Mon imaginaire

La fois de trop

          Les aiguilles de l'horloge semblent rester en place. Les bruits des travaux extérieurs sont toujours les mêmes, et le cours, ennuyant. Une journée d'école classique.

          Après quelques longues heures interminables, l'école est enfin terminée. Maintenant, je n'ai plus qu'à rentrer chez moi, seule comme toujours. Parfois, je me demande ce que ressentent les gens qui aiment la vie. Comment font-ils? C'est une question parmi toutes les autres qui me restent sans réponse.

           Je suis devant ma porte d'entrée. J'ai peur. Même si je déteste l'école, c'est un lieu bien plus sécuritaire que chez moi. Je ne veux pas rentrer. Je ne veux pas avoir à supporter le même calvaire que tous les jours précédents. Mais je ne peux rien faire d'autre.

          Malgré les murs insonorisés, j'entends tout. Les hurlements de rage, de douleur... Je suis la prochaine sur la liste. Dans quelques instants, je serai la personne qui hurle. Les larmes commencent à couler le long de mes joues. Je ne veux pas devoir endurer ça une fois de plus.

          Une fois bien accrochée au plafond, j'y dépose ma tête. J'enlève mes pieds du tabouret et enfin, c'est fini. Je ne suis plus qu'un pendu soulagé de partir vers un autre monde.