Chapitre 1

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Jeudi 05

21h28


Alors que sa mère finissait de ranger la cuisine, le jeune garçon était assis sur le tapis du salon devant la petite table en bois, face à la télévision, un livre entre les mains. Un film allait commencer mais il savait qu'il n'allait pas tarder à aller se coucher, et puis les films ne l'intéressaient pas. Il préférait lire un livre même s'il avait toujours du mal à en comprendre le sens.

Sa mère adorait lire. Elle avait beaucoup de livres, d'un auteur en particulier, Marc Levy. Elle répétait en longueur de journée que sa manière d'écrire était "extraordinaire". C'est la raison pour laquelle il passer le plus clair de son temps à feuilleter plusieurs de ses livres. Effectivement il en trouvait certains très intéressants, comme Le voleur d'ombre qui lui rappelait un peu sa situation. Peur de la nuit. Peur des ombres. A travers le "voleur". Timide. Calme. Autiste. A travers la jeune Cléa.

Il entendit sa mère revenir dans le salon. Elle se posa sur le canapé derrière lui en lui ébouriffant ses cheveux blonds déjà bien désordonnés. Il se retourna vers elle, ses grandes lunettes fines sur le nez, et lui offrit son plus beau sourire.

- Maman ! S'exclama-t-il en riant. Tu as fait exprès de me décoiffer !

Elle leva ses mains en l'air pour montrer son innocence avant d'éclater de rire en le prenant dans ses bras.

- D'accord, d'accord, je fais mon mea-culpa. Mais toi, jeune homme, tu devrais déjà être au lit à cette heure-là, finit-elle en posant son index sur le bout de son nez.

- Mais maman ! Je voulais savoir si le personnage principal allait retrouver son amoureuse ou pas...

- Et toi, est-ce que tu voudrais qu'ils se retrouvent ?

- Bien-sûr !

Elle lui sourit chaleureusement avant de répondre.

- Alors ils se retrouveront. Maintenant, ouste ! Au lit !

Après avoir déposé ses lunettes sur la table basse, il lui fit ses fameux yeux de chiens battus dans l'espoir de grappiller quelques minutes de plus mais c'était peine perdue. Sa mère le regardait, un sourcil haussé.

Finalement, il éclata de rire en se levant, un grand sourire innocent collé sur son visage, avant de courir vers sa chambre, alors que sa mère faisait de grands signes avec ses mains pour le faire partir.

- Bonne nuit, maman ! S'exclama joyeusement le jeune garçon.

- Vas vite te coucher avant que je ne te mange tout cru ! Lui lança alors sa mère en le menaçant gentiment.

Le calme revenu, il s'avança dans le couloir jusqu'à arriver devant la porte de sa chambre. Une légère appréhension s'éveilla lorsqu'il pressa la poignée et ouvrit la porte de la pièce. Il fut accueilli par une obscurité déstabilisante. Il feinta de ne rien penser mais il pensait pourtant beaucoup. Son imagination en faisait toujours trop... se plaignit-il.

Son réveil, qui affichait 21h34 de ses écritures bleues, l'aida à se repérer dans le noir et le rassura quelque peu face à si peu de lumière.

Alors qu'il s'avança doucement vers son lit, un grincement se fit entendre dans la pièce, rapidement suivi d'un craquement, puis d'un bruit venant de l'armoire, l'incitant à ne pas traîner. Sans attendre une seconde, il s'enfonça dans le matelas de son lit et recouvra presque entièrement son corps, ne laissant dépasser des couvertures que le bout de son nez.

Ses yeux noisettes fixaient calmement le plafond mais le tremblement de ses mains sous les couvertures trahissait son inquiétude.

- Tout va bien, se rassura-t-il. Comme dit maman, ce n'est que mon imagination qui me joue de mauvais tours.

Oui, ce n'était que son imagination. Mais son imagination n'était-elle pas plus réelle qu'on ne le pensait ? Ne faisait-elle pas partie de ce monde ? Dans l'une des nombreuses réalités que l'Homme s'imaginait ? Le fait est qu'elle existait. Du moins, c'est ce que le petit garçon semblait penser. C'est pour ça qu'il s'enfonça un peu plus dans sa couverture, espérant vainement se protéger. De quoi ? Il ne savait pas. Mais de quelque chose, ça il en était certain.

Un rayon lumineux le sortit alors de l'obscurité pesante de la pièce lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit légèrement et laissa entrevoir la tête rassurante de sa mère. Son visage était contourné d'un faisceau lumineux venant du couloir qui, aux yeux du jeune garçon, semblait soudainement étincelant. Elle plissa les yeux pour s'habituer au peu de lumière et observa son enfant d'un regard protecteur. Elle sourit sans un bruit puis referma lentement la porte en murmurant un "bonne nuit mon cœur" qui s'engouffra dans l'obscurité de la pièce pour parvenir jusqu'aux oreilles du concerné. Il sourit, apaisé par les mot doux de sa mère.


**********

Vendredi 06

02h48 du matin


Brusquement sorti d'un profond sommeil, le jeune garçon ouvrit ses yeux en grand alors qu'un bruit de pas résonna dans sa chambre. Un grincement inquiétant provint de son lit. Comme tétanisé, il n'osa bouger le moindre muscle. Même respirer devenait difficile. Le bruit continua un instant avant de s'arrêter brusquement, comme si rien ne s'était passé. Effrayé par ce bruit si soudain, il se leva rapidement en déposant ses pieds au sol qui fit grincer le plancher en bois de la maison, et se rua hors de la chambre tout en se dirigeant vers celle de sa mère. Il ouvrit la porte doucement mais quelque peu pressé de ne pas rester longtemps seul dans le noirceur du couloir et entra, alors que sa mère se retournait dans son lit. Pour seules réactions, elle lui offrit un regard encore endormit et interrogateur.

Debout face au pied du lit, le jeune garçon se tripotait le bout des doigts en regardant le sol tout en jetant de furtifs regards à sa mère.

- Archie... ?

Elle semblait se demander ce qu'il se passait, avant de soupirer et de lui offrir un sourire accueillant.

- Viens-là.

Elle tapota le côté du lit non utilisé en remontant un peu son corps dans les draps, alors que le jeune garçon accourait vers elle. Il s'installa sur le matelas et se colla contre sa poitrine, sa mère l'entourant de ses bras protecteurs. Comme ça, il se sentait en sécurité.

- C'est encore ce monstre ? Demanda calmement sa mère tout en caressant l'arrière de son crâne.

Il hocha lentement la tête tout en fermant les yeux.

- Archie... Ce monstre ne te veut rien de mal.

Elle essayait de le rassurer autant qu'elle le pouvait. Lui dire que ce monstre n'existait pas n'était pas la solution car elle avait déjà essayé de lui expliquer. Mais il continuait de croire qu'un monstre se terrait sous son lit et s'amusait à lui faire peur.

- Qu'est-ce qu'il me veut alors ? L'interrogea-t-il d'un ton mal assuré.

- Rien de mal, j'en suis sûre. Il veut peut-être devenir ton ami ?

- Mais c'est un monstre ! Et les monstres sont méchants.

Sa mère caressa tendrement sa joue avant de lui offrir un baiser sur le front pour le rassurer en souriant.

- Bonne nuit, mon chéri.

La chaleur de sa peau le rassura tant qu'il s'endormit en quelques minutes.

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Heyyy ! Voilà le premier chapitre, j'espère qu'il vous aura plu !

J'ai déjà fini d'écrire tous les chapitres, du coup le prochain arrivera sûrement dans deux jours. Voilà, voilà !

A la prochaine ! ;)

PS : Pour bien comprendre cette histoire, je vous conseille de bien prendre en compte les dates et les heures qui sont inscrites à chaque passages.

Monstrueusement enfantinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant