CHAPITRE I - Acte 1

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Acte 1.

Pourquoi le bonheur ne frappe pas à la porte de tout le monde? Certaines personnes sont joyeuses et d'autres sont comme moi. Si il y'a bien un mot pour qualifier ma vie c'est PA-THÉ-TI-QUE.

Savez vous ce que ça fait d'avoir une tâche immonde sur le visage? D'être renier par sa propre famille à cause d'une foutue tâche? Je pense que non, personne ne peut imaginer ce que je vis au quotidien.

Je déteste les personnes qui peuplent ce monde, je méprise ma famille...et je me déteste. Je hais ma putain de vie.

-Aïe ! Lâchais je lorsque mon doigt se coinça entre la porte

Ça fait mal. P'tain!

-Lleana ma puce ça va?Me cria mon père depuis le salon

« ma puce » encore un surnom de merde.

- « ta puce » va bien, lui répondis je

-Tant mieux, entendis je.

Je descends les marches d'escaliers d'un pas délibérément lent, j'arrive dans l'immense salon, le miroir accroché sur le mur face aux escaliers attire mon attention, comme quoi les femmes sont vraiment attirées par les miroirs. Mon reflet apparait sur ce dernier laissant entrevoir la tâche affreuse qui se trouve sur le côté gauche de mon visage, elle recouvre presque mon oeil.
Même en laissant pousser la frange d'un côté, elle se remarque toujours.

-Crêpes ou pancakes? Me questionna mon père

- fait ce qui te plaira, dis je simplement.

Il secoua la tête.

- va pour des goffres. Conclue t'il en entrant dans la cuisine

Malgré le fait qu'il y'a des domestiques ici mon père tient fermement à me cuisiner quelques choses chaque matin. C'est comme ça depuis onze ans.

Passons, je suppose que vous vous demandez comment j'ai eu cette tâche sur le visage? Eh bien je ne suis heureusement pas née avec cette merde.

Il y'a onze ans, j'ai eu un accident, pas un accident de voiture ou un truc dans le même genre. Mon père est un chercheur pour une entreprise de fabrication, en plus d'être un homme d'affaire, un jour alors que j'avais à peine cinq ans, il apporta un travail important à la maison. J'avais l'habitude de jouer dans son bureau et lui ne m' interdisait jamais l'accès, faut dire qu'à l'époque j' étais "sa seule petite puce" . Enfin bref,par curiosité je m'étais approchée de ces petites fioles posées sur la table basse qui était dans son bureau. Mon père entra et cria, ce qui me fit sursauter et le contenu d'une des fioles se versa sur mon visage. J'ai failli perdre un oeil selon le médecin spécialiste qui m'avait ausculter. Je n'oublierai sans doute jamais la phrase qui a suivi la fin de son diagnostic, je cite « je suis vraiment désolé monsieur Ernest mais votre fille gardera une tâche sur son visage et je ne peux dire si elle partira ou pas. »


-Voilà pour toi mon cœur.

- merci papa... Linsey et maman sont déjà parties?

- Non, Linsey a fait un cauchemar cette nuit, résultat ta mère a passé une nuit blanche

- Mmh, je vois!

Depuis ce jour, je pense que mon père se sent responsable, il me couvre de cadeaux et toutes les excuses sont bonnes pour m'en donner. Il s'occupe de moi plus qu'il n'en faut.

Quant à ma mère, elle m'a complètement renié après cet incident, pour elle je n'existe plus. Comme elle le dit souvent « je n'ai pas mis au monde cette chose immonde » triste me diriez-vous ? Tout cela ne m'affecte plus.

Aujourd'hui j'ai seize ans, je suis en classe de première.
J'ai une petite soeur de douze ans, au passage c'est le seul enfant de ma mère.. Elle ne me considère pas comme sa grande sœur d'ailleurs, en gros " elle a honte de moi".

- si tu continues à prendre ton temps pour manger tu seras en retard. Me prévint il

Je le regarde sans dire un mot. On peut penser peut-être que la seule personne qui m'aime dans ma soit disant ma famille c'est mon père , bah en fait non. Moi aussi au début je pensais comme vous qu'il m'aimait mais en fait non, il se sent juste coupable.

Je n'assistais jamais aux fêtes de famille, aux réceptions, je n'ai jamais fréquenté une école primaire, ni assister aux anniversaires des membres de ma propre famille. La solitude, le maître mot de ma vie

7h 35.

- je crois que je vais y aller

- très bien passe une excellente journée et surtout ne t'attire pas d'ennuis.

- J'éssayerai. Criais je avant de quitter le vaste salon

Ma famille ne manque pas d'argent, mon père me proposait de me déposer ou que le chauffeur le fasse mais je refusais et pour cause d'abord je suis moche ensuite je suis riche, grosomodo la fille moche d'un papa riche.
Les seuls mots qui me décrivent, moche, laide mais étonnamment bien foutue. On ne va pas se mentir les rares personnes que j'ai connu me disait « tu as une belle peau blanche, un beau corps, tes cheveux roux sont splendide mais ton visage... ton visage... ton visage.. » je n'ai jamais connu la fin de leurs phrases.

Entre nous c'est facile à deviner..

L~A~EOù les histoires vivent. Découvrez maintenant