chercher des indices ou des preuves dans le jardin. Quatre personnes essayaient tant bien que mal de transporter le corps hors du cabanon en tâchant de ne pas l'abîmer plus qu'il ne l'était déjà. Le cadavre allait être envoyé à la morgue, mais les employés leur avait confirmé, à Dany et aux autres agents, qu'ils pourraient venir inspecter le corps, pour les besoins de l'enquête.

Dany commença alors ses recherches dans le cabanon, en prenant soin de couvrir sa bouche et ses narines avec un mouchoir en tissu, tant l'odeur était forte malgré le fait qu'on ait retiré le corps. Malheureusement, même si la cabane était remplie d'outils de jardinage qui aurait très bien pu servir d'armes, aucun ne semblait correspondre à celui utilisé pour assassiner le pauvre jeune homme. Cependant, en sortant du cabanon, l'inspecteur s'aperçut que quelques policiers venait de ramener des chiens, spécialisés dans la recherche d'individus. Et cela tombait bien : Dany en avait besoin ! Après avoir emprunté l'un des animaux, l'inspecteur retourna près de la cabane en espérant que le chien allait renifler une piste grâce à l'odeur du sang. Rapidement, le canidé se mit à avancer vers la forêt, tout en continuant, la tête baissée vers le sol. Par sécurité, Dany fit appel à deux policiers, dont l'agent Smith pour l'accompagner, lui et le chien, dans la forêt. Après avoir marché pendant un moment à travers bois, ils arrivèrent au milieu d'une clairière beaucoup moins inquiétante que le reste de la forêt, à première vue. En s'attardant un peu sur certains détails, on se rendait vite compte, comme l'inspecteur et les deux policiers, que cette scène n'avait rien de rassurant : partout où l'on regardait, il y avait des traces de lutte. Du sang séché sur les arbres, et même certains tronc qui avait été sauvagement découpés avec un outil qui paraissait beaucoup plus puissant qu'une simple hache. La première personne qui réagit fut Smith, qui s'empressa d'aller féliciter le chien qui les avait amené là :

" Félicitations, Alice ! Tu as encore fait un excellent travail !
- Alice ? demanda l'inspecteur.
- Oui, la chienne que vous avez empruntée. Je pensais que vous connaissiez déjà son nom, rétorqua le deuxième agent.
- C'est pas tout ça, mais je pense que le mieux serait qu'on se concentre sur l'enquête, coupa alors Smith."

C'était bien la première fois que l'agent de police prenait les devants ! Sur le moment, cela étonna les deux autres, mais ils oublièrent vite et se remirent au travail parce qu'il avait raison : quand on résout un quelconque crime, chaque minute compte. Dany le savait mieux que personne.
En observant un peu plus les détails, il était évident que la victime avait confiance en son meurtrier qui en a profité pour l'amener dans un piège. Là, ils se sont battus, comme des bêtes, mais l'adversaire du jeune homme était plus fort physiquement et a réussi à lui asséner au moins un coup mortel, qui immobilisa et l'empêcha de se relever ou de se défendre. Après ça, le meurtrier a traîné le corps jusqu'au cabanon et à achever sa victime.

" Ce que je me demande, commença l'inspecteur, c'est qu'il faudrait être un minimum baraqué pour transporter un corps d'ici jusqu'à la cabane à outils. Il y a au moins dix minutes de marche quand on ne transporte rien qui nous ralentisse.
- Peut être étaient-ils plusieurs ? proposa l'agent Smith.
- Je ne pense pas. Sinon il n'y aurait pas eu de traces de lutte : la victime n'aurait pas eu le temps de réagir si ils avaient eu l'avantage du nombre, expliqua calmement Dany."

La petite équipe s'apprêtait à repartir quand le second policier qui les accompagnait trébucha et tomba lourdement sur le sol. En se relevant, il s'aperçut que la racine sur laquelle il pensait avoir marché était en fait une scie circulaire à moitié enterrée sous la terre et les feuilles. L'inspecteur aida l'agent à se relever et emmena la scie avec eux. De retour à la maison familiale, Dany s'empressa de montrer sa preuve à ses collègues et envoya un groupe d'agents pour photographier la scène qu'ils avaient découvert dans la forêt. Plusieurs heures venait de se passer et l'ensemble des policiers, ainsi que Dany, avait jugé bon d'emmener le père de la victime pour un interrogatoire. Au début réticent, l'homme finit par monter dans une des voitures. Avant d'embarquer dans son propre véhicule, l'inspecteur se fit interpeller par l'agent Smith :

" Inspecteur ! Attendez ! Il faut que je vous remette ceci ! s'exclama-t-il, essoufflé.
- Il y a un problème ?
- L'équipe qui a inspecté le premier étage a trouvé ceci en fouillant dans le tiroir du bureau de Monsieur, dit-il en désignant d'un geste de la tête la voiture ou le père de la victime attendait que l'on démarre. J'espère que cela vous sera utile pour le reste de l'enquête."

Sur ces mots, Dany remercia le policier et monta dans sa voiture, en prenant soin de ne pas perdre les quelques enveloppes déjà ouvertes que l'agent Smith venait de lui remettre.

Massacre à la scie circulaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant