Let's be lovers instead | OS Kuroken

One Shot | Kuroken

« ...I wanna ruin our friendship
We should be lovers instead
I don't know how to say this
'Cause you're really my dearest friend...»

     Comment avait-il pu avoir le culot de faire ça ? Chanter une chanson pour se déclarer à son meilleur ami d'enfance ? Il était complètement fou. Fou, c'était le
mot.

      Il avait plusieurs fois pensé à une scène parfaite. Kenma aimerait Kuroo et Kuroo aimerait Kenma en retour. Ce serait possible. Après tout, Kuroo avait fixé Kenma avec des grands yeux et des rougeurs tout le long de la chanson. Ils n'avait pas détourné le regard de celui du faux-blond une seule fois. Peut être que Kuroo irait l'embrasser sous la pluie après la chanson et qu'ils rentreraient chez eux main dans la main. Ils adopteraient un chat et deux poissons rouges et ils vivraient heureux pour le restant de leur vie. Ce serait parfait.
      Mais on est pas dans un film romantique des années 80. Rien ne lui garantit qu'il ne va pas se prendre une claque dans deux secondes pour avoir gâcher son amitié la plus précieuse. Rien ne lui garantit qu'il ne va pas pleurer toutes les larmes de son corps une fois dans sa loge. Et rien ne lui garantit que Kuroo ne va pas commencer à éviter Kenma de plus en plus jusqu'à ce qu'ils ne se voient plus et que Kenma ne retombe en dépression et que Kenma ne reverrait plus jamais Kuroo et que Kenma se suicide à cause du choc et que si c'était le cas il maudirait sûrement Shoyo de l'avoir poussé à chanter cette foutue chanson et que...

     Les applaudissements le ramenèrent à la raison et il se retourna rapidement pour aller dans sa loge. Il avait pris l'habitude de se donner en concert tard dans la nuit dans ce petit bar du coin de la rue. Kuroo venait souvent le voir et il adorait la voix de Kenma. Il adorait voir Kenma s'ouvrir un peu plus que d'habitude quand il chantait. Il adorait voir ses petits rougissements d'excitation en dessous de ses yeux. Il adorait le voir s'éclater sur scène. Il adorait les regards de satisfaction que Kenma lui lancer à chaque fin de musique. Il adorait voir des rougeurs apparaître sur ses joues quand il entendait les compliments de Kuroo. Il adorait tout de Kenma. Il l'adorait.

     Mais aujourd'hui, c'était différent. Kuroo n'avait pas pu se résoudre à baisser les yeux vers son verre de coca. Il n'avait pas pu arrêter ses pensées. Il n'avait tout simplement pas pu arrêter de penser que Kenma chantait cette chanson pour lui. Que la raison pour laquelle Kenma avait fixé Kuroo tout le long de la chanson était pour lui faire passer le message. Que Kenma l'aimait autant qu'il l'aime.

      Ces pensées ne faisaient que tourner dans sa tête alors que ses jambes bougeaient, et même couraient, vers la loge du plus petit. Il fallait juste passer derrière le rideau noir et la porte se trouvait déjà devant lui. Kuroo connaissait ce chemin par cœur. Il l'avait fait beaucoup de fois. Mais jamais dans ces circonstances. Jamais ses joues n'avaient été aussi rouges. Jamais ses pensées ne cessaient de répéter Kenma, Kenma, Kenma, Kenma, Kenma, encore et encore. Jamais il n'avait ouvert la porte si brusquement.
Jamais il ne s'était élancé vers Kenma.

      Et jamais il n'avait enlacé Kenma comme si sa vie en dépendait.

      Il le portait de manière à le soulever dans les airs et Kenma hésita légèrement avant de s'accrocher à son cou en mettant sa tête dans le cou de Kuroo parce que mon dieu, l'odeur de Kuroo était si incroyable, si enivrante. Kenma ne pourrait jamais s'en passer. Il voulait tout simplement rester comme ça toute sa vie. Les grands bras musclés de Kuroo l'entourant et le serrant si fort, si fort qu'il aurait pu exploser. Kenma ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Il profitait juste. Ils s'étaient déjà enlacés beaucoup de fois, c'était même devenu habituel et ça ne choquait plus Kenma. Kuroo était tactile et ça ne changera jamais. Mais là. Là. Kenma venait tout juste de se déclarer indirectement et ne s'était pas remis de ses émotions. C'était trop pour son petit cœur. Alors il éclata en sanglot.