Chapitre 2

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De retour chez lui, Bill constata rapidement l'absence de son colocataire. Le stress qu'il avait accumulé le temps du trajet s'était vite dissipé. A la place, il n'éprouvait que de l'inquiétude et du chagrin. Si Francis n'était pas rentré, c'était certainement parce qu'il ne voulait plus le voir, ce qui mit Bill dans un état de tristesse. Le lieutenant devait être profondément peiné et déçu à l'heure actuelle, et il se considérait comme le seul responsable. Alors après tout, il se disait qu'il méritait bien tout ce qui lui arrive, que Francis avait raison de le haïr et qu'au final il serait bien plus heureux avec Vanessa. Épuisé, il finit par s'allonger dans son lit sans prendre le temps de se changer. C'est la gorge et la poitrine serrées qu'il finit par s'endormir.

Il était 13h quand Bill se réveilla. Il avait étonnamment bien dormi malgré les circonstances dans lesquelles il avait rejoint les bras de Morphée. Mais il fut vite tourmenté quand il se rendit compte de l'absence de son colocataire. Francis n'avait pas passé la nuit ici. Bill se précipita sur son téléphone et essaya de le joindre, sans succès. Il tomba directement sur la messagerie. Il ne put s'empêcher d'imaginer le pire, même s'il y avait de grandes chances pour qu'il ait simplement trouver refuge chez Vanessa. Il hésita longuement à appeler la jeune médecin, mais si ses relations restaient cordiales dans le cadre du travail, c'était plus délicat lorsqu'il s'agissait du lieutenant. Bill avait du mal à cacher son amertume lorsqu'il étaient tous les trois ensemble, et elle l'avait bien remarqué. Elle ne manquait donc pas de faire remarquer subtilement cette jalousie inavouée. Et la connaissant, elle aurait sûrement essayé de s'entretenir plus longuement avec lui pour connaître les raisons de son appel, et Bill n'avait pas du tout envie de se confier. Cette réflexion finit par mettre un terme à son hésitation et il prit la décision de ne pas l'appeler. Il était aussi possible que son lieutenant soit déjà en service, et la seule façon de le vérifier était d'aller au commissariat. Il se pressa donc à prendre une douche, bu un café sur le pouce et prit la route.

« Capitaine Bill Boid, prise de service ». Seule la voix du plus haut gradé du LSPD raisonna dans la radio. Il était le seul en service mais surtout, Francis n'était pas là. Il essaya à nouveau de l'appeler, mais il tomba une seconde fois sur la boîte vocale. Préoccupé, il débuta malgré tout sa journée de travail, se demandant où était son lieutenant mais surtout, s'il allait bien.

Ce début d'après-midi à Los Santos était très calme, ce qui laissa beaucoup de temps à Bill pour ressasser. Et pendant les quelques moments où il était en contact avec les habitants de la ville, beaucoup faisaient la même remarque : « Vous allez bien capitaine ? Vous semblez pas dans votre assiette.. ». Ce genre de commentaire avait le don de l'agacer, alors il préférait grommeler que tout allait bien avant de partir pour ne pas avoir à en dire davantage. Son attitude fonctionnait plutôt bien, rares sont les habitants qui essayaient de le retenir pour continuer la discussion.

Après une course poursuite avec un habitant qui avait confondu la route avec une piste de course, Bill était reparti à bord de son Interceptor patrouiller en ville. Soudain, la radio s'activa. «Lieutenant Kuck, prise de service ». La seconde d'après, Bill grilla un feu rouge, manquant de peu d'emboutir une voiture qui venait de la droite. Cet appel radio l'avait pris au dépourvu, faisant brusquement augmenter son rythme cardiaque. Cette phrase là, Francis l'avait prononcé des milliers de fois à la radio, mais jamais Bill n'avait été si heureux et soulagé à l'écoute de ces simples mots. Il s'était fait énormément de souci pour lui et avait gardé l'idée dans un coin de sa tête qu'un accident lui était arrivé. Peut-être qu'il en faisait trop, mais Bill était amoureux et avait tendance à se laisser déborder par ses émotions quand il s'agissait de Francis. Alors il se sentit délesté d'un poids en entendant la douce voix de son collègue.

L'erreur du CapitaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant