« Commencement »

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« Commencement »

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- Qu'est-ce que tu fou ici ?! Hurla-t-elle, alors qu'elle sortait tout juste de la douche, une serviette entourant son buste et une autre enroulant ses longs cheveux châtains ondulés. Jackson, sors de ma loge ! Ordonna-t-elle après s'être précipitée sur l'individu pour lui arracher le flacon de parfum qu'il tenait.
- Je fais ce que je veux, Scott ! Cracha-t-il, tout en continuant de provoquer la belle Vitaa en cafouillant à tout ce qui se trouvait sous sa main.
- Certainement pas ! Se défendit-elle en lui enlevant de nouveau tout ce que décidait de prendre le beau brun. Jackson, dégage bordel de merde ! S'époumona-t-elle, ayant trainé le chanteur dehors par l'épaule de sa veste noire.

          Comme toujours, au vingt troisième étage du Studio Compagny'Ether, les voix de Vitaa Scott et Michael Jackson se faisaient entendre du reste du personnel, bien que l'heure soit très tardive et qu'il n'y ait plus personne, hormis les deux adversaires.
Vitaa Scott est une superbe mannequin à la silhouette de rêve et à la crinière parfaite. En effet, bien que la jeune femme mesure moins d'un mètre soixante-dix, sa beauté, étant flamboyante, lui avait permise d'être acceptée dans son école actuelle de mannequinat. Originaire des îles Hawaïennes, d'où son prénom signifiant ''vie'', Vitaa disposait d'un teint mate. Sa peau couleur café la rendait d'autant plus sublime et s'accordait impeccablement avec sa tignasse châtain aux reflets, par endroits, quelque peu dorés, et divinement bouclés d'anglaises incroyables. Son petit visage mignon et doux était semblable à celui d'une petite fille. De jolies pommettes, des lèvres toujours biens dessinées et mises en valeurs offraient ce quelque chose qui la rendait adorable à regarder. Mais ce qui sublimait d'autant plus la jeune femme âgée de seulement vingt et un ans, était ses yeux. Ces prunelles vertes, tirant parfois vers le noisette, extraordinaires la rendaient à tomber. Son regard était sans doute son atout le plus charmeur.
Michael Jackson, quant à lui est plutôt grand, classe et très beau. Sa peau, qu'il avait du faire blanchir à cause d'une maladie dont il ne parle à personne, accompagnait à merveille la couleur ébène et les boucles de ses cheveux qui, sur les tempes, étaient plaqués grâce à du gel. Quelques mèches formaient de superbes anglaises qu'il laissaient retomber sur son front lisse, et ça lui donnait une touche de charme incontestable. Le chanteur, alors âgé de trente cinq ans, est un incroyable génie de la ''Pop music'' et un véritable Dieu de la danse. L'artiste interplanétaire du siècle, c'était lui. Avec son album solo, Thriller, le jeune homme avait fait exploser les records de ventes de disques. Bourreau des cœurs, Michael est du genre à faire craquer toutes les filles. Avec un regard de braise, noir, intense , brillant et profond, et un sourire ravageur, dragueur, irrésistiblement blanc et éclatant, les demoiselles succombent, toutes. Sans exceptions. Enfin, toutes sauf une : Vitaa Scott.
En effet, entre Jackson et Scott, ça n'a jamais été l'amour fou. C'est même très loin d'être le cas. Tous deux créés chaque jour l'animation du Studio Compagny'Ether, notamment celle du vingt troisième étage. Disputes, insultes fusants de partout, taquineries incessantes, moqueries et autres plans détraqués se déroulent tous les jours entres les deux jeunes talents. Quand ce n'est pas Michael qui cherche Vitaa, c'est celle-ci qui s'évertue à lui trouver des poux. Ça ne cesse jamais. Ce soir encore, bien que la journée fut extrêmement chargée pour la jeune mannequin, les haussements de voix résonnent dans les couloirs. Le beau brun était venu chercher la petite bête en entrant ''clandestinement'' dans la loge de la belle jeune femme. Que voulait-il y faire ? Rien de très spécial, hormis faire en sorte de humilier ou de faire gueuler Vitaa. Tous deux avaient cette fâcheuse tendance à très vite s'emporter, surtout l'un envers l'autre, ce qui avait donc le don de causer d'immenses prises de tête, d'immenses embrouilles à ce vingt troisième étage.
La nuit était tombée depuis une bonne heure maintenant. Employer, femmes de ménages, photographes et autres membres du personnel avaient quittés les lieux depuis déjà un certain temps. Il ne restait officiellement plus que Vitaa et Michael. Seuls. La belle mannequin terminait de se rhabiller et de ranger sa loge, et le beau brun s'attardait à son studio, retouchant les paroles de ses chansons ou bien les mélodies, qui ne lui convenaient apparemment pas. Vitaa se passait un dernier coup de brosse et attachait, par la suite, sa chevelure imposante en une sorte de chignon fait à la va-vite, grâce à une vulgaire pince crabe. Attrapant son sac à main brièvement, Vitaa remit en place la brosse à cheveux, sur la planche en bois qui servait de coiffeuse, disposée sous un immense miroir prenant toute la largeur de la pièce, entouré de mini spots de lumières, puis la belle quitta la pièce en prenant soin de bien couper l'électricité et de fermer la porte à clé. La jeune femme traversa le hall, se dirigeant vers l'ascenseur qu'elle appela en pressant simplement un petit bouton. Durant la petite attente, des pas réguliers et légers, étouffés par la moquette bleue foncée qui tapissait l'étage, résonnèrent, indiquant à Vitaa que quelqu'un approchait. Ce fut sans grande surprise que la belle se retrouvait en compagnie de son ennemi juré. Le temps que le regard fatigué et désespéré de la petite Scott s'était posé sur le chanteur, l'ascenseur était arrivé. Sans patienter plus longtemps et sans s'attarder, Vitaa grimpait à l'intérieur de la machine, où elle fut très vite rejoins par Michael. Mais avant que la superstar n'appuie sur le bouton qui les mèneraient au rez-de-chaussé, la jolie jeune femme sortit de l'ascenseur, en soufflant, agacée, et empreint donc les escaliers. Ce ne fut qu'après quelques minutes que la mannequine atteignit le sol extérieur du bâtiment. Le froid glacial de la nuit avait fouetté le magnifique visage de Vitaa dès qu'elle eut entrebâillé la lourde porte en verre du building. Le vent tellement frai provoquait des sensations de brûlures atroces au niveau de la gorge de notre jeune mannequin, qui avait subitement attraper les pans de son manteau, qu'elle n'avait pas fermé, pour recouvrir sa poitrine. La belle grelotait comme une vieille feuille morte.

Tu n'es pas seul. [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant