J'étais allongée sur le lit. Léo s'approcha de moi. Son fameux sourire ne quittait pas son visage. Ses pas se faisaient lents. Tout était calculé. La douleur. C'était ce qu'il recherchait. Physique et mentale. Il adorait.
Il arriva près du lit et me chevaucha. Cette position me replongea dans de mauvais souvenirs. Jason. C'était les mêmes. Mais Léo attendait d'apprendre encore beaucoup de Jason. Il était son élève, lui son maître. Il était sous son emprise.
Sa tête se rapprocha de la mienne. Il s'arrêta à quelques centimètres pour savourer cette détresse que je laissais transparaître. Sa tête continua son chemin et arriva dans mon cou. Des frissons me parcouraient le corps. Ses baisers se faisaient de plus en plus intenses. Ses mains se placèrent au bord de mon t-shirt que Tony m'avait donné. Il le releva petit à petit pour pouvoir toucher ma peau. Mon corps. Ce corps qui, finalement, ne m'appartenait plus. Il était paralysé, tiraillé entre les flashs de mon dernier viol et l'emprise toujours plus présente de Léo. Le dégoût. Pour lui. Pour mon corps. Pour tout. Tout me dégoûtait. Je me sentais salie. Beaucoup trop. Personne ne m'avait touché comme il le faisait. Les hommes m'utilisaient juste pour se vider. Léo me tortura. Il s'appropriait chaque parcelle de ma peau.
Il finit par enlever mon haut. Celui qui me donnait l'illusion d'être couverte. Il continua en descendant plus bas. Trop bas. Il s'attaqua à ma poitrine. Il la lécha, la mordilla. C'était une douleur insupportable. J'étais vide de l'intérieur. Ma tête m'hurlait de me défendre mais mon cœur ne donnait plus aucune trace de vie. Les hommes me détruisaient sans cesse. Chaque jour était une épreuve. Je me demandais si un jour ce cauchemar allait s'arrêter, mais surtout, si j'allais réussir à continuer de lutter.
Il descendait de plus en plus bas pour arriver à mon ventre. Il prenait toujours plus possession de mon corps. Ses caresses, ses baisers, son souffle s'abattant sur mon corps, tout était ignoble.
Sa main se dirigea dans ma culotte alors qu'elle était encore couverte du jogging. Son autre main se baladait sur mes cuisses, mes fesses, partout. Il rentra brutalement un doigt dans mon vagin et commença quelques va-et-vient. Au bout de quelques secondes, il en rentra un deuxième. Puis un troisième. C'était un déchirement. Léo me murmura à l'oreille :
- T'es la première à ne pas pleurer, mais on verra combien de temps ça va durer.
Il continua ses va-et-vient de plus en plus vite. Plus la rapidité était élevée, plus mon esprit partait. Souffrir en silence. Je connaissais et le faisais depuis plusieurs années. M'a-t-on déjà respectée ? Ici, non. Depuis 4 ans, non. Par mes parents, certainement pas.
Lorsque j'avais 10 ans, j'avais fait un cadeau pour mes parents. Il s'agissait d'une petite boîte de bijoux pour ma mère et d'un cadre pour mon père. Dans celui-ci, il y avait une photo de famille à l'intérieur. Je l'avais récupéré dans un album. La boîte et le cadre étaient donnés par l'école. Mais j'avais continué le cadeau chez moi. Je voulais que ça leur plaise, qu’ils soient contents. Au bout de quelques heures, j'avais enfin terminé. Ça m'avait tellement pris de temps que le ciel s'était déjà assombrit. J'étais très fière et j'avais hâte de leur donner. J'espérais sincèrement que ça allait leur plaire. J'ai dévalé l'escalier d'excitation. J'ai d'abord croisé ma mère qui était dans la cuisine en train de préparer le repas. Je me suis approchée puis je l'ai interpellé pour lui dire que j'avais quelque chose pour elle. Aucun regard. Aucune tendresse. Elle m'a simplement dit de partir, qu'elle était occupée. J'ai obéi comme la gentille petite fille que j'étais. Je me disais que ce n'était pas le moment. J'ai donc été voir mon père dans son bureau en espérant avoir une meilleure réaction que celle de ma mère. Énorme erreur. Il m'a dévisagé et m'a demandé où j'avais trouvé la photo. Quand je lui ai répondu, il m'a hurlé dessus en me disant que personne ne m'avait permis de prendre cette photo. Puis il a pris le cadre, a récupéré la photo et a jeté le cadre par terre. Il était brisé. Comme moi. J'ai passé le reste de ma soirée dans ma chambre, en pleurs. Ni ma mère, ni mon père n'était monté me voir. Ce jour-là j'ai compris que je n'aurai jamais l'amour parental que chaque enfant devrait avoir. Je n'avais que 10 ans, et pourtant, je m'en souvenais comme si c'était hier.
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Un Amour Indescriptible
RomanceEmily Brown est à la rue depuis qu'elle a 16 ans. Aujourd'hui, elle en a 20. 4 ans se sont écoulés. Pourtant, rien n'a changé. Du moins pour l'instant. Un soir, alors que seule la détresse l'animait, elle a vu sa vie basculait pour la deuxième fois...