Secret Diary

Chapitre 22

Jun se réveilla entre Kang Jie et Hu Jian. Il se leva en voyant son frère dans la cuisine et eut un vertige. Des couleurs virevoltent devant ses yeux alors que Dai Long courut à ses côtés. Jun vit le regard inquiet de son frère et dit d'une voix pâteuse, " C'est bon, je vais bien". Dai Long prit son frère dans ses bras en entendant de nouveau sa voix alors que Kang Jie et Hu Jian ouvrirent les yeux. L'attention du président se dirigea alors vers le médecin qui lui fit signe qu'il était guéri. Jun laissa les deux amoureux seul et monta à l'étage avec Hu Jian. Il vit le journal posé sur son bureau et poussa un soupir avant de se diriger vers son armoire. Hu Jian prit le journal en main et s'assit sur le lit de son ami. " J'ai lu la dernière page." dit-il. Xiao Jun s'était immobilisé à ses mots, se rappelant très bien ce que contenait la dernière page du journal.

La première fois que Jun avait rêvé de son avenir, il était à peine âgé de cinq ans. C'était aussi à partir de ce moment-là que sa famille l'avait rejetée. Il s'était renfermé sur lui-même mais Dai Long qui voulait retrouver le petit frère souriant qu'il avait, lui avait offert ce journal pour qu'il y inscrive ses rêves. Alors chaque matin, le petit y inscrit ses rêves, prédisant le déroulement de sa journée. Puis un jour, Dai Long avait regardé dans son journal et lui avait lancé de dégoût, le même regard que leur mère lui avait lancé la première fois. Ce fut comme si le fils sur lequel il tenait en équilibre avait lâché sous ses pieds, le laissant tomber dans un gouffre. Plus tard, alors que le jeune homme avait fermé son cœur au reste du monde, Hu Jian en avait forcé l'entrée et lui aussi avait fini par lui lancer le même regard de dégoût. Jun avait alors sombré dans le désespoir le plus total et avait réduit le journal en morceaux avant de se diriger dans la salle de bain et de prendre un ciseaux pensant que la perte de sa vue l'empêcherait de prédire sa vie. Il s'était malheureusement réveillé à l'hôpital avec une vision dégradée mais pas inexistante. Les jours qui suivirent furent les jours les plus sombres de sa vie. Il avait finalement remonté la pente en se concentrant sur son travail. Jun eut alors une pensée pour son secrétaire et eut un sourire triste en repensant à leur dernière rencontre. Finalement il restait une personne dégoûtante aux yeux des autres, pensa t-il dans un soupir. Hu Jian lui attrapa alors le poignet et l'attira pour lui faire face.

" - Est-il trop tard pour cette fin ? demanda-t-il en montrant la dernière page du journal.

- Désolé...

- Ne me laisses- tu pas même une petite chance ?"

Jun se prépara à répondre lorsque Hu Li entra dans la chambre, le regard encore brumeux. Xiao Jun se rapprocha de la petite qui tenait dans sa main une peluche de renard qui trainait au sol et se frottait les yeux de sa main libre. " Tu es réveillé, princesse..." demanda t-il gentiment à la petite fille en la prenant dans ses bras. Hu Li se prépara à se rendormir mais ouvrit brusquement les yeux alors que Jun lui souriait. Elle eut des larmes aux yeux alors qu'elle serra le jeune homme dans ses bras.

" - Pour...pourquoi tu pleures ?

- La...la voix de papa...

- Hu Li, comment viens-tu de m'appeler ?"

La petite renifla mais ne dit plus un mot et se contenta de serrer Jun dans ses bras. Il eut un rire satisfait et caressa gentiment la tête de l'enfant, avant de redescendre. Dai Long et Kang Jie étaient partis sans un mot et Hu Jian dans un soupir parti à son tour. Jun posa sa fille sur le sofa du salon avant d'afficher un air très sérieux. Hu Li fixait les magnifiques yeux verts de son père comme hypnotisé.

" - Princesse, je dois partir à l'étranger un moment mais je ne veux pas t'obliger à me suivre après tout tu vit avec moi depuis pas très longtemps et...

- Tu veux m'abandonner ?

- Non, je veux juste savoir si tu veux vraiment venir avec moi."

La petite reprit Jun dans ses bras mais cette fois-ci elle le tenait comme si sa vie en dépendait. Elle avait peur d'être abandonnée alors Jun caressa gentiment l'arrière de sa tête pour la rassurer.

***

Dai Long regarda la valise de son frère avec un soupir alors que sa mère le serrait dans ses bras. Une fois qu'elle l'eut lâché, il le prit à son tour dans ses bras et murmura à ses oreilles, " Merci". Le président savait très bien que le vieux l'avait obligé à partir. Son grand-père était la seule personne capable de faire cela. Il avait supposé que son frère avait fait tout cela pour lui et Kang Jie. Car il était le plus gros problème à sa place de président si sa relation avec le médecin venait à se faire savoir. Dai Long se pencha alors vers l'enfant et lui tendit sa carte professionnelle avant de lui dire, "S'il y a le moindre problème avec toi ou ton papa, appel moi d'accord." La petite hocha timidement la tête avant de suivre son père jusqu'à l'embarquement.