La vengeance de Lorenzo De Hayos.

Prologue

   Tu sais maman, il y a beaucoup de choses que je ne te dis pas. Ce n'est pas de ta faute, parfois, il y a certaines histoires que les enfants ne peuvent pas raconter à leurs parents.

La première est lorsque j'ai mal au cœur, vois-tu maman parfois j'ai tellement mal qu'il me vient en tête l'idée saugrenue d'en finir avec ma vie afin de ne plus souffrir, mais tu sais, je t'aime et je pense à toi, à tes sacrifices, à la vie pleine de souffrances que tu as vécue. Je ne veux pas être une de plus.

J'ai toujours maudit les larmes qui coulent sur ton visage et je n'ai nullement envie d'en être la cause. Je me suis un jour promis de ne jamais te faire pleurer.

Cette nuit-là m'a brisé de toutes les manières qu'on peut briser un homme, elle m'a anéantie, m'a mis à genoux et je l'ai vue, cette femme, cette diablesse dont tu n'as de cesse de maudire l'existence. Elle m'a regardé, ses yeux d'une si belle opaline m'ont charmé et l'espace de quelques secondes, j'ai songé à m'abandonner à l'ivresse de ses caresses.

C'était la faucheuse, la santa muerte, et je voulais la suivre, peu importe les abysses dans lesquelles elle allait me trainer. Elle était si belle...

Mais dans la pénombre, errant telle une âme damnée, j'ai entendu ta voix, tes supplications, toi, si fière, si orgueilleuse que ne supplie jamais personne, tu me priais de revenir vers toi, moi, ton fils, ta chair et ton sang, et c'est là que jaillie de nulle part, une lumière aveuglante m'a éblouie, ce n'était pas un quelconque dieu ou un ange, non, c'était toi, mon ange, ma sainte patronne et j'ai compris : je n'allais pas te quitter aussi facilement que ça, abandonner ne faisait pas partie des valeurs que tu m'avais enseignées et mourir de cette manière serait une insulte à ton personnage, à la force que tu incarnes.

Il me restait quelque chose à faire, une mission : me venger et je vendrai mon âme au diable pour réaliser mon souhait de danser sur le corps agonisant de mon ennemi, mutilé, massacré, seul vestige de l'homme qu'il pensait être, celui qui a osé insulter la meilleure maman au monde, celui qui a osé faire souffrir des centaines de petites filles qui n'ont rien fait à part naitre au mauvais endroit sans avoir à qui se raccrocher.

Je serai leur salut, je serai celui qui les arrachera aux bras de cette vie cruelle, je te le promets, je te le jure sur ce que j'ai de plus cher sur cette terre : toi...