♫ Clean Eyes, SYML ♫
ETHAN
La première chose qui me vient à l'esprit lorsque j'atteins la porte de l'avion est : on ne s'est pas crashé. Et sur cette bonne nouvelle, je dévale d'un pas heureux les marches métalliques qui me mènent à la terre ferme.
Je suis un homme vivant !
Je respire à pleins poumons l'air français – pas si différent de celui outre-Manche, ceci dit – et profite des rayons du soleil de cet après-midi qui annonce de belles aventures. Je m'imagine déjà sur la terrasse d'un café, un bouquin entre les mains, faisant mine d'être happé par ma lecture afin de séduire tout ce que je peux.
Même si mon histoire avec Sue peut me contredire sur ce point, je ne suis pas un salaud. Je ne suis juste en aucun cas romantique. J'aime passer du bon temps avec des gens qui me plaisent. Et quand je parle de bon temps, je ne parle pas seulement de sexe. Je parle de tous les flirts qui nous amènent à cette partie. J'adore plonger mon regard dans celui d'une fille que je trouve hilarante ou dans celui d'un mec qui n'a pas peur de l'affronter. Je suis un accro à toutes les possibilités qu'une simple rencontre m'offre, féminine, masculine, autre, peu m'importe. Tout comme je hais lorsque ça tourne au vinaigre, comme avec Sue et d'autres avant elle.
Parce que voilà, si j'aime la séduction, je n'apprécie en aucun cas une relation qui devient trop sérieuse, et surtout – SURTOUT – les « je t'aime » prononcés sur l'oreiller.
Comme je l'ai dit, je ne suis pas un salaud ni un romantique, je suis simplement du point de vue de certaines personnes un enfoiré. Mais un enfoiré heureux.
J'ai toute la vie devant moi pour me caser, faire des gosses et tout le train-train habituel qu'on nous sert lors des repas de Noël. Seulement, quand on vit comme moi, dans une vie partagée en deux temps, on a tendance à oublier qu'un avenir « normal » est possible. Car bon sang, tout paraît si fade ! Quel gâchis d'imiter les autres quand on peut tracer sa route sans jamais lever le pied de la pédale de vitesse, sans jamais regarder en arrière et... foncer en prenant soin de ne jamais prendre de raccourci.
Je revisse ma casquette sur mon crâne bouclé, serre la sangle de mon sac à dos et m'arme de courage pour attendre, comme tous les autres moutons de ce vol, ma valise.
Les horaires du monde entier peuvent s'afficher sur un écran, tout comme les kilomètres qui séparent un pays à un autre, mais je suis intimement convaincu que nous formons tous une seule et unique nation lorsque nous attendons comme des cons pendant une heure nos bagages. Peu importe où vous allez, c'est toujours la même chanson. Vous attendez debout devant le tapis, espérez chaque fois qu'une valise montre le bout de son nez que c'est la vôtre, vous riez quand vous vous trompez, puis au bout d'une demi-heure, vous posez votre cul sur un banc et insultez tous ceux qui ont la chance de se casser d'ici.
L'aéroport est un endroit où l'humain dévoile sa véritable nature : impatient, colérique, chiant. Et ça, c'est avant de pouvoir choper un taxi. On monte d'un level ensuite.
Je crois que je pourrais écrire un bouquin dessus. Il s'appellerait Introspection de l'être humain en soute et serait signé Ethan Maxence O'Sullivan, chercheur anglais spécialisé en attente. Je suis sûr que Malik l'achèterait.
Ce bon vieux Malik. Je lui envoie aussitôt un SMS.
Moi : Mon cul de British est bien arrivé à destination.
Je reçois sa réponse dans la minute.
Malik : Tu marches sur la terre de tes ancêtres, mon pote !
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F.A.L.L (Paru chez Cherry Publishing)
Roman d'amour" A Londres, Ethan déclare chaque jour son amour pour la vie. A seulement dix-neuf ans, il est amoureux de la séduction et passe rarement ses nuits seul, soucieux de sentir son cœur battre toujours plus fort. Quand, en sortant des toilettes du trois...