Partir sans regret

Épilogue

22 août 1969 Bethel

Point de vue d'Astrid.

Enfin hors du commissariat, je cours à perdre haleine dans les ruelles de Bethel jusqu'à le retrouver.
Jeremiah,
À quelques pas de moi.
En blouse bleue, les cheveux en bataille et l'air totalement paumé.
Ça ne peut être que lui.

"- Jeremiiiiiiaaaaaah !, je l'acoste en criant comme un pimbêche heureuse de retrouver son petit ami.

Et je si suis heureux de le retrouver.
Ces 2 jours de séparations malgré mon état pitoyable m'ont paru une éternité sans lui.
Il me manquait terriblement.

Le voilà qui se retourne et me sourie, de son sourire sincère et apaisé, le même qu'à Woodstock.
Me voilà soulagé, il n'a pas rechuté.

"- Je suis tellement heureux de te revoir Astrid, s'écrit il à son tour, Tu m'avais tellement manqué. "

Nous nous embrassons un court instant mais pas le temps de nous attarder d'avantage. J'entends déjà la cavalerie pointer le bout de son nez de mon côté et le martellement d'une horde d'infirmiers du sien.
Vite je le prend par la main et l'entraîne dans un chemin de traverse, où nos deux corps n'ont d'autre choix que de se rapprocher... Jusqu'à ce se retrouver comme de cons, coincé dans une impasse.

Plaqué contre le mur, à quelques centimètres de son corps je lui murmure :

"- On fait quoi maintenant ? "

Tap tap tap
Les pas se rapprochent.

Alors il me présente ses mains et me crie :

"Grimpe !"

Je m'exécute puis lui tend la main, ensemble nous sautons de l'autre côté... dans un garage automobile.

Comme le hasard fait bien les choses...

"- Choisie ta caisse", me propose Jeremiah, devenu bien plus entreprenant qu'avant.

Je ne me fait pas prier, choisie la plus belle, la crochète, la démarre et m'installe au volant.

Baissant la vitre et prenant l'attitude du beau gosse je l'interpelle d'une voix suave et charismatique :

"- Vous faites la route avec moi jeune homme."

Prenant des mimiques indécise il me questionne d'une voix haut perché :

"- Pour aller où ?
- À l'ouest toute !
- Ça me va !
- Aucun regret ?
- Jamais avec toi."

Je démarre en faisant rugir le moteur, sous les oreilles abasourdi de nos poursuivants, partant en grande pompe pour de nouvelles aventures sur les routes d'Amérique.
Ensemble et heureux.

Fin. (La vraie cette fois.)