Chapitre 8 : Soupçons

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« La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère. »



Cette fois-ci, j'ai pu manger à mon appétit, c'est-à-dire, beaucoup. Evangéline est d'une compagnie silencieuse et apaisante. Je l'aime bien.

Le cours de philosophie était plutôt ennuyant, le professeur Tato avait une moustache qui le faisait paraitre plus vieux qu'il ne l'était réellement et sa voix agressive et monotone me donnait l'envie de sortir de la classe et de ne plus jamais penser au mot philosophie. De toutes les façons, à quoi bon étudier ça ? Si c'est juste pour nous montrer comment les humains sont arrivés là où ils en sont ?

Le premier semestre et consacré à l'étude des Homiférés, des sans-pouvoirs. Puis, on passe aux études  qui nous concernent nous. Les spéciaux. Les monstres.

Si j'avais fait un peu plus attention, j'aurais su Qu'Isaac, ce bon vieux Isaac lightonberg qui me vaudra un zéro tout rond pour ma première évaluation est un humain. Le premier humain à avoir fait le lien entre les éléments et à avoir écrit ses résultats sur papier. Bien sûr, il est un peu trop tard pour le savoir.

Je quitte la salle après trois heures de philo qui s'étaient éternisées. Je descendis rapidement vers le dortoir pour prendre ma tenue d'entrainement. Deux heures d'initiation au combat, une heure de pause et puis deux autres heures d'initiation à la défense magique. Moi qui déteste suer, je vais être servie.

Je prends ma tenue et m'empresse de rejoindre l'endroit indiqué sur le dos de mon emplois du temps.

Je m'arrête un cours laps  de temps pour siffler : putain de merde.

Ce n'est pas un petit gymnase, mais un véritable stade couvert par une sorte de paroi de verre qui laisse filtrer la lumière mais pas les rayons du soleil.

Des instruments de torture un peu partout me faisaient dors- et déjà frissonner. Des tapis de course, des poids à soulever, des disques aussi lourds qu'un roc, des tonnes de bâton, des armes, des couteaux, des poignards, des arcs mais aussi des fouets. Dieu du ciel, qu'est-ce qu'ils font avec ça ?

Je suis en plein enfer. Il suffirait d'une seule minute d'inattention, et pouf ! C'en est fini de moi. Fini l'histoire de ma vie pathétique.

Je me redresse et marche vers les vestiaires.

J'y trouve un groupe d'une vingtaine de filles entrain de se changer tout en parlant. Pourquoi faut-il qu'elles bablottent comme des idiotes à longueur de journée ? Elle n'en en pas marre de répéter les mêmes histoires ? De fantasmer sur des mecs à qui elles ne pourront probablement jamais adresser la parole ? Pourquoi gâcher son temps si inutilement ?

Je secoue la tête. Je suis une fille, mais quand je vois ce genre de comportement, je m'en lave les mains.

J'ouvre un casier au hasard et une inscription apparait. Je prends un stylo et y écrit mon nom et prénom ainsi qu'un code de mon choix. Je ne cherche pas loin, je prend ma date de naissance et y ajoute mon chiffre préféré. Impossible d'oublier comme ça.

J'ouvre mon tout nouveau casier et y pose mes affaires. Je jette un coup d'œil autour de moi, un peu embarrassée de devoir enlever mes habits devant tout le monde. Toutes ces filles devaient faire du quoi, du C ? Du D ?

Moi, j'attends encore que ma-putain-de-dame nature fasse quelque chose pour mon 90-A. Pas que je me plaigne d'être plate -C'est plus pratique pour le combat- mais j'aurais préféré être un peu plus petite de taille et avoir quelque chose de décent plutôt que quelque chose d'inexistant. Au moins, je ne suis pas une planche à pain, et c'est le principal.

Sigma [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant