Le Rêve De Khadija

Chapitre 03

Avant d’enfiler mon pantalon, je reste immobile, tendant l’oreille au cliquetis des talons qui résonnent dans la chambre. Lorsque je sors enfin, je tombe sur Natacha, figée devant la porte, un sourire radieux illuminant son visage comme un rayon de soleil perçant à travers les nuages.

— Bonjour, mon chéri ! lance-t-elle avec une douceur qui réchauffe mon cœur.

— Hum, bonjour, lui réponds-je en m'approchant d'elle, le regard captivé par l’éclat pétillant de ses yeux.

Je glisse mes mains autour de son cou et l’embrasse tendrement. Avec elle, je me sens libre d’exprimer ma douceur et mon attention, des facettes de moi que j’avais longtemps enfouies sous une carapace d’insouciance. Dans le passé, j’ai enchaîné les relations sans me souvenir des noms de mes conquêtes, brisant des cœurs sans remords. Mais avec Natacha, tout est différent ; elle a su éveiller en moi des sentiments que je croyais disparus à jamais.

Mon corps noir et sculpté attire tous les regards ; personne ne peut y résister… Pas même les hommes.

Elle interrompt notre baiser.

— Bébé, on ne peut pas faire ça ici.

— Pourquoi donc ? proteste-je avec une légère frustration.

— Et si quelqu’un entre dans la chambre ? Je ne peux pas ! Nous sommes chez tes grands-parents. Essaie de comprendre.

Je l’embrasse de nouveau, plus passionnément cette fois.

— D’accord… Mais j’ai envie de toi, Natacha.

— Oh… Oumar… moi aussi.

À ces mots, le métronome de mon désir s’emballe dans mon ventre. Une vague de chaleur envahit mes veines comme un ressort trop longtemps comprimé qui se libère enfin. Mon envie pour elle devient presque irrésistible. Pourtant, au fond de moi, une voix murmure que tout cela n’est qu’une illusion. Natacha n’est qu'une jeune femme capricieuse désireuse d’ajouter mon nom à sa liste de conquêtes. La seule femme que j’aime vraiment est ma mère ; aucune autre ne lui arrive à la cheville.

J’ai rencontré Natacha au lycée alors qu’elle n’était qu’une collégienne rêveuse. Aujourd’hui, à 25 ans, elle étudie la médecine avec l’ambition de se spécialiser en chirurgie pédiatrique. Elle a même suivi mes traces jusqu’en Amérique pour poursuivre ses études, se vantant auprès de mes anciennes conquêtes qu’elle est prête à tout sacrifier pour moi. Personnellement, je ne comprends pas son obsession pour moi. Elle est la fille du gouverneur à Abidjan ; pourquoi se compliquer la vie avec un gars comme moi ?

Je scrute son visage lumineux et me demande si elle réalise vraiment ce qu’elle fait en s’attachant à moi. Chaque sourire qu’elle m’offre semble être un cadeau précieux que je n’ai pas demandé mais que je chéris pourtant. En cet instant partagé entre passion et incertitude, je sais que notre histoire est un mélange complexe de désir ardent et de doutes persistants.

Je commence à penser que mon frère a peut-être raison de rester célibataire. Les relations sérieuses semblent vraiment compliquer les choses. Personnellement, je suis heureux comme ça ! J’aime l’argent et la vie parfaite que j’ai construite ; mon avenir est assuré. Pas besoin de m’inquiéter. J’ai le temps de m’amuser et de profiter des plaisirs que la vie me réserve. Et maintenant, il est temps de me rapprocher un peu plus de cette jolie fille…

***

Dix minutes plus tard, je descends et découvre que tout le monde est déjà à table. Je prends place à côté de Natacha, qui me lance un regard malicieux. Mon plat préféré trône devant moi, embaumant l'air de ses délicieuses odeurs. Je salue mes grands-parents et tante Rouguiatou, un sourire illuminant mon visage. Je prends une bouchée, savourant chaque instant.