Chapitre 21 - Choisir

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Ils marchaient l'un à côté de l'autre, quittant le chemin pour se diriger vers le grand lac. Le silence qui demeurait entre eux n'était pas lourd. Au contraire, il avait quelque chose d'apaisant. Drago osa jeter un œil à Hermione qui regardait droit devant elle. Ses cheveux étaient lâchés, la brise fraîche dégageait son visage et lui donnait des airs de nymphes. Elle avait une forme de beauté rare, simple et pourtant époustouflante.

"Tu me fixes Malefoy"

Il n'avait pas envie de jouer la carte du mensonge ou de l'ambiguïté. Il n'était que tous les deux. Et après les évènements de la veille, il n'avait aucune envie de faire semblant. Intérieurement, il se fit une promesse : un dernier moment avec elle, après j'arrête. Hermione Granger était semblable à une addiction, il n'avait qu'une envie : tout arrêter. Mais il continuait de se persuader que chaque rapprochement serait le dernier.

"Tu es belle, Granger."

Le cœur d'Hermione bondit et semblait s'être écrasé dans ses chaussettes. Il était si imprévisible.

"Ne me dis pas ça si c'est pour m'ignorer dans deux heures." Répondit-elle, le souffle court.

Il désigna un petit parterre entouré d'arbres, ici, il ne serait pas visible à moins de trois mètres. Ils seraient tranquilles pour un moment. Il sortit sa baguette et infligea à la première feuille qu'il trouva un sortilège pour l'agrandir afin de s'asseoir dans risquer de tacher sa robe de sorcier. Ils prirent place l'un en face de l'autre et Hermione, le cœur tremblant, commençait déjà à sortir son livre pour concentrer son attention sur autre chose que Drago Malefoy.

"Je ne vais pas t'ignorer dans deux heures Granger. Je vais t'éviter plutôt."

"Et quelle différence fais-tu entre les deux ?" demanda-t-elle, agacée.

"Je ne peux pas t'ignorer, c'est impossible. T'éviter en revanche, c'est techniquement faisable."

"Inutile de jouer sur les mots." répondit-elle, feignant ne pas être touchée par ces dernières paroles. "Mais moi aussi, j'aimerais pouvoir t'ignorer."

"je n'ai pas dit que j'aimerais ça." lança-t-il, vexé par les paroles d'Hermione.

Quoi qu'ils se passent, leur discussion était toujours tendue, à l'image d'un ciel orageux toujours prêt à éclater dans une tempête dévastatrice ou dans un ouragan de sentiment. Il n'y avait jamais de demie-mesure.

"Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire ! ne prends pas ce que je dis au pied de la lettre." se défendit-elle.

"Pour une littéraire tu pourrais mieux choisir tes mots !"

"Comment peux tu me demander de bien choisir mes mots tandis que tu ne prends jamais en compte la portée des tiens !"

"Je peux savoir ce que tu me reproches Granger ?"

Le ton montait et la fureur commençait à se lire dans leurs yeux. La plante donnée pour l'épreuve ne cessait de se rabougrir à mesure que les paroles fusaient. Ils allaient sûrement être la seule équipe avec une plante moins haute au début qu'à la fin de l'épreuve.

"Ce que je te reproche, c'est de ne donner aucune valeur à tes paroles ! Pourquoi tu me dis que je suis belle si c'est pour avouer que tu tenteras de m'éviter après ? A contrario, tu me dis que  je te fais perdre le peu d'honneur qu'il te reste pour te jeter sur moi après ! Il serait temps d'être un tant soit peu cohérent Malefoy. Tes actes et tes paroles sont en contradiction constante." Elle avait tout sorti d'une traite, se libérant d'un poids dont elle n'avait pas conscience.

" Mais c'est impossible Granger ! Je ne peux pas. Quand est-ce que tu vas le comprendre !"

"Comment veux-tu que je comprenne si tu ne me dis jamais rien de concret ? Je ne peux pas comprendre, je dois deviner sans cesse et tu ne peux jamais rien confirmer !"

"C'est toi qui joue sur les mots Granger. Tu sais très bien, dans le fond, pourquoi je suis comme ça avec toi !"

"C'est faux !"

"Arrête, tu veux juste me l'entendre dire !"

Ils parlaient fort, si fort que la plante s'était complètement repliée sur elle-même, il ne restait plus qu'un simple bourgeon. La rage de Drago était palpable. Hermione tenait son livre entre les mains comme une protection entre elle et le blond. Drago n'avait pas un comportement cohérent avec elle parce qu'il avait des sentiments pour elle. Mais pas seulement. Si cela venait à se savoir, elle serait une cible de premier choix pour ses détracteurs.

Un silence tomba. Lourd et pesant. Un silence qui les cloua au sol. Ils s'affrontaient du regard, comme à leur habitude.

"Je n'ai pas un comportement cohérent parce que ça m'amuse de te voir graviter autour de moi toute la journée ! Parce que c'est amusant de voir la célèbre Hermione Granger aussi perdue ! C'est ça que tu veux entendre !"

"Arrête, je sais que c'est faux !" Répondit-elle, une pointe de hargne dans la voix.

"Alors tu vois que tu sais ! N'essaie pas de me le faire dire !" répondit-il, s'approchant dangereusement d'elle.

"Ce n'est pas parce que je sais que tu mens que je comprends pourquoi tu le fais !" Elle balança son livre sur le côté, se relevant sur les genoux pour prendre de la hauteur sur Drago. "Je ne te demande pas la lune, simplement de choisir."

"De choisir ?" répondit-il, se levant aussi pour être à sa hauteur.

"Entre tes deux comportements. Soit tu me laisses tranquille, soit tu..."

"Soit je quoi ? Soit je te dis que tu es belle et je t'embrasse soit je t'insulte quand je peux et t'évite au maximum ? C'est le choix que tu me donnes ?"

L'un face à l'autre, comme prêt à se battre, Hermione leva légèrement le menton.

"Oui, c'est ce que je te demande." affirma-t-elle avec l'aplomb qu'il lui était propre.

Le courage des Gryffondors en pleine action.

Le silence tomba une seconde fois. Comme des orages qui éclatent sur le sol, marquant les actes de la discussion. La plante se releva légèrement, comme si elle souhaitait mieux entendre leur conversation.

Drago s'approcha d'Hermione. Il avait fait son choix. Il avança d'une main dans le cou la lionne et approcha ses lèvres de siennes, lui déposant un baiser chaste et doux.

Une larme perla dans les yeux d'Hermione, elle avait compris.

Ce n'était pas un baiser passionné, c'était un baiser d'adieu.

"Au revoir, Granger." lâcha-t-il d'un ton brisé en quittant son étreinte. Ce contact lui manquait déjà. Elle lui avait demandé de choisir, il avait fait son choix.

Il se leva et laissa Hermione seule, sur sa feuille enchantée. Sans un regard, il s'éloigna.

Hermione ravala ses larmes. C'était peut-être mieux ainsi, elle n'aurait plus à subir ses tribulations.

Elle regarda la plante, il ne restait presque plus rien, si ce n'était une tige fanée.

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Voilà !! Désolée pour le retard, pour la peine, je pense sortir deux chapitres aujourd'hui !

A bientôt !

Jamais deux sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant