Chapitre 13

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J'entends des voix autour de moi, j'essaie de bouger mais j'en suis incapable, puis les souvenirs me reviennent. Je me rappelle que j'ai vu Willie, que Caleb est parti avec les gars, que j'ai fais une crise d'angoisse et que Brad est venu m'aider, puis, plus rien après la ventoline. J'essaie de me concentrer sur les voix qui m'entourent.

"Depuis combien de temps elle dort ?" demande une voix que j'identifie comme étant celle de Connor.

"Elles s'est endormie dans mes bras quand je l'ai ramener, donc vers 2h du matin. Elle ne s'est pas réveillée depuis, mais son sommeil était agité, je ne suis pas sûr que ce soit très réparateur. Mais si on met ça de côté ça fait 7h."

Ok, ça c'est Brad.

"Tu n'aurais pas du rester éveillé toute la nuit, je sais que tu t'inquiète pour elle mais tu as besoin de sommeil toi aussi."

Ça c'est James.

"Mais tu aurais vu l'état dans lequel elle était hier soir !"

"Je te crois Brad ! Mais là elle va bien regarde ! Elle dort, et toi aussi tu devrais y aller, tu as besoin de sommeil, tu as une tête de mort-vivant, il est seulement 9h tu peux dormir ne serait-ce qu'une heure ou deux, on reste avec elle si tu veux."

"Vous me promettez de venir me chercher si il se passe quelque chose ?"

"Oui c'est promis allez dégage maintenant."

"Merci Tristan de ta gentillesse habituelle."

"De rien."

J'entends Brad souffler et la porte se fermer, je devine donc qu'il est sortit. J'en profite pour ouvrir les yeux, la lumière m'éblouit mais je m'habitue rapidement. Je suis dans une chambre plutôt grande, surement celle de Brad. James est assis sur un canapé de l'autre côté de la pièce, sur son portable, alors que Connor est allongé sur lui, la tête posé sur ses jambes, en train de lire un livre. Tristan est assis sur un chaise, dos à moi, je crois qu'il est sur le bureau de Brad en train d'écrire, ou de travailler. Je me redresse tranquillement, je me sens encore faible mais j'ai connu pire.

"Tris, tu peux me passer la trousse violette qui est sur le bureau s'il te plait."

Les gars se retournent et me regardent avec des grand yeux.

"Tu m'as appelé Tris ?"

"Depuis quand tu es réveillée ?"

"Est-ce qu'il faut que j'aille chercher Brad ?"

Oula, trop de questions.

"Oui je t'ai appelé Tris, maintenant j'aimerai bien avoir ma trousse si ça te déranges pas j'ai des médicaments à prendre. Je suis réveillée depuis 5 minutes tout au plus, et non James ce n'est pas la peine d'aller chercher Brad, il a besoin de dormir."

"Comment tu fais ?" me demande Tristan en me tendant ma trousse et en s'asseyant au bout de mon lit, alors que Connor et James se rassoient correctement dans le canapé.

"Comment je fais quoi ?"

"Comment tu fais pour être aussi détachée ? Brad nous a dit que tu arrivais à peine à respirer hier, et que tu voulais quand même te lever et marcher. Et là tu te réveilles comme si tu sortais juste d'une sieste et tu me demandes la trousse comme si tout était normal ? Comment tu fais pour agir normalement face à tout ça ?"

Tristan qui s'inquiète pour moi, c'est étrange, mais je vais pas m'en plaindre.

"J'ai l'habitude tu sais, ça fais 2ans que je fais des grosses crises. Et encore hier c'était pas grand chose, j'ai connu pire. Tristan tu peux aller me chercher un verre d'eau s'il te plait ?"

"Quoi ?"

Le voix de Connor déraille suite à sa question.

"Comment ça peut être pire que ce qu'il nous a raconté ?" me demande James.

"Nan attend je veux écouter aussi, attend que je revienne pour commencer." dit Tristan en se levant.

"Regarde si Brad dort au passage." je lance alors qu'il sort de la pièce.

En attendant qu'il revienne, je fouille dans ma trousse pour en sortir les médicaments et lotions dont je vais avoir besoin. Je relève les manches de mon pull pour voir l'étendu des dégâts. Mes bras sont abimés et mes coudes saignent mais à part ça rien d'inhabituel.

"Qu'est-ce que c'est que ça !? T'avais pas ça hier !" cris presque Connor.

Tristan entre dans la pièce au même moment, il me fais un signe de tête, m'indiquant que Brad dort, me tend un verre d'eau et récupère sa place au bout de mon lit.

"Ça, ça s'appelle du psoriasis, c'est une maladie de la peau causée par le stress. Après de fortes crises, ma peau créer des plaques qui saignent, un peu comme de l'eczéma."

"Mais ça fait pas mal ?" me demande James.

"Un peu, mais on s'habitue à la douleur, le pire c'est les coudes, après j'en ai sur les cuisses et dans les cheveux, c'est là où c'est le plus embêtant, le sang dans les cheveux c'est chiant à nettoyer."

"Et c'est quoi tout ça ?" lance Tristan en pointant du doigt les lotions et les cachets que j'ai sortis.

"Les lotions c'est pour aider le psoriasis à cicatriser, grâce à ça ce sera parti d'ici une semaine. Et les médicaments c'est pour les problèmes respiratoires créés par la crise d'hier et pour essayer de m'empêcher d'en refaire aujourd'hui."

Je prend justement une des lotions et l'ouvre, je commence à masser mon coude avec. Je grimace quand l'alcool de la lotion entre dans la plaie qu'à causée l'eczéma.

"Ça doit être horrible..." chuchote James.

"Quand on a l'habitude nan." je répond en haussant les épaules.

"Quand est-ce que ça a commencé ? Tes crises d'angoisse je veux dire. Tu n'avais pas ça en primaire." me demande Connor.

"Ça a commencer il y a deux ans, au collège, je ne pense pas qu'il y avait de raison particulière juste que je ne me sentais pas à ma place et que les gens qui m'entouraient ne faisaient rien pour m'aider. J'ai enchainé les psy mais rien n'a changé, mon médecin traitant a lancé un traitement, qui a échoué, alors pour éviter de me shooter tout les jours il m'a juste donné de quoi me calmer pendant et après les crises."

"Et qu'est-ce que tu disais tout-à-l'heure quand tu disais que tu avais connu pire que la crise d'hier soir ?" questionne Tristan.

J'avale les 6 cachets que je dois prendre avant de lui répondre.

"Hier c'était presque une petite crise, la ventoline a suffit à me calmer et je n'ai aucun souvenirs après l'avoir respirée alors c'est que ça allait. Au collège, certaines crises conduisaient à des malaises, les urgences venaient régulièrement me chercher au collège quand je m'évanouissais pendant mes crises, j'avais un dossier régulier à l'hôpital près de chez mes parents. Quand il y a juste de l'hyperventilation et des troubles de la vue comme hier soir ça va. C'est plus grave quand il y a malaises ou vomissements. Et puis je me suis réveillée vite, parfois je restais inconsciente plusieurs jours après mes malaises."

"Pourquoi tu nous a jamais dit tout ça ?" me demande James.

"Vous savez c'est pas grand chose, je voulais pas vous déranger avec mes problèmes alors que vous avez déjà une vie assez chargée, je gérais ça toute seule quand j'étais encore chez moi."

"Je ne veux plus que tu es à gérer ça toute seule maintenant."

Brad est appuyé contre la porte de la chambre, je n'avais même pas remarqué sa présence, il a un air inquiet sur le visage. James et Connor ont les larmes aux yeux alors que Tristan semble perdu dans ses pensées.

"On va t'aider maintenant."

Mes amis les fantômesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant