le pourquoi du comment 🕯

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hello ! j'espère que vous avez apprécié votre lecture (n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé)

quand j'ai commencé à avoir des idées pour MUSE (il y a deux semaines même pas), ça faisait depuis Décembre que je n'avais pas écrit. En fait, j'ai très peu écrit (que de la poésie) depuis la fin du Nanowrimo, en Novembre dernier. j'ai essayé de m'y remettre, mais cette expérience était tellement intensive qu'elle m'en avait dégoûtée de l'écriture (du moins de la façon dont je la concevais).

en fait, quand j'ai commencé à réfléchir sérieusement à mon projet pour le Nano, je suis allée sur youtube pour voir tous les meilleurs conseils pour le réussir, et tous ne parlaient que d'une chose : planification.

pour le contexte, j'ai jamais été une fan de planifier en écriture, j'y suis toujours allée comme je le sentais, avec mes idées et mes personnages (je savais où je voulais aller et d'où je partais, mais j'avais peu d'idées de ce qui allait se passer entre deux).
alors j'ai bingewatché toutes les vidéos disponibles sur ce sujet et j'ai planifié mon histoire, de A à Z.

j'ai fait le Nano et je n'ai pas atteint complètement mon objectif (23k mots sur 30k) mais je suis allée très loin et j'étais fière de moi. et puis j'ai posé mon ordinateur et je n'ai plus jamais ajouté un mot à ce dossier, à cette histoire qui me motivait pourtant tellement au début.

c'est pas que j'ai pas essayé. j'ai voulu, des fois. je me suis motivée, j'ai ouvert l'ordi, mais rien, plus d'inspi, plus aucune envie d'écrire malgré ces mois passés à planifier soigneusement chaque scène de mon histoire. j'ai toujours adoré écrire et c'est quelque chose que je pratique régulièrement depuis que j'ai 11 ans, alors je vivais ça comme un échec. ça m'a conduite à remettre en question mes méthodes d'écriture. j'ai compris que si j'adorais créer mes personnages, je préférais laisser les détails de l'intrigue venir avec le temps.

j'ai aussi compris que c'était ce genre de projets, comme MUSE et C comme Chloé, qui me plaisaient le plus. certes, j'adore écrire des romans - et j'ai plein d'idées pour le futur. mais si je me force à le faire parce que j'ai cette idée que l'écriture n'a pas de valeur si elle ne mène pas à 1000 pages de fantasy avec un world building du tonnerre et une fin renversante, alors ça n'a aucun intérêt pour moi. y'a pas de hiérarchie dans l'écriture, et lire un classique n'est pas "mieux" que du YA parce qu'il y a des mots plus compliqués.

j'écrirai encore des romans - plein. pour l'instant, j'explore de nouvelles idées. j'ai beaucoup écrit de poésie cette année, et pas mal en anglais aussi. c'est un style que j'aime beaucoup et qui me correspond, et je me suis rendue compte que je préférais écrire en anglais qu'en français.

dans tous les cas, je pense que vous pouvez vous attendre à voir de nouveaux projets comme celui de MUSE fleurir sur mon compte ces prochains mois, probablement centrés sur le féminisme/autour de personnages lgbtq+ et peut-être en vers aussi.

j'ai écrit MUSE en voyant une œuvre des photographes Coste & Billy sur Instagram (celle en média). ça m'a inspirée cette histoire d'une relation toxique entre un artiste et sa muse, au début pourtant si parfaite...

j'ai voulu écrire sur ce sujet parce que je suis convaincue que les mots et la manipulation psychologique blessent et traumatisent autant que des poings et parce que je pense que c'est important d'en parler.

je ne peux plus compter le nombre d'histoires que j'aie entendues de femmes dans des relations toxiques avec des hommes manipulateurs/pervers narcissiques. c'est pas un hasard que ce soit majoritairement dans ce sens (évidemment l'inverse existe aussi et c'est important d'en parler), c'est dû au système patriarcal dans lequel on vit qui privilégie les hommes et conditionne les femmes à penser que c'est normal voire flatteur d'être traitée comme un objet. aujourd'hui, un homme qui a une emprise psychologique sur une femme c'est normalisé et ça montre quand même qu'il y a un gros problème.

par exemple il y a une série Nerflix qui s'appelle 365 jours et globalement l'histoire c'est un homme riche qui kidnappe une jeune femme et qui lui laisse un an pour tomber amoureuse de lui. j'avais trouvé le fait qu'ils romantisent l'enlèvement et le viol très choquant.

le problème avec ça, c'est qu'aujourd'hui des gens (surtout des ados) regardent ce genre de films et trouvent ça normal, mignon ou sexy (et c'est exactement la recette pour créer des violeurs et harceleurs)

bref, back to MUSE. j'ai choisi de ne pas utiliser de prénoms en particulier car cette histoire est commune à des millions de femmes dans le monde. au début de l'histoire, tout est parfait. et puis petit à petit, il commence à la considérer comme sa possession, il est jaloux à l'extrême, il ne veut plus qu'elle ait d'amis garçons. le climat toxique s'installe doucement.

puis il la fait complexer, a toujours une remarque, un reproche, et elle est tellement amoureuse de l'homme qu'il était au début qu'elle s'en veut, et pense qu'il va redevenir comme il était si elle perd du poids ou devient plus désirable.

la relation devient alors très toxique et atteint son paroxysme quand il fait le mort pendant trois jours. c'est une forme de chantage psychologique, qui joue avec ses doutes (elle ne sait pas où il est donc il pourrait très bien être avec cette fille qui est toujours avec lui). c'est très malsain parce que c'est subtil, il ne le dit jamais mais le message est clairement qu'il reviendra si elle change, si elle s'excuse, si elle fait des efforts. c'est comme un ultimatum.

il la culpabilise beaucoup (encore une technique des manipulateurs) : c'est de sa faute si elle est grosse et si il est moins attiré par elle, de sa faute si ils se disputent, de sa faute si un mec la siffle parce que sa robe est trop courte à ses yeux...

cela continue de s'empirer jusqu'à ce qu'elle en parle à sa mère, qui la convainc de sortir de cette relation. c'était pas facile pour elle car c'est une décision qui demande beaucoup de courage comme on est en quelque sorte "dépendant.e" de la personne manipulatrice (de leur validation, de leur affection, etc) et ça demande encore après beaucoup de temps et de courage pour se reconstruire après. ce n'est pas un chemin facile, et la suite est difficile aussi, mais plus on reste, plus ce sera difficile.

j'avais envie de préciser qu'elle avait une personnalité forte et brillante parce que je pense qu'on a cette image des victimes de pervers narcissiques comme des pauvres créatures fragiles sans confiance en elles et ce n'est pas toujours le cas.

merci d'avoir lu jusque là, j'espère que vous avez apprécié de lire cette histoire. on se voit très bientôt pour de nouveaux projets de ce genre ;)

niamh

MUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant