Chapitre 1 : Quand tout commença

57 4 0
                                    

-    Le mur Maria vient de tomber ! Les réfugiés arrivent dans le district ! Ne paniquez pas !

Voilà ce que criait la garnison. Les portes du district de Shiganshina et du mur Maria venaient d'être détruites.

Faisant partie d'un milieu commerçant et aisé, mes parents et moi avions la chance d'habiter au niveau du mur Rose, second mur nous protégeant des titans. Malgré mon jeune âge, j'avais conscience du danger qui nous entourait et ce, aussi loin que je puisse me souvenir. Mon père, ce brave Julian, était un homme qui avait réussi à s'installer à Trost par un miracle dont il n'a jamais voulu nous faire part à moi ou à ma mère.

On raconte que la lignée de mon père, les Ackerman, a longtemps été traquée pour une raison que j'ignore. Pendant des années, mon géniteur ne vivait qu'avec son prénom pour ne pas être tué. C'est quand il rencontra ma mère, Lucie, qu'il se rendit compte qu'il ne pouvait plus vivre dans le mensonge. Il donna son prénom suivi de son nom et ma mère ne prit pas peur, bien que cette famille était considérée comme les pires malfrats il y a encore une vingtaine d'années.

Notre maison se trouvant non loin de la place où venait d'être annoncé ce malheur, nous avions tout entendu ma mère et moi. Nous étions en train de ranger la vaisselle propre du repas du midi et le brouhaha nous fit rapprocher de la fenêtre. Ce n'est que lorsque que nous entendîmes les mots « mur Maria » suivis de « tomber » que nous nous rendîmes compte de la gravité de la situation.

-    Dis maman, que va-t-il advenir des habitant de Shiganshina et même de tous les districts entourant le mur Maria ? Que va-t-il se passer pour les petits villages de Maria ? demandai-je inquiète.
-    Ils vont être rapatriés vers le mur Rose. Mais je ne sais pas comment on va pouvoir tous les nourrir... me répondit-elle alors que je vis une appréhension apparaître dans ses yeux.

Mon père n'était pas à la maison lorsque la nouvelle fut répandue. Libraire, sa boutique que son ancien patron lui avait léguée ne se trouvait qu'à quelques rues de la maison. Je voulais le prévenir pour savoir ce qu'on allait faire puisque lui, d'un naturel calme, pourrait trouver une solution qui rassurerait sa chère épouse.

J'avertissais ma mère que j'allais le rejoindre et sortis de chez moi. Dans la ville, je vis la plupart des gens pester sur les victimes qui n'allaient pas tarder à arriver. J'en entendais même qui espéraient que la plupart meure.

Comment peut-on dire ou même penser de telles choses ?!

Mon sang ne fit qu'un tour et je donnai un coup de pied dans la cheville de l'imbécile qui venait de déclarer cela non loin de moi. Du haut de mon mètre cinquante, je n'avais pas peur des adultes. Pire, je détestais ceux qui n'en avaient que faire des autres et qui ne pensaient qu'à leur petit confort.

-    Eh gamine ! Qu'est-ce que tu viens de me faire là ?! cria le gros monsieur.
-    Je vous frappe ! Ça ne se voit pas ?! rétorquai-je insolemment.
-    Je vais te faire bouffer de mon poing, tu vas voir si tu voudras me frapper de nouveau ! continua-t-il en me menaçant avec sa main fermée prête à entrer en contact avec ma tête.

Agile, je l'esquivai et m'enfuis. J'entendis ses pas marteler le sol, à ma poursuite. Je tournai à droite, à gauche et me cachai dans une boutique sans qu'il n'eût le temps de me voir.

Cette boutique, c'était celle des parents de William, mon meilleur ami, mon frère de cœur. Bien qu'il soit moins têtu et borné que moi, nous nous entendions à merveille. Nous nous sommes rencontrés alors que nos mères faisaient la lessive ensemble et que nous jouions non loin de là. Depuis, un lien d'amitié fort s'était créé. Ensemble, nous n'avions, certes, pas fait les quatre cents coups, ça, je savais les faire toute seule, mais nous avions déjà beaucoup de souvenirs pour des enfants de notre âge.

Je mourrais pour toi - [ArminxReader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant