Chapitre 1

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- Mademoiselle Austin, je vous demanderais d'écouter mon cours au lieu de dessiner dans votre carnet!

Je fermais mon cahier et fit semblant d'écouter ce cours débile. Après quelques minutes je me remis à mon œuvre. Je n'étais pas en train de "dessiner", j'écrivais un poème. J'adore les poèmes et j'en écris tout partout. Quand la cloche me libéra enfin, j'ai quitté le cours en vitesse. Je suis allée me cacher à la bibliothèque pour la pause repas. Je n'avais pas d'amis à l'école, et, à vrai dire, je n'avais jamais cherché à m'en faire. Les seules personnes de qui j'étais proche, c'était les membres de ma famille, puisqu'eux, ils savaient. Avec les autres c'était difficile de me cacher. Je faisais toujours une gaffe qui passait tout près de révéler mon identité secrète. La dernière fois, j'avais fait apparaitre un cadeau parce que j'avais oublier d'apporter le mien a l'anniversaire de mon amie. Elle était persuadée que j'étais une future magicienne et moi je m'étais sauvée, effrayée.

Mon nom est Belle Austin et je suis une enchanteresse, sorcière si vous préférez. Je ne porte pas de chapeau pointu, je n'ai pas de balai magique et non, je ne suis pas effrayante avec de grosses verrues au visage. Ma peau n'est pas verte, je ne suis pas vieille et ridée et, non, je n'ai pas de chat noir. Au contraire, je suis une jeune fille de 16 ans comme toutes les autres, à l'exception près que, moi, je fais de la sorcellerie (bon c'est quand même une grosse exception). Je connais une panoplie de formules extraordinaire que vous ne pouvez même pas imaginer et je connais des tas de potions et de recettes qui ont des forces magiques. Ma mère m'a toujours expliquée que personne ne devait savoir, j'ai donc tentée d'éviter tout le monde depuis mon arrivée dans cette école, il a deux ans.

Je mangeais seule dans un coin de la bibliothèque en écoutant de la musique sur mon téléphone. À mon ancienne école, j'avais accidentellement mis le feu à la tête d'une fille qui m'avait énervée. Mes parents étaient fous de rage que je n'aie pas réussi à me contrôler. À cause de ça, nous avons dû emménager dans un petit village éloigné ou les nouvelles n'arrivent pas réellement. Ici, j'avais décider de ne parler a personne pour ne pas risquer de manquer de contrôle encore une fois.

Je suis ensuite retournée en cours et quand la journée fut enfin terminée, je suis rentrée à pied à la maison. Je pourrais très bien prendre le bus, mais je n'aimais pas la présence des gens autour de moi. C'est pour ça que tous les jours, matin et soir, je marchais pendant trente minutes pour me rendre à l'école où chez moi. Je passais par la forêt parce que ce chemin était bien plus joli que la route de béton de notre petit village. Durant mon parcours, je faisais virevolter des étincelles et je gravais les pierres avec mes poèmes. J'adorais faire ça. Je fermais les yeux et pensait aux mots que je souhaitais écrire, puis, ils apparaissaient sur la roche que j'avais sélectionnée. Pour ce qui est des étincelles, je n'avais qu'à ouvrir la paume et penser aux confettis de lumière que je voulais voir.

Au fond de cette forêt je pouvais faire ce que je voulais et laisser aller ma magie. C'était entouré de ces vieux arbres que je me sentais le mieux. Seule, dans mon univers.

✩✩✩✩✩✩✩✩✩✩

- Alors ma chérie, comment a été ta journée? Tu t'es fais des amis aujourd'hui?

- Maman, tu sais très bien que non alors tu peux arrêter de toujours me poser la question. Je ne veux pas me faire d'amis, c'est trop compliqué, répondis-je épuisée.

- Belle, ma chérie, tu ne pourras pas passer ta vie toute seule, que va tu faire quand nous ne serons plus là, ajouta-elle.

J'en avais marre qu'elle me répète constamment que je devais me faire des amis et que je devais m'ouvrir aux autres. Elle savait pourtant très bien que je ne pouvais pas montrer qui j'étais aux gens. Pour elle c'était plus simple, elle n'était pas une sorcière, il n'y avait pas de risque!

Je suis montée dans ma chambre et j'ai continué la potion sur laquelle je travaillais depuis déjà quelques mois. Je cherchais un remède contre les blessures et les maladies. Le grimoire de la famille était posé sur mon bureau couvert de bouteilles et d'herbes en tout genre et je tentais de compléter cette recette encore inachevée par mes ancêtres.

Sur mes tablettes, j'avais toutes mes potions dans des flacons identifiés. Il y en avait pour grandir ou rétrécir, pour être plus fort, pour tomber amoureux (oui oui un filtre d'amour), et j'en avais même une pour changer de corps. Cette dernière pouvait vous transformer en une tout autre personne, mais le sort ne durait que vingt-quatre heures.

Je suis restée dans ma caverne toute la soirée et je suis seulement descendue à la cuisine pour manger. À l'heure du repas papa a décidé de m'offrir un présent. Ce cadeau était destiné à mes 17 ans, mais mon père ne pouvait plus attendre pour me le donner. J'ouvris une petite boite et y trouva la bague d'Ava, la toute première sorcière de notre famille. Cette bague avait traversée les siècles et la légende disait qu'elle offrait une plus grande connaissance de ses pouvoirs. Elle était large en métal foncé avec une grosse pierre bleue au devant. Cette bague, j'avais attendu si longtemps avant de pouvoir la porter! J'embrassais papa sur les joues et enfila le bijou. Aussitôt, je sentis une décharge et vis défiler devant mes yeux toutes sortes de formules nouvelles. Je voulu en essayer une et le résultat fut... étonnant. J'avais créé un orage et des éclairs déchiraient à présent le ciel. Mes parents me regardèrent avec étonnement et se mirent à rigoler. Cette tempête a durée toute la nuit et j'observais le spectacle de la fenêtre de ma chambre avant de m'endormir.

Je me suis réveillée en sursaut suite à un cauchemar. Faute de pouvoir me rendormir, je me suis dirigée vers mon grimoire. Je tentais des formules que je ne maitrisais pas encore très bien. J'ai essayé de déplacer des objets, mais je n'ai réussi qu'à briser un pot de fleur. Je fis ensuite le ménage en contrôlant le balai à partir de mon lit. Un grand avantage de ma vie de sorcière était de pouvoir tout nettoyer en restant assise.

Le matin venu, je me suis habillée d'une robe noire qui arrivait un peu plus haut que mes genoux et de mes fidèles converses noires. Je mis un collier long qui s'agençait a merveille avec la bague d'Ava et j'étais prête. Je n'étais pas le genre de fille qui se maquille, de toute façon, je n'ai personne a impressionné, je suis invisible. Au sens propre, puisque quand je ne suis pas à mon aise, je me rends invisible pour éviter les regards des autres. Je déteste avoir l'attention, quand les profs me posent des questions en classe je dois me retenir à mort pour ne pas me volatiliser. J'ai marché jusqu'à l'école ou je me suis directement rendue en classe, ce n'est pas comme si quelqu'un voulait me raconter sa soirée non plus.

Comme par magieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant