Cinquante nuances de Jauregui

Chapitre 13

Silence. Lumière tamisée. Je suis bien au chaud dans un lit. Mm... J'ouvre les yeux et, pendant un instant, je savoure la sérénité de cette chambre inconnue, dont la tête de lit enforme de soleil mais pourtant curieusement familière, tout comme la palette de tons bruns, beiges et dorés du décor luxueux. Mon cerveau embrumé tâtonne dans mes souvenirs récents. Une suite de l'hôtel Heathman... Et merde. Je suis dans la suite de Lauren Jauregui. Qu'est-ce que je fais là ? Des souvenirs épars remontent lentement à la surfaces. La boisson - aïe, j'ai trop bu -, le coup de fil - aïe, je l'ai appelé - les vomissements - aïe, j'ai vomi -, Shawn, Lauren. Non, non, non ! Je me recroqueville. Je ne me rappelle pas comment je suis arrivé ici. Je porte mon T-shirt, mon soutien-gorge et ma culotte. Pas de chaussettes. Pas de jean. Et merde. Je jette un coup d'œil à la table de chevet. Un verre de jus d'orange et deux comprimés d'Advil : un authentique maniaque du contrôle, elle a tout prévu. Je m'assis pour avaler les comprimés. En fait, je ne me sens pas si mal que ça. Le jus d'orange a un goût divin. On frappe à la porte. Mon cœur ne fait qu'un bond et je n'arrive pas à retrouver ma voix. Elle entre sans y être invitée. Elle a déjà fait sa gym, car elle porte un pantalon de Survêt gris qui lui descend sur les hanches et un T-shirt gris sans manches trempé de sueur, comme ses cheveux. La sueur de Lauren Jauregui... rien que cette idée me trouble. J'inspire profondément en fermant les yeux, comme quand j'avais deux ans. Si je ferme les yeux, je ne suis pas vraiment là.

Lauren : Bonjour, Camila. Comment vous sentez-vous ?

Camila : Mieux que ce que je mérite.

Elle dépose un gros sac en plastique sur une chaise et agrippe la serviette qui lui pend autour du cou. Comme toujours, je n'arrive pas à deviner ce qu'elle pense.

Camila : Comment suis-je arrivé ici ? Fais-je d'une petite voix contrite.

Elle s'assied au bord du lit, assez près de moi pour que je la touche, que je la sente.
Oh mon dieu... la sueur, le gel douche, et Lauren. C'est un cocktail enivrant. Bien plus qu'une margarita et désormais je parle d'expérience.

Lauren : Vous vous êtes évanouie, et je n'ai pas voulu faire courir au siège de ma voiture le risque de vous raccompagner chez vous. Alors je vous ai emmené ici, m'explique-t-elle, flegmatique.

Camila : C'est vous qui m'avez couchée ?

Lauren : Oui.

Camila : J'ai encore vomi ?

Lauren : Non.

Camila : Vous m'avez déshabillée ?

Lauren: Oui. Elle hausse un sourcil ; je rougis furieusement.

Camila : Nous n'avons pas... ? Ma bouche est trop sèche pour que je termine ma question.