Dragon [ réécriture]

INQUIETUDE

Lorsque la guerre sainte fut terminée, les Chevaliers d'Athéna ne revinrent pas tous du champ de bataille, quant à ceux qui avait survécus, ils avaient passé plus ou moins de temps à l'hôpital. Les chevaliers d'or étaient tous revenus à la vie grâce au soutien d'Athéna.

Le sanctuaire se reconstruisait peu à peu, tous désiraient oublier les combats qu'ils avaient dû affronter et reprendre le cours de leur vie aussi peu normale puisse-t-elle être en tant que protecteur de la Déesse de la sagesse. Ils avaient connus l'enfer et désiraient plus que jamais vivre désormais, malgré certaines blessures qui seraient longues à guérir, voire même, qui ne se refermeraient jamais.

Dohko, Chevalier d'Or de la balance c'était vu confier la lourde tâche de Grand Pope au sein du sanctuaire et comme l'on pouvait s'y attendre Shiryu du Dragon avait alors revêtit l'armure dorée et la mission de garder le septième temple. Quant au temple du Sagittaire qui n'avait plus de gardien depuis plus de dix ans, il fut confié à Seiya.

La routine des entraînements aux arènes était revenue, et le sanctuaire était désormais à la recherche de nouveaux chevaliers afin de remplacer ceux qui étaient morts lors de la guerre sainte, ainsi que pour succéder à ceux qui s'était vu confier des missions plus stratégiques, car en effet l'armure du Dragon et celle de Pégase étaient désormais vacantes.

Seiya avait immédiatement été enthousiasmé par l'idée d'avoir un élève, mais Shiryu, lui, depuis leur retour ne semblait plus intéressé par quoique ce soit. Le comportement du Chevalier n'avait cessé de s'assombrir au fur et à mesure que le temps passait, il restait des journées entières, complètement seul, cloîtré dans son temple. Certains gardes disaient l'avoir aperçu plusieurs fois errant dans le sanctuaire au beau milieu de la nuit. Lorsqu'il n'était pas enfermé entre les murs et les colonnes de marbres, il s'entraînait sur un haut plateau dissimulé au milieu de la falaise face à la mer et difficile d'accès, et alors il revenait de ses exercices pâle comme un fantôme, déshydraté et affamé, presque mort d'épuisement et de nouveau on ne le voyait plus sortir du temple de la balance pendant plusieurs jours.

Ses amis, Seiya, Hyoga, Shun et Ikki avait remarqué l'étrange aura qu'il dégageait, et son comportement plus que suspect, mais toutes les fois où ils avaient essayé d'aller lui parler, il s'était muré dans le silence ou alors avait fuit avant même qu'ils aient put arriver à sa demeure. N'y tenant plus de tant de mystères et d'inquiétude, ils se rendirent alors au palais, où ils espéraient avoir une explication de la part de son ancien maître.

Seiya fut le premier à mettre des mots sur ce que tous ressentaient :

« Maître, vous qui connaissez Shiryu mieux que quiconque, dites-nous ce qui lui arrive. Quel malheur l'afflige autant ? Depuis que nous sommes revenus de l'Enfer et d'Elysion Shiryu n'est plus le même, il est absent à chaque réunion des chevaliers, il ne parle ni ne voit personne. Constamment enfermé dans le temple de la balance, vous étiez son maître pourquoi le laisser ainsi ? »

Il n'eut pour réponse qu'un soupir qui semblait se répercuter toujours plus fort dans la grande salle immaculée.

« Etes-vous indifférent à ce que ressent Shiryu ou tout simplement aveugle ?! » s'enflamma soudain Ikki qui ne parvenait plus à garder son calme face au mutisme de l'homme qui leur faisait face dans son fauteuil en haut du grand escalier.

« Penses-tu réellement qu'une telle chose puisse m'échapper Phoenix ? » gronda la forte voix, « Crois-tu que savoir Shiryu dans un tel état puisse me laisser insensible ? »

« Alors pourquoi ne rien faire ? Vous il vous écouterait ! » Insista Shun.

« Il refuse de parler avec nous et nous ne parvenons même plus à le voir depuis quelques semaines. Au moins lors de notre retour, daignait-il au moins être présent lors des entraînements à l'arène, mais même pour ça maintenant il s'isole quelque part dans les falaises ! » Continua Hyoga.

« Quoique je dise ou fasse cela resterait inutile » souffla le grand pope désolé. « Le chemin qu'il a choisit l'a amené là où il est maintenant ! » coupa-t-il court.

« Alors vous n'allez rien faire ?! » s'insurgea le Chevalier du Sagittaire.

« J'ai déjà fait tout ce que je pouvais » expliqua-t-il lointain, « Je lui avais pourtant dit de rester à Rozan » lâcha-t-il en un murmure à peine audible.

« La cascade de Rozan ? Qu'y a-t-il là bas pour qu'il... » Commença Seiya.

« Shunrei ! » s'exclama Shun coupant ainsi son ami dans sa réflexion.

L'homme les toisa d'un regard emprunt de sévérité et de tristesse à la mention du nom de la jeune fille.

« Si c'est elle qui lui faut pour redevenir lui-même alors j'irais la chercher, je la ramènerais en Grèce » s'exclama le jeune homme aux cheveux châtains en souriant.

« Je t'interdis de faire quoique ce soit ! » s'énerva Dohko. Les quatre chevaliers le regardèrent interdits.

« Mais si c'est pour ça que Shiryu est... »

« Si c'était aussi simple Shiryu l'aurait déjà ramenée ici depuis longtemps » compris soudain Ikki coupant ainsi la parole de Seiya.

Tous restèrent silencieux, embarrassés pour un affront qu'ils n'avaient pas commis. Après plusieurs secondes qui leurs parurent une éternité, Hyoga brisa le silence :

« Que c'est-il passé lorsque Shiryu à quitté les Cinq Pics pour partir à la guerre ? » s'enquit-il impatient de découvrir la vérité.

« Il est parti, il n'y a rien d'autre à dire. Cela a suffit ».

« S'il nous faut aller jusqu'en Chine et retrouver Shunrei pour découvrir ce qu'il c'est vraiment passé alors nous le feront » annonça Shun vaillant.

« Comme je vous l'ai dit il est hors de question que vous fassiez quoique ce soit, cette histoire ne vous concerne pas, et je vous interdis d'intervenir dans la vie de Shunrei ».

« La souffrance de notre ami nous concerne et nous ne resterons pas les bras croisés sans rien faire » dit Seiya menaçant, « Nous découvrirons la vérité d'une façon ou d'une autre ! » conclut-il.

« Faites comme bon vous semble, mais ne vous approchez pas de Shunrei, cette enfant à méritée de goûter un peu de paix et de bonheur » les prévint-il sérieux.

« Une paix et un bonheur qu'elle doit à Shiryu pour avoir combattu ! » se moqua Ikki.

« Nous ne pèserons pas combien de joie et de malheur Shiryu lui a apporté, comme nous ne ferons pas le bilan des sacrifices auxquels elle s'est déjà contrainte pour lui » trancha le maître cette fois en colère. « Maintenant sortez, cette entrevue est finie » dit-il en leur désignant d'un geste las la porte derrière eux.

Les chevaliers sortirent sans opposés de résistance, ni élever la moindre objections. Le grand pope se retrouva seul dans l'immense salle d'audience, appuya son menton sur l'une de ses mains et regarda le vide pensivement. « J'espère que les beaux jours arriveront enfin, qu'un jour le monde sera tel, qu'il leurs sera favorable, à eux deux... Mes pauvres enfants... » Songea-t-il en soupirant.