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Une haute silhouette poilue se dessina dans l'encadrement de la porte. La princesse pâli avant de crier de toutes ses forces, reculant le plus possible dans le coin le plus proche. Un ours !

La bête s'avança d'un pas lourd dans la pièce. Il s'ébroua, faisant tomber la neige de sa fourrure, puis fit... Tomber sa peau.

Elle cilla. Ce n'était pas un ours ?

Ce n'était même pas un homme. Une grande et forte femme, aux formes tranchantes, la regardait de ses yeux gris perçants. La détaillait même. Elle regardait le froid lui donner la chair de poule. Elle entendait la faim lui ronger le ventre. Elle voyait la fatigue lui donner des yeux fous.

Elle était incapable de dire quoi que ce soit. La femme l'impressionnait trop. Son regard dur, son visage fermé abritant une large cicatrice qui partait de la pommette jusqu'à sa mâchoire, ses deux solides bras croisés sur sa poitrine protégée par un plastron en métal gravé, sa coiffure tressée en arrière... Elle avait de quoi faire peur à la jeune fille.

La guerrière s'avança vers elle, penchant la tête sur le côté. La jeune fille se recroquevilla sur elle-même, protégeant sa tête d'éventuels coups à venir. Elle senti un léger souffle chaud sur sa peau froide. Puis une main tira un de ses poignets sèchement.
Elle se débattu faiblement. Une fois que ses faibles forces furent épuisées, la femme posa sa main sur son front. La princesse, à bout, fini par perdre connaissance.

La Valkyrie claqua de la langue et la relâcha. Elle alla refaire un feu, brisant le peu de mobilier qu'elle considérait comme inutile pour servir d'alimentation aux flammes. Une fois que ç'eu prit, elle s'en détourna pour prendre sa peau d'ours qui avait tellement terrifié la jeune fille précédemment. Elle regarda l'inconsciente avec une lueur étrange dans le regard. Elle souffla par le nez avant de couvrir ladite inconsciente avec ladite peau. Elle fit attention à ce que rien ne dépasse et finit par aller s'asseoir devant le foyer pour se réchauffer.

Au bout de quelques minutes, elle soupira et se leva pour récupérer la princesse. Et elle se reposa devant le feu avec la jeune fille, toujours enroulée dans la peau, sur ses genoux. Elle resta là, profitant de la chaleur qui irradiait sa peau fraîche. Sûrement que la princesse aurait plus chaud dans peu de temps.

Elle émergea doucement. La chaleur tant voulue depuis quelques jours était enfin là. Sans ouvrir les yeux, elle se tourna un peu contre le mur en métal.

...

Le mur. En métal.

Le. Mur. En. Métal.

Elle ouvrit les yeux difficilement en grognant. En gros plan, elle voyait un plastron en métal, illuminé par de douces flammes qui se reflétaient dedans. Elle bascula la tête en arrière, son regard hagard essayant de voir de plus près ce qui lui servait de dossier. Il ne rencontra qu'une mâchoire solide et cicatrisée. Il descendit sur le cou musclé mais superbe qui y était rattaché, puis les tresses qui descendaient jusqu'au bassin de la femme.

Malgré sa peur, elle ne pouvait s'empêcher d'admirer sa prestance. Son charisme.

Elle fut prise d'une quinte de toux. Les yeux acier se tournèrent instantanément vers elle. La jeune fille se sentait prise au piège.

Un grattement se fit entendre à la porte.

Elle & elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant