Chapitre 3

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Avec le peu de force qu'il me reste, je mets tout ce que j'ai ressenti et tout ce que je ressens de côté. Une part de moi souhaite les enfouir au plus profond de moi-même, et de ne jamais avoir à y faire face.
Cette nuit-là fut courte, trop courte.

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A mon réveil, je suis complètement perdue. J'ai du mal à réaliser ce qu'il s'est passé. Comme si c'était un rêve.. Un mauvais rêve. En plus d'un an de relation, jamais je ne l'avais vu comme ça. Et ce n'est pas forcément une facette que j'avais envie de voir. Je me pose un million de questions. A son réveil, est-ce que je dois aborder le sujet et le confronter ? La laisser m'en parler ? Ignorer ce qu'il s'est passé ?
Je me sens dépassée par ces événements et je n'arrive même plus à savoir ce que je ressens réellement.

Après un temps de réflexion, je prends la décision de ne pas en parler, de laisser venir ou de sauter sur l'occasion pour lui en parler.
Finalement, la journée passe et je vois qu'elle n'aborde pas le sujet ou même qu'elle ne semble pas s'en souvenir. Je décide donc de lui demander si elle se rappelle de la soirée d'hier, de ce qu'il s'est passé, sans vraiment rentrer dans les détails. Elle répond que non, juste qu'elle a bu quelques verres, et qu'elle pense que quelqu'un a mis quelque chose dans son verre, car elle ne se rappelle pas avoir bu tant que ça. Mais à aucun moment elle ne fait référence à ce qu'il s'est passé une fois rentrée à la maison.

// Plusieurs jours plus tard //

Après plusieurs jours sans y faire référence, je n'en peux plus. J'en suis arrivée au point, que je me suis persuadée que ce n'est jamais arrivé. Je prends la décision de revenir sur cette soirée et je tente de lui parler de ce qu'il s'est passé.

- Mon chou, tu ne te rappelles vraiment pas de la soirée ?
- Bah non ? Pourquoi il s'est passé un truc ? Fin à part en boite, quand je t'ai appelé quoi - dit-elle
- Hm.. Disons que quand on est rentrée, tu as été... - je cherche mes mots - très entreprenante. Je ne voulais pas, et tu as essayé de me forcer - dis-je doucement -
- Pf, mais arrête, tu dis n'importe quoi - dit-elle en s'énervant
- Non mais, il y a un truc que je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que je te mentirais ?! - je commence à m'emporter - Hein ? POURQUOI J'AI FAILLI APPELER LES FLICS ?! Hein ?! - dis-je en pleurant - J'ai eu peur, TU m'as fait peur Maya....
- Non non, tu mens.. Tu mens - dit-elle en répétant ces mots

Je pense qu'elle ne réalise pas. Je ne sais pas si c'est du déni ou pas. Voyant mon état, je la vois quand même se poser des questions, mais ça s'arrête là. La conversation s'arrête ici, je n'ai pas plus de réponses, mais je me sens encore plus mal qu'avant. Comment peut-elle penser que je mens? Jamais je ne pourrais mentir sur une situation pareille..

Les jours et les semaines qui suivent sont les mêmes pour moi. Déjà on ne se voit pas beaucoup, quand on est à la maison, elle ne m'adresse presque pas la parole. C'est blessant, je me démène à droite et à gauche pour elle, je fais en sorte qu'elle ait le moins de chose à faire à l'appartement pour qu'on puisse passer du temps ensemble mais au final elle passe son temps sur son téléphone à discuter avec ses collègues alors qu'elle les voit tous les jours. Je me sens délaissée et un peu comme.. inutile ou invisible.

Récemment, elle a repris la fumette, à mon plus grand regret. Donc le midi quand elle rentre, elle fume, puis elle est défoncée. Bonjour la discussion après.

- Maya... Depuis que tu as repris la weed, on ne parle plus. - dis-je tristement - On se voit à peine, tu discutes h24 avec tes collègues.. et ça m'attriste un peu..
- Désolée... Mais en vrai je discute juste, je rigole juste avec eux - dit-elle pour se défendre
- Je dis pas que tu dois plus leur parler, je dis juste que tu passes plus de temps avec eux qu'avec moi, et au lieu de profiter du peu de temps qu'on a ensemble, tu le passes sur ton téléphone à parler avec eux

PatienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant