𝐙𝐨𝐦𝐛𝐢𝐞 {Hyunchan}

Épilogue

"Deux ans sont passés depuis que nous avons tous quitté la Corée du Sud, lorsque notre quarantaine fut finie, nous avons appris la mort d'au moins la moitié de nos amis et collègues du camp. Le début de nos nouvelles vies avait débuté difficilement, j'avais du mal à comprendre l'anglais et à le parler, pourtant, avec de l'entraînement et avec l'aide de Chan, j'ai commencé à me sentir plus à l'aise, même si à la maison et avec mes amis, je parlais ma langue maternelle.

Chan avait été le premier de nous deux à trouver un travail, Jongsuk l'avait vite suivi, celui-ci maîtrisait déjà l'anglais depuis bien des années. Mon ami avait été repéré par une agence de mannequinat pendant qu'il buvait un café en terrasse avec Jinyoung, le recruteur lui avait dit que son visage était d'une beauté subjuguante et qu'il avait un charisme à faire envier le monde, depuis ce jour, il marche sur les plus grandes scènes sous les yeux d'hommes et de femmes connues, qui veulent qu'une chose, travailler avec mon ami.

Chan, lui, avait décidé de devenir prof en université pour enseigner le Coréen, ce qui l'avait étonné en premier lieu, c'est le nombre de personnes ayant pris cette option et donc le nombre d'étudiants bienveillants avec lesquels il travaillait tous les jours, en second lieu, Chan avait instauré une sorte de bulle avec ses élèves, il était sincère et pour illustrer ses dires, il ne se gênait pas pour utiliser ses expériences de vie, même celle de l'apocalypse. De nombreuses fois, ses élèves voulaient parler de ça et cela ne le gênait pas, parler de ce traumatisme permettait, pour lui, de l'accepter et de vivre avec. Il avait même parlé de sexualité avec eux, parce que pour étudier une langue, il faut connaître un minimum la culture du pays en question, il avait parlé de son couple avec un garçon et du regard des gens sur celui-ci. Ses élèves n'avaient rien dit sur le fait qu'il soit homosexuel, sauf une jeune fille, déçu de n'avoir aucune chance pour voler le cœur de son jeune professeur.

Entre temps, j'avais repris contact avec Jeongin, nous avions besoin l'un de l'autre, pour mieux avancer et continuer de se soutenir, surtout quand il a voulu avouer ses sentiments à Dahyun, depuis la quarantaine, ils ne s'étaient plus quittés et heureusement pour lui, Dahyun partageait ses sentiments. Alors que contrairement à lui, Subin et Sejun ont décidé de rester en colocation tous les deux, je soupçonne d'ailleurs une petite histoire entre mes deux amis, ils n'arrêtent pas de dire qu'être en couple les dégoûtaient et qu'ils préféraient rester entre "couilles" pour profiter de leurs jeunesses.

Le temps passait si vite ici que nous avions assisté au mariage de Jisung et Minho, à l'achat de leur maison, à l'adoption de leur chien et de leurs trois chats, mais également celle de leur premier enfant, Lee Yeji. Celle-ci n'avait pas été adoptée bébé, mais bien enfant, elle avait huit ans quand le cœur de ses deux papas a flanché pour son joli minois. Après tous ces événements, Kunpimook et Jinyoung ont décidé de voyager à travers l'Europe avec les amis qu'ils s'étaient fait ici, Jackson et Mark, depuis, tous les mois nous recevons des cartes des quatre coins du monde, mais également des photos, des vidéos et des appels mouvementés.

Moi, j'ai simplement repris mes études pendant une année avant de partir travailler avec Subin dans une entreprise de technologie fondée par un coréen qui était extrêmement gentil et compréhensif avec nous. Je vois aussi un psychologue pour parler de tout ce qui me fait mal et de ce qui a pu me faire mal, que ce soit l'apocalypse ou Seungmin, en parler à un professionnel m'a fait énormément de bien, même si le chemin pour enfin profiter de la vie reste encore long.

Même si nous n'avions plus la même vie qu'avant, cette histoire, cette apocalypse n'avaient fait que de renforcer nos liens entre nous, même si nous ne vivons plus ensemble, nos esprits se baladaient toujours entre eux. Nous espérons jamais nous perdre de vue, mais connaissant nos caractères, cela serait impossible, des chaînes nous lient, certes elles sont invisibles, mais elles sont quand même là et très solides."